Vipère au poing

Synopsis.

Premier volet d'une trilogie autobiographique, Vipère au poing raconte l'enfance de Jean Rezeau. En 1922, après le décès de leur grand-mère paternelle qui en avait la charge, le jeune garçon, 10 ans, et son frère Ferdinand retrouvent leurs parents revenus d'Indochine. Mais les relations avec la mère, vite surnommée "Folcoche",vont prendre une tournure cauchemardesque. Celle-ci n'hésitera pas à tondre les deux enfants, à mal les nourrir, leur planter sa fourchette dans leurs mains et faire régner la terreur dans la devenue austère demeure de la Belle Angerie...

Critique Subjective.

Happy Days.

Ah qu'il se la coulait douce notre gentil Jean Rezeau (Jules Sitruk), alias Brasse-Bouillon, avec son frère du temps où sa grand mère les élevait dans la belle et joyeuse demeure de la Belle Angerie. Mais seulement voila, passé ce dernier heureux noel de 1926, la mort de la grand mère va provoquer le retour des parents envoyés en mission en Indochine... et un sacré changement...

Catherine "Folcoche" Frot.

Et c'est là que démarre (trés fort) le film, avec l'arrivée de la maman, la délicieuse Paule Rezeau... qui va s'avérer être un monstre d'indifférence envers ses enfants et transformer leur vie en un cauchemard inimaginable à base d'hulmiliations, frustrations, punitions corporelles et privations alimentaires.  C'est cette attitude qui va pousser notre gentil Brasse- Bouillon a entrer en guerre avec sa mère (et nous offrir de savoureux moments) jusqu'à ce qu'il découvre son "terrible" secret... Ce rôle de mère cruelle nous permet de découvrir une C. Frot sortie de ses rôles de bourgeoise moderne empatée et un peu neuneu. Force est de constater qu'elle remplit son rôle à merveille pour notre plus grand bonheur et plus grand effroi... Mais que cache donc cet être ?

Une reconstitution de la bourgeoisie des années 20.

Ce film est un tout : un roman, un trio d'acteurs, un lieu superbe ayant du vécu (la Belle Angerie), une époque (les années 20) et une musique. Tous ces éléments sont parfaitement complémentaires et participent tous à valeur égale à la réussite de ce film en créant une atmosphère palpable depuis votre salon. La musique est aux petits oignons nous immergeant totalement dans la devenue terrifiante Belle Angerie où vaque cette bourgeoiserie décadente et religieuse sous la main de fer de "Folcoche". J. Villeret en mari impuissant mais si gentil et tout le petit personnel tremblent quand Folcoche apparait...donnant lieu à une sorte de huit clos angoissant par moments.

Le terrible secret de Folcoche.

Oui, ce fameux terrible secret qui fait que Folcoche est un être ignoble et sans coeur sera bien sûr découvert par Brasse- Bouillon. Toutefois, et sans avoir lu le roman de Bazin, c'est ici que se situe la faiblesse de cette adaptation. Car la révélation du "secret" est assez mal mise en valeur et apparait presque anecdotique et surtout ne justifie en aucun cas l'attitude future de Folcoche... Enfin, cela ne gâche en rien le qualité de cette adaptation plus gaie  à priori que l'oeuvre originale.

Conclusion.

Une belle adptation du célèbre ouvrage d'Hervé Bazin à la fois amusante, effrayante, triste et dotée d'une magnifique bande son qui renforce l'ambiance et l'atmosphère glaciale qu'il règne avec Folcoche. Un trés bon divertissement, avec une Catherine Frot au top, qui fleure bon la nostalgie des années 20 (euh..pour ceux qui ont connu.. ;) ) et à voir en famille.

Belle photographie, Beau piqué.

On va faire simple et rapide, la photographie du film en plus d'être superbe dans sa retranscription de l'époque des années 20 bénéficie d'une image techniquement quasi parfaite dans son passage au format DVD. Merci pour nos mirettes !

 

Envoûtant et inquiétant...

Des dialogues clairs et aérés, une bonne dynamique et spatialisation qui servent à merveille la superbe musique originale composée par Brian Lock passant avec délice de l'amusement à l'effroi quand Folcoche rode... la Belle Angerie se transforme alors en demeure maudite...à la limite de vous glacer le sang...

2 pistes sont au programme , Dolby digital 5.1 et une rare PCM 2.0 de nos jours pour un film. La piste Dolby s'impose de suite face à sa consoeur stéréo de par sa meilleure aération des dialogues et évidemment une meilleure spatialisation. La dynamique est bonne pour les 2 pistes.

Menus : Animés et sonorisés avec le triste et si beau morceau de piano da BO du film. Beau fonds mais fontes pas trés élégantes en rapport.

Bonus  : De la variété certes, mais un intérêt assez moyen.

A propos d'Hervé Bazin (8:02) : Biogaphie commentée avec images d'archive d'Hervé Bazin qui eut pu être intéressante si la diction du narrateur n'était pas aussi forcée...

Sur le tournage de Vipere au poing (1:57) : Voila , un titre de bonus bien présomptueux car il s'agit en fait d'un extrait du journal télévisé du 19/20 de France 3 où un reportage de 2 minutes avait été consacré au film...

Scène inédite (1:19) : Avec P. Du Broca qui donne la réplique à  J. Villeret et avec ou sans le commentaire du réalisateur J.P. Rappeneau. Cette scène tout à fait honnête est surtout l'occasion de revoir 2 défunts qui nous ont quitté récemment.

Filmographie de Philippe Du Broca.

Bandes annonces (6:47) : Etre et avoir - Vipere au Poing - Les fautes d'orthographe.

Crédits.

Conclusion : Une superbe adptation du célèbre ouvrage d'Hervé Bazin à la fois amusante, effrayante, triste et dotée d'une magnifique bande son qui renforce l'ambiance et l'atmosphère glaciale qu'il règne avec Folcoche. Techniquement parfait, ce film se déguste dans d'excellentes conditions ! Un trés bon moment en perspective pour toute la famille en plus. On mettra un bémol au niveau des bonus, trés moyens bien que variés.