Monsieur Ibrahim et les fleurs du coran

L’histoire 

A paris, dans les années soixante, Momo, un garçon de 13 ans, se retrouve livré à lui-même. Il a un seul ami, Monsieur Ibrahim, l’épicier arabe de la rue Bleue. Celui-ci va lui faire découvrir les femmes, l’amour et les grands principes de la vie.

Biographie
D'origine syro-libanaise et de son vrai nom Michael Shalhoub, Omar Sharif est découvert par Youssef Chahine qui le fait débuter dans Ciel d'enfer (Seraa fil Wadi) en 1954. Dans son film suivant, Les Eaux noires (Seraa fil-Mina), le cinéaste égyptien lui offre déjà un rôle plus consistant, en vedette avec l'actrice Faten Hamama que le comédien épouse par ailleurs.

En 1962, sa composition du Prince Ali dans le Lawrence d'Arabie (Lawrence of Arabia) de David Lean lui vaut une célébrité immédiate ainsi qu'un Golden Globe et une nomination à l'Oscar. Elle lui permet surtout d'envisager une carrière internationale qui culmine quelques années après avec Le Docteur Jivago (Doctor Zhivago) qu'il tourne à nouveau sous la direction de David Lean et qui est un triomphe international.

Grand retour pour Omar Sharif
Après quelques années d'absence, Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran marque le grand retour d' Omar Sharif, seulement aperçu dans Le 13è Guerrier (The 13th Warrior) de John McTiernan en 2000. Véritable légende du cinéma, le comédien qui s'était peu à peu éloigné des studios faute de projets satisfaisants a été conquis ici par le sujet du film et a réussi à convaincre François Dupeyron, d'abord un peu réticent et croyant rencontrer un homme blasé qu'il pouvait être Monsieur Ibrahim.

Critique subjective 

L’adolescence
Moïse qui est interprété par le jeune mais talentueux François Dupeyron, présente un aspect différent de l’adolescence montré dan d‘autres films comme Thirteen, une adolescente, Ken park ou Long way home. L’expérience initiatique à la sexualité dans ce film pourrait cependant être rapproché de celle de l’adolescente de une adolescente. Moïse doit faire face à un certain nombre d’évènements aux conséquences importantes mais il semble que son amitié avec Ibrahim est sa planche de salut.

Initiation à l’amour
Moïse en dépit de toutes les galères qui lui tombent dessus (un frère inconnu dont il apprendra qu’il n’existe pas, une mère inconnue, un père qui se suicide …) ne se laisse pas abattre et décide de s’offrir « l’amour » en allant voir une prostituée en bas de sa rue.  Il découvre le sexe puis essaie de connaître l’amour qui fait mal tandis que les prostituées coûte cher.

Le vieille homme et l’enfant : un mentor et une filiation
Le duo Ibrahim (Omar Sharif) Moïse (François Dupeyron) fonctionne à merveille et se lit aisément comme une forme de filiation entre deux amis qui se choisissent ; ils pourraient dire comme Montaigne, parce que c’était lui, parce que c’était moi  pour expliquer les liens qui se tissent entre eux. Ibrahim s’avère être un personnage plus complexe que ne le laisse penser son costume d’arabe qui ouvre tous les jours de 8 heure à minuit. Le bleu de travail cache un homme dont l’amour est morte plusieurs années auparavant  ce qui fait écho ironiquement à la propre histoire d’Omar Sharif qui a divorcé de sa femme en arrivant à Hollywood  mais dont il dit être toujours amoureux. Les vies des deux hommes se croisent, se rapprochent et finissent par se ressembler.

Les fleurs du coran ou de mon amour
Le duo formé par nos deux héros fait penser à celui du film « Le nom de la rose » dans lequel un père sert de guide à un jeune prêtre. Le jeune prêtre conservera une fleur dans sa bible (la fleur de son amour) et de la même manière Ibrahim conserve  des fleurs dans son Coran qu’il offrira au jeune Moïse. Ibrahim est heureux de vivre car il sait ce qu’il y a dans son Coran, les fleurs du Coran, les fleurs de son amour qu’il ira retrouvé avec Moïse en Turquie ...

Verdict 

Un film habité d’une grande poésie qui fait d’un vieil arabe une sorte de sage, un guide qui transmet son savoir à un jeune homme à qui il passe le relais dans un geste de filiation. Ce film trace une ligne de fuite de paris vers la Turquie comme s’il s’agissait d’un voyage initiatique pour passer de l’âge adolescent à l’âge adulte avec le sourire ...

Le film bénéficie d’une photo assez belle qui a su exploiter les décors très banlieue parisienne ancienne mode  puis la beauté des paysages traversés pour parvenir jusqu’en Turquie. L’image démarre donc avec une texture plutôt chaude en générale mais tirant vers des verts/gris au début puis se décline en couleurs terre en allant vers la turquie. Comme l’histoire se déroule à paris dans les années 60 on a des couleurs qui correspondent à l’époque avec les tapisseries sans que l’image soit traité avec la même esthétique que des films comme Jeux d’enfants ou Amélie Poulain. Le Master est très propre puisqu’on ne note aucune tache ni rayure et on obtient un très bon transfert sur  dvd.  Les couleurs sont pêchues et les noirs profonds ce qui s’apprécie bien dès qu’on regarde les scènes à fort contraste. Les effets de scintillement auxquels échappent peu de dvd sont ici très légères et quasi invisible. Donc une bonne copie.

La piste audio Dolby Digital 5.1 français est plutôt de bonne facture et offre une bande originale particulièrement fournit. On entend un certain nombre de tubes français, américains etc. des années 60 qui viennent dynamiser le film au bon moment en créant des effets qui dédramatisent les moments les plus durs et correspondent finalement bien à la capacité de rebonds de l’adolescent Moïse. La dynamique est pas trop mal et la piste Dolby Digital 5.1 est plutôt bien exploitée bien qu’elle aurait pu l’être d’avantage.

On a des bandes annonces, un lien Internet et la remise du césar 2004 du meilleur acteur.

Bonus
On a la séquence de remise du prix du césar du meilleur acteur de Omar Sharif (  2 mn 21).

Bandes annonces des films ARP
> Mr Ibrahim et les fleurs du Coran
> Les sentiments
> 21 grammes
> Ma vie sans moi
> La mémoire du tueur

Chapitrage
1 - Le dépucelage
2 - L’arabe du coin
3 - Le menu de M. Ibrahim
4 - Le pouvoir du sourire
5 - Le départ du père
6 - Premier amour
7 - Le suicide du père
8 - L’adoption
9 - LE permis de conduire
10 - En route vers la Turquie
11 - La fin du voyage
12 - Le testament