Le court métrage
Lucas in Love apparu à la veille de la sortie de
The Phantom Menace. Imaginé et produit par des étudiants en cinéma, ce petit film mélange habilement la parodie du film Shakespeare in love (sujet de départ, montage et prises de vue, support musical) et l’univers Star Wars (le personnage principal est
George Lucas, tous les personnages s’apparentent aux personnages de Star Wars). Primé à de multiples occasions depuis son apparition sur Internet,
WE production en partenariat avec M6 Vidéo nous offre enfin la possibilité de découvrir ce court métrage dans les meilleures conditions possibles (ou presque puisqu’il manque un transfert 16/9ème) avec une version commentée et un making of.
Lucas in love développe une histoire sans aucune originalité : un étudiant en cinéma doit écrire un scénario pour boucler son projet de fin d’étude. C’est la rencontre avec une jeune fille du campus qui va permettre au jeune George Lucas de trouver son inspiration avant que n’apparaisse l’hilarante chute de cette histoire. C’est donc une histoire des plus banale… sauf que l’ensemble des personnages possède un lien avec au choix, le film Shakespeare in love ou l’univers Star Wars. Si vous connaissez ces deux films, le développement de l’histoire devient lors comique avec de nombreux clins d’œil qui jalonnent les neuf minutes du film. Lucas in love doit impérativement être visionné avec cette optique ; si vous ne connaissez pas ces deux univers, vous ne pourrez apprécier l’idée, pas si géniale, mais formidablement mise en scène par les deux étudiants et très bien interprétée par les différents acteurs. L’un des éléments clefs de cette réussite, c’est sans aucun doute la parodie musicale. Deborah Lurie développe un thème proche de celui de Shakespeare in love, que ce soit dans l’orchestration, les timbres ou la rythmique. Le thème général est alors entrecoupé de thèmes qui s’apparentent à ceux de John Williams pour la trilogie des étoiles. Quelques clins d’œil musicaux achèvent le tout comme le bref rappel au morceau Cantina band. Bien sur, le choix des comédiens sur un strict point de vue physique a été crucial. Martin Hynes qui interprète le jeune Lucas est parfait, " l’original " ayant même lors d’une convention apprécié publiquement la ressemblance. La petite copine interprétée par Lisa Jakub porte à merveille deux superbes macarons, à noter qu’elle est responsable d’un mouvement de rébellion étudiant ! Les seconds rôles sont multiples et relatifs à Star Wars, ils émaillent le film avec naturel, ce qui procure au film un sérieux qui contraste sans aucun doute avec les éclats de rire des spectateurs.
Lucas in love n’est pas le court métrage indispensable comme certains le clament mais c’est assurément un moment très agréable à déguster, plusieurs fois pour ne pas louper l’ensemble des allusions.
Ce film est complété par quatre autres courts-métrages :
Une salle affaire pour Monsieur Propre
est très court, un peu moins de deux minutes, générique compris. Si l’idée principale tourne autour d’un duel entre une crasse et Monsieur propre le moment clef est sans aucun doute le détournement de la fameuse scène du duel dans le premier épisode de Matrix (voir captures d’écran).
Vestiaire obligatoire
permet de retrouver Dominique Pinon dans un pseudo film fantastique ; un homme entend une sonnerie de téléphone venant du fond de son vestiaire, il va découvrir un dédale de couloirs ou se promènent des personnages étranges, certains depuis très longtemps.
Samouraï
est l’histoire de deux frères samouraïs qui se battent pour la main d’une femme… jusqu'à la fin des temps. Ce film est complété par un making of, suite de prises de vue du tournage commentées par le réalisateur.
Marie
est un film sans histoire précise. Il s’agit d’une longue scène de fusillade mettant en scène une jeune femme comme personnage central. Un making of permet de voir comment on peut monter un film de ce type avec très peu de moyens financiers. Ce document est commenté par le réalisateur et les techniciens du film. Un commentaire audio du réalisateur est également disponible. Tous ces commentaires se complètent et permettent une bonne compréhension des problèmes rencontrés sur ce type de tournages.
Lucas in love :
Une stéréo ample et généreuse pour la musique extraordinaire qui accompagne des dialogues clairs et facilement compréhensibles. Croyez-moi, on est très loin de certaines versions qui ont circulée sur le net.
Les autres films :
de la stéréo partout avec comme pour l’image du son un peu nazillard
V(estiaire obligatoire), clair mais qui manque de dynamique pour une fusillade
(Marie) et une belle spatialisation
(Samouraï et
Une salle affaire pour Monsieur Propre).
Interactivité Lucas in love :
La folle histoire de la création et du développement de Lucas in love est parfaitement décrite dans les deux " bonus " qui accompagnent ce court métrage de neuf minutes. Tout va tellement vite que les sous-titres ont du mal à suivre les commentaires des compères mais c’est la condition pour que toutes les explications tiennent en si peu de temps.
Les autres films bénéficient également de making of ou de commentaires audio assez intéressant car ils permettent de bien situer les problématiques de mise en production des court-métrages français.