Le tour du monde en 80 jours (Collector)

L'histoire : A Londres, dans les années 1880, Phileas Fogg, riche clubman rentier, lance un pari  aux membres de son club : faire le tour du monde en 80 jours. En compagnie de Passepartout, son valet français, le gentleman va vivre de folles aventures. Mais remportera-t-il son pari ?


La critique : Voici une des plus grandes comédies d'aventure qui s'est vue récompensée, excusez du peu, par 5 Oscars pour huit nominations dont, celui du Meilleur Film. Alors que dire de plus sur cette invitation au voyage enlevée de main de maître par un David Niven (Phileas Fogg) si "So British" qu'il perce admirablement l'écran. Son flegme naturel sied à ravir au personnage principal de Jules Verne. Haut en couleurs, charismatique, il nous emmène avec lui à travers des paysages naturels plus merveilleux les uns que les autres, nous fait côtoyer différentes cultures au contact de tous ceux qui se trouvent sur son itinéraire subtilement réfléchi. Mais il ne faut pas oublier qu'à ses côtés un autre acteur de talent rivalise de facéties et de pitreries pour notre plus grand bonheur. Ainsi, sous les traits de Passepartout, le dévoué valet, vous retrouverez la véritable vedette mexicaine de l'époque, Cantinflas. C'est sans demi-mesure qu'il se livre à son jeu préféré de personnage de comédie jonglant aussi bien avec le verbe qu'avec une gestuelle digne des plus grands acrobates. Transportés dans les airs avec ces deux complices pourtant si différents l'un de l'autre, vous rebondirez de continent en continent et serez comblés par ce film qui se pare de deux attraits en se présentant comme un véritable divertissement enrichissant. Mais Michael Anderson ne s'arrête pas là puisqu'il invite dans son oeuvre d'autres célébrités qui pointent leur nez plus ou moins discrètement au détour d'une séquence. Ainsi, ne soyez pas surpris de la présence de Fernandel en cocher, de celle de Frank Sinatra en pianiste ou encore .....non, n'en disons pas plus, laissons là à chacun cet autre plaisir de la découverte.
Autant dire que Jules Verne aurait été ravi de cette adaptation de son roman qu'il voulait tout aussi enlevé, drôle, fantaisiste et plausible à la fois. En prenant son temps pour filmer l'évolution de ce ballon au-dessus des paysages, le réalisateur a lui aussi relevé brillamment le challenge (si tant est qu'il y en ait eu un) de la réalisation d'un véritable album photos de voyage aux vues d'une beauté époustouflante.

La conclusion : C'est donc sans conteste que ce chef d'oeuvre (aux antipodes de la comédie infantile avec Jackie Chan) est à visionner pour le plus grand plaisir des plus jeunes comme des plus anciens. Un très bon moment d'évasion à ne pas laisser s'envoler...

 

L'image recèle beaucoup de qualités avec une belle définition, des couleurs à la fois nuancées et soutenues. La luminosité et le contraste sont bien maîtrisés tout au long du film, la lisibilité ne souffre d'aucun écart. La compression se fait oublier, seules quelques tâches blanches (défauts de pellicule ?)  attestent de l'ancienneté de cette oeuvre. Pour parvenir à ce convaincant résultat, Warner a ressorti le master utilisé dans les salles en 1983, lors de la re-sortie du film, avec un excellent travail de restauration.

 La VF est proposée en Dolby Digital 2.0, alors que la VO bénéficie du Dolby Digital 5.1. Le son multicanal fait preuve d'un mixage très sobre, parfaitement adapté au film, aucun effet démesuré ne vient lui donner un rendu superficiel. Un bel espace sonore allié à une grande précision font de ce format un excellent choix. Pour autant, la VF ne démérite en rien, bien au contraire, elle offre le maximum que l'on pouvait en espérer et permet aux puristes de retrouver un mixage stéréo d'origine. Au final, 2.0 ou 5.1 chacun trouvera son compte ... et pourquoi pas un essai dans chaque format ?  

Reconnaissons à Warner la volonté d'enrichir de manière intéressante ce coffret collector en nous offrant pléthore suppléments répartis, comme le film, sur les deux DVD (contrairement à ce qu'indique la sérigraphie !).

Voici donc ce que nous propose cette riche interactivité précédée à chaque fois d'une présentation de Robert Osborne.

DVD 1 :

- Introduction par Robert Osborne (VOST) : présentation sobre et rapide du projet de réalisation de Michael Anderson. Passage à la fois informatif et incitatif.
- Démarrer le film : singulièrement précédé du commentaire de Brian Sibley de la BBC radio (VOST) intitulé "Autour de Jules Verne, le visionnaire" et du court métrage de "De la terre à la lune" en 35 mm, noir et blanc de Georges Méliès.
- Accès direct à une scène.
- Bonus :
* Introduction par Robert Osborne (VOST) : redondant.
* Commentaire de Brian Sibley de la BBC radio : redondant et surtout non sous-titré.
* Bonus complémentaires : 11 scènes coupées (15min31) sur fond de BO, une galerie de plus de 40 photos alternant couleur et noir et blanc dans un montage diaporama muet (11min12), bande-annonce originale de 1956, bande-annonce de re-sortie de 1983.
- Choix des langues : bandes-son (anglais, français), sous-titres (anglais, français, néerlandais, aucun).
- Le film

DVD 2 :

- Le film
- Le tour du monde de Michael Todd (VOST 50min33) : biographie instructive de ce producteur plein de zèle. Séquence mêlant interviews et images de personnes l'ayant fréquenté. Raconté par  Orson Welles, enrichi par l'intervention d'Elizabeth Taylor qui nous parle alors de son ex-mari.
- Première à Los Angeles (VOST 1min58): 23/12/1956, image d'archives montrant une galerie de vedettes se bousculant à la première.
- Les moments forts de la cérémonie des Oscars (1min32) : 27/03/1957, conférence de presse du couple. Seul regret, un son d'époque plutôt défectueux.
- Les moments forts de la diffusion playhouse 90 du Tour du monde en 80 jours en 90 minutes (VOST 46min48) : extraits de la transmission du 17/10/57 montrant la fête organisée par Michael Todd pour le 1er anniversaire de la sortie du film. Exemple d'une soirée intime comme les affectionnait Todd au Madison Square Garden.
- Ciné-Journal de l'arrivée du couple en Espagne (VOST 36sec) : actualité de l'époque.

En dehors de quelques redondances et de l'absence de sous-titrage du commentaire audio, tous les friands de suppléments seront largement servis et satisfaits !