Bowling for Columbine

Titre Original
Bowling for Columbine
Genre
Pays
USA - Canada - Allemagne (2002)
Date de sortie
mardi 9 novembre 2004
Durée
115 Min
Réalisateur
Producteurs
Alliance Atlantis - Salter Street Films - VIF 2
Scénaristes
Michael Moore
Compositeur
Jeff Gibbs
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Prix spécial au 55 ème Festival de Cannes

Oscar du meilleur documentaire 2003

César du meilleur film étranger 2003

Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Christophe Bonnet
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
115 min
Nb Dvd
2


Michael Moore :
Originaire de Flint dans le Michigan, tout le prédisposait à intégrer les rangs du principal employeur de la ville, le groupe General Motors.Mais il choisit une autre voie en fondant le journal "Flint Voice" qu'il dirige dix années durant. Il réalise en 1989 son premier documentaire "Roger & me", oeuvre engagée dans laquelle il tentait déjà d'ouvrir les yeux de Roger Smith, PDG de General Motors, sur les conséquences sociales de la fermeture de l'usine de Flint. Le succès rapide et surtout considérable incite Michael Moore à poursuivre dans cette voie, viendront donc plus tard "The Big One" (1997), "Bowling for Columbine" (2002) et le célèbre, car primé de la Palme d'Or à Cannes, "Fahrenheit 9/11" (2004). A son actif, on note également deux émissions de télévision en tant que producteur, "TV Nation" (1995) et "The Awful Truth" (2002) ainsi qu' un film de fiction "Canadian Bacon" (1995). On retrouve dans la majorité de son travail un dénominateur commun, la farouche volonté d'ouvrir les consciences en montrant les choses d'une autre façon et en provoquant le questionnement de chacun. Quoi qu'il en soit, ce réalisateur ne laisse personne indifférent, provocateur pour les uns, il devient réalisateur de génie pour les autres, sentiments engendrés par son oeuvre car le personnage en lui-même est extrêmement sobre, agréable et affable, comme étranger au succès qu'il remporte.  

La critique :
Avec près de deux heures, ce documentaire aurait pu lasser à un moment ou un autre. Il n'en est rien, le montage privilégie la diversité, tant au niveau des thèmes qui s'enchaînent sans forcément une logique évidente qu 'au niveau du choix des images et des séquences. Certains puristes pourraient qualifier cette oeuvre de fourre-tout, il est vrai que Michael Moore est un documentariste assez peu académique. Mais ce choix s'est imposé au réalisateur qui voulait en premier lieu toucher le public américain; le succès a, par la suite, dépassé ses intentions premières. Il y parvient fort bien avec une réalisation dynamique, rapide et qui zappe allègrement d'un sujet à l'autre, exactement la même approche que la majorité des télévisions américaines. Pour nous, l'exercice est déroutant au début mais, très rapidement, on se fait à ces rapides enchaînements d'images et d'informations ainsi, aux interviews sérieuses succèdent un passage empreint d'humour puis des reportages d'archives forts en émotion.Ce qui est davantage surprenant c'est l'engouement suscité par les réalisations de Michael Moore en général et Bowling for Columbine  en particulier.

Qu'on le veuille ou non, il faut bien avouer que ce pays, les USA, fascine beaucoup de personnes à travers le monde. En dehors des uns qui le rejettent en bloc et des autres qui l'idolâtrent de façon parfois aveugle, il y a toute une frange de la population qui s'interroge et lui trouve un attrait qui n'arrive pas à prendre le dessus sur les réserves, les réticences. Sinon pourquoi le public Français s'intéresserait-il à un problème typiquement américain, celui des armes, problème qui n'affecte pas sa vie quotidienne ?  La réponse réside dans la fascination précitée mais tout autant dans le charisme du réalisateur, la force de son message et celle de ses convictions.
Le message n'est, néanmoins, pas le moindre puisqu'il est question de l'acquisition des armes, de leur port, de leur usage et, bien plus globalement, de  la violence dans la société américaine avec, toujours en filigrane, l'industrie de l'armement. S'attaquer (si on peut dire!) à ce sujet est une démarche aussi ambitieuse que courageuse tant la société américaine est associée depuis ses origines à ce fameux droit de se protéger, de défendre sa famille, son pays, droit dont tout citoyen peut se prévaloir en se référant au deuxième amendement de la Constitution américaine. Dernièrement, sur un plateau de télévision française, un journaliste/écrivain Américain, Ted Stanger, quand on lui parlait du patriotisme démesuré de ses compatriotes répondait : "Vous avez le droit de grève, nous avons le patriotisme". En détournant ses propos, et ce de façon aussi schématique (cynique diront certains !) on pourrait dire : "Vous avez le droit de grève, nous avons le droit de porter des armes". Tout cela pour dire qu'il ne faut pas imaginer que seules des brutes sanguinaires pensent cela, mais une partie, non négligeable de la société américaine, du jeune étudiant, à la mère de famille ou encore au retraité revendiquent ce "privilège".

Par les exemples qu'il choisit dans son documentaire, et en premier lieu la tuerie de la Columbine High School (13 victimes en 1999 abattues par deux adolescents), Michael Moore pointe du doigt les dérives et les dangers de cette "philosophie des armes". Fort d'un travail de préparation de trois ans, il élargit le débat en traitant du perpétuel climat de peur instauré et entretenu en grande partie par les médias, peur de surcroît accentuée depuis les attentats du 11 septembre. A la façon d'un "arrêt sur image", il dissèque quelques exemples et leur traitement médiatique, comme lors de fusillades mettant en cause la population afro-américaine. Sa démarche d'investigation le conduit, et nous avec, au Canada, pays fortement armé mais pas concerné par ce type de violence. Le gouvernement n'est pas épargné, bien sûr, mais le sujet n'est pas politisé outrancièrement. Même si Michael Moore a ses convictions, il revendique une démarche avant tout citoyenne, ses interventions dans la section bonus sont très claires sur ce point. La fin du documentaire avec cette fameuse "interview/duel" laisse perplexe. Le dérapage de Charlton Heston, président de la NRA, est certes pathétique, d'autant plus que Moore ne tourne jamais en caméra cachée,  mais il donne une désagréable touche de démagogie pas forcément pertinente. La photo déposée devant le domicile de la star qui venait d'écourter la conversation atteste d'une préméditation qui laisse penser que, sur ce point bien précis, Michael Moore a forcé son talent.

En conclusion :
La personnalité du réalisateur est attachante, avec son physique un peu pataud, sa casquette vissée sur la tête, son visage jovial, cet homme questionne ses interlocuteurs très cordialement avec même un brin de fausse naïveté et un sens de l'humour très poussé. Son documentaire est remarquable, très riche, parfois déroutant, parfois drôle mais intensément dramatique avec l'insertion d' images réelles. Aux questions soulevées, chacun apporte sa ou ses réponses, la réflexion personnelle est respectée. Le DVD de suppléments permet de mieux cerner le personnage, mais les informations sont assez redondantes ce qui limite quelque peu l'intérêt de ce disque qui, malgré tout, mérite son appellation de Collector. Au final, si la compréhension d'une face de la société américaine vous tente, n'hésitez pas, ce documentaire vous aidera.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Aucun souci de ce côté-là. En dehors de quelques images d'archives et de quelques plans issus de caméra de surveillance, dont la lisibilité est délicate, tout le reste est de très bonne tenue. Ce qui étonne le plus, c'est une assez grande cohérence d'ensemble avec des tournages des plus variés. Le traitement technique accorde à l'image une place prépondérante.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
Anglais
2.0
Anglais
5.1
La section audio offre du choix avec le Dolby Digital 2.0 pour VO et VF mais également le multicanal uniquement pour la VO, en Dolby Digital 5.1. L'écoute stéréo est agréable, seulement prise en défaut lorsqu'il s'agit de reproduire les rares passages denses en informations sonores. De façon très surprenante, le Dolby Digital 5.1 cadre parfaitement avec les images. En premier lieu, bien sûr, ce sont les voix qui gagnent en intelligibilité avec un superbe centrage mais, au fil de l'écoute, on note une bande son bien plus riche qu'on ne le pensait avec quelques rares effets et surtout une grande présence de la musique : ce format est à privilégier sans aucun doute.  

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
266 min
Boitier
Amaray


DVD 1
Très réussi, le menu général offre le visage souriant de Michael Moore sur fond du drapeau américain flottant. A ce dynamisme visuel, il faut ajouter une musique rock mixée avec quelques bribes d'un appel radio. Ce menu, mélange de légèreté, de mouvement mais aussi de gravité colle parfaitement au programme tout en restant très lisible et agréable à parcourir, il propose les sections :
- Film : lancement du documentaire avec au préalable une introduction audio (3min48 - VO - S:T Fr) du réalisateur qui présente son oeuvre avec concision mais efficacité, le tout sur un ton amical tel celui d'un ami qui vous parlerait.
- Audio : sélection sur une cible ronde de la VO sous-titrée en stéréo (DD 2.0) ou 5.1 (DD), de la VF (DD 2.0) ou enfin du commentaire audio sous-titré. Comme Michael Moore ne fait pas tout comme tout le monde, il a décidé de confier ce commentaire aux membres de son équipe, les modestes collègues à qui il demande conseil. Si l'intention est louable, le résultat est fort décevant. A l'image d'une discussion entre amis, les intervenants réagissent spontanément aux images. En dehors d'une discipline qui n'est pas toujours respectée (plusieurs parlent en même temps), c'est surtout la teneur des propos qui déçoit : anecdotes, blagues et égocentrisme ont bien du mal à illustrer un documentaire aussi engagé.
- Chapitres : toujours sonorisée et animée, cette section propose un chapitrage bien lisible avec numérotation et titre pour chaque chapitre : efficace et bien dessiné.
DVD 2
Un petit peu moins original, le menu général de ce disque est constitué par deux morceaux de pellicule déroulés avec des vignettes pour les différentes rubriques disponibles, à savoir :
- Interviews
* échange avec Michael Moore (3min02) : il approfondit le message du film avec un jugement très sévère sur ses compatriotes "nous avons tous un problème mental". Il explique le fonctionnement du mécanisme de peur qu'il condamne, parle de son public et des majors, dont il connaît pertinemment le côté mercantile. Enfin, il parle de ses projets, avec Studio Canal, un documentaire et de l'animation. Une courte section mais très riche en informations. 
* interview exclusive par Joe Lockhart (21min06) : L'attaché de presse de Bill Clinton interroge le réalisateur avec  décontraction, les réponses fusent sur le ton de l'humour mais Michael Moore n'en oublie pas d'exposer son opinion et d'égratigner, entre autres, le monde de la politique. En revanche, une fausse modestie l'empêche d'imaginer (ou de dire) qu'il dispose, de par son message, d'un pouvoir particulier. A voir autant pour le cabotinage du personnage que pour les banderilles qu'il plante ...  
* Michael Moore évoque son Oscar (15min29) : un retour, bien trop long, sur la cérémonie sans grand intérêt avec des détails trop anecdotiques pour captiver l'attention.  
- Retour à Denver (25min08) : M. Moore retourne à l'université de Denver/Littleton, 6 mois après la sortie du DVD américain. Beaucoup de reconnaissance envers son public et une humilité qui paraît sincère. L'intervention, un petit peu décousue à son début, se meut assez rapidement en véritable discours.Les idées, toujours les mêmes (on imagine mal un retournement de veste), sont évoquées avec une immense conviction et parfois une sensibilité qui ne correspond pas du tout avec l'image habituelle de "l'américain moyen". En considérant que l'on peut diverger sur le fond, force est de constater que ce passage inspire du respect quant à son engagement personnel. L'aspect "showman" peut troubler mais jamais au détriment du message.
- The Charlie Rose Show (24min48) : M. Moore, invité spécial d'un célèbre talk show face à un animateur franchement hostile aux idées du réalisateur. Ce passage démontre avec force la nature perverse du contenu véhiculé par les médias. Aux "arguments" fallacieux et aux amalgames, Michael Moore répond efficacement. Ce genre de mini-débat n'a pu que servir la cause du réalisateur qui démontre ici son aisance devant les caméras et la cohérence de son discours.
- Marilyn Manson "Fight Song" (3min06) : un clip vidéo de ce chanteur controversé qui intervient également dans le documentaire.
- Cérémonie des Césars 2003 (1min02) : sur fond de drapeau américain, on peut lire sur plusieurs pages écrans, une partie du discours prononcé à l'occasion de la cérémonie des Césars de 2003. On redécouvre cette fameuse déclaration avec en point d'orgue, la définition pertinente d'un ami ou d'un allié : "c'est la personne qui vous dira quand vous avez tort".  
- Conférence de presse à Londres (21min59) : assez peu d'intérêt pour cette section avec des propos que l'on retrouve dans les autres suppléments : redondant et inutile.
- Pour ou contre (31min47) : débat entre les journalistes Serge Kaganski (Les Inrockuptibles) et Patrice Blouin (Cahiers du Cinéma). Passage qui était déjà présent sur l'édition simple et dont l'intérêt est évident : il permet de démontrer que le message et le travail de Michael Moore ne trouve pas le même écho au sein de la population hexagonale. Aussi évident que cela puisse paraître, il permet de ne pas sombrer dans une "pensée unique", celle qui consisterait à approuver sans réserve et surtout sans réflexion un message qui, aussi noble est-il, n'en a pas moins une portée politique ...

L'interactivité est proposée par les biais de menus superbement habillés. Sur le fond, ils sont conséquents, relativement riches, mais ils souffrent légèrement d'un manque de diversité, cette diversité que l'on attend toujours d'une édition collector.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage