The Dish

Les petits travailleurs de l’ombre

Le programme spatial américain a été plusieurs fois le thème central de nombreux films ou séries télévisées. Leur succession dans le temps ressemble à un zoom arrière. Au départ, il y a l’exploit et ses héros : ceux qui ont foulés le sol de la lune. Puis le plan s’élargi. Il y a ceux qui ont fait le voyage mais qui n’ont pu se poser à cause d’un problème technique. Il s’élargi encore et l’on découvre ceux qui auraient pu faire le voyage mais qui n’ont pas été retenus. Zoomons encore vers l’arrière et l’on découvre encore d’autres rôles secondaires. The Dish, c’est encore un plan plus large…

 

L’assiette et les moutons.

Perdue au milieu d’un champ, entourée de moutons, The Dish (L’assiette en Anglais) est la seule fierté de la ville de Sparkes ou plutôt le village de Sparkes qui est lui-même perdu au fin fond de l’Australie. Quelle fierté pour le maire de Sparkes quand la nouvelle a été annoncée : l’assiette a été retenue par la Nasa pour retransmettre les images en provenance de la mission Appollo 11 en route vers la Lune. Rien d’autre n’aurait pu tirer la ville de l’anonymat (à part un miracle peut-être !). Mais il reste une question cruciale. Et ce n’est pas : « vont-ils réussir ? » Non, en effet on sait bien que les images vont être diffusées. Ce n’est pas non plus : « Comment vont-il réussir ? » Non. La question, le réel problème, c’est comment faire de cette anecdote historique un film ?

 

Un plan large.

Rob Sitch s’est entouré de trois scénaristes pour préparer le film. Bien évidement, il fallait se détacher de la simple anecdote technique dont nous parlions précédemment. Comme il est dit dans le titre de ce paragraphe, le film nous propose donc un plan large de l’assiette. De nombreux personnages secondaires sont là pour donner de la consistance au film. Il y a le fou de guerre, amoureux de la fille du maire et le chef de la sécurité, incapable de respecter les règles qu’il a lui-même établies ou encore la femme du maire, colporteuse de rumeurs. Même un mouton se voit confié un tout petit rôle. Finalement, le film nous propose le portrait d’une époque : les habitants de la ville ont les yeux tournés vers la lune (à travers leur poste de télévision). On pressent l’émergence du phénomène hippie. Les nombreux extraits musicaux sont là pour participer à la création de cette ambiance « début seventies ». Au final, on obtient une comédie originale, parfaitement équilibrée entre émotion et humour qui nous délivre un message simple : devant ou derrière l’écran d’un poste de télévision, on est tous des héros…

 

Conclusion.

Film qui est passé inaperçu en France, The dish fait parti de cette sombre et longue liste de films passés inaperçus lors de leur sortie en salle. Pourtant, il s’agit d’une bonne comédie que l’on regardera a volonté et en famille pour re-découvrir la magie télévisuelle du moment où l’Homme posa le pied, pour la première fois, sur la Lune. Dommage que les bonus ne soient pas plus nombreux.

Il est difficile de juger de la qualité de l’image à cause des choix esthétiques du réalisateur. En effet, il semble que les couleurs aient été dénaturée à l’aide de filtres afin de donner un aspect « document d’époque » à l’ensemble du film. En tous les cas, la compression est plutôt de mauvaise qualité. Les arrières plans sont peu précis et grouillent non pas de détails mais de bruit.

Les pistes sont plutôt bien équilibrées. La bande originale du film, si l’on ne peut nier sa ressemblance avec celle d’Apollo 13 est plutôt bien mise en valeur. Les effets surround retranscrivent bien la taille des pièces. Par contre on s’estomaquera, une fois encore, de constater que la piste dts est supérieure a celle dolby digitale et que celle anglaise est, dans les deux cas, très supérieure à celle française.

On fait malheureusement très vite, le tour des suppléments. On notera la présence de la classique « Bande annonce », suivie des trop classiques interviews de certains acteurs (Sam Neil, Tom Long, Patrick Warburton) ainsi que du réalisateur (Rob Sitch). Remarquons que ces interviews sont entrecoupées de nombreux extraits de documents historiques, une manière de nous présenter les documents dont le réalisateur s'est inspiré pour reconstituer la salle de contrôle du radiotélescope. Enfin, une partie rom qui nous propose de tout savoir sur le programme Apollo. Malheureusement, il ne s’agit que d’un simple document HTML qui nous propose des liens Internet vers diverses pages personnelles nous parlant du sujet. Dommage, on aurait retrouvé avec plaisir certains documents vidéo, présents dans le film, en version non coupée par exemple