Iznogoud (C)

Genre
Pays
France (2005)
Date de sortie
jeudi 18 août 2005
Durée
95 Min
Réalisateur
Producteurs
Farid Chaouche
Scénaristes
Patrick Braoudé
Compositeur
Jacques Davidovici
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
95 min
Nb Dvd
2


Le cinéma fonctionne par mode, ça chacun le savait, depuis quelques années déjà, il s’agit de l’adaptation de héros de bandes dessinées. Chez les américains, ce sont les héros des comics Marvel, en France il y eut Tintin dans les années 60, (dont les adaptations n’ont pas à rougir mais ne furent pas non plus complètement glorieuses), puis Astérix (On ne gardera que le film de Chabat en mémoire, et quel film !), puis Blueberry (dans une version un peu particulière de Jan Kounen) et Michel Vaillant (dans une ambiance particulièrement ennuyeuse) et enfin Les Daltons (dans une histoire particulièrement décevante). C’est donc avec beaucoup d’inquiétude, que l’on attendait la version ciné d’Iznogoud, personnage particulièrement mauvais évoluant dans des décors hauts en couleurs avec des personnages délicieusement caricaturaux.

Alors les bonnes nouvelles tout d’abord : Patrick Braoudé (on le savait déjà depuis Neuf Mois en 1990) possède une sens de l’humour particulièrement prononcé, Michael Youn (La beuze, 02, Les 11 commandements, 03)sait faire autre chose que montrer ses fesses à une caméra, Kad et Olivier peuvent être encore plus drôle qu’avant et Franck Dubosc sait faire rire au cinéma.

Les mauvaises nouvelles ensuite : Patrick Braoudé n’est pas Alain Chabat, Michael Youn reste Michael Youn et le scénario manque terriblement  d’imagination.

Commençons d’ailleurs par parler de ces mauvaises nouvelles pour ne garder que le meilleur à la fin.

René Goscinny avait un humour très caricatural, on le voit tout au long de sa carrière entre les aventures de Lucky Luke, celle d’Astérix, du petit Nicolas et bien évidemment de ce vizir. La société se reflétait dans ces aventures, les anachronismes se mêlaient avec bonheur aux histoires de ces héros. Certaines phrases claquaient en bouche comme un coup de fouet dans l’arène d’un cirque, les noms sonnaient comme autant de références à notre époque. Ici point ou très peu de cela. Alors que Chabat nous ravissait avec ses "Itinéris" ou encore Otis et autre "Malococsis", ici on ne se satisfera que d’une "prehti-ouhman" et d’une "Placeassise". De phrase délicieusement drôle, il ne sera donc pas question, pas non plus de phrase culte que l’on se répètera à l’unisson à la sortie du cinéma, à part l’épuisante « Je serais Calife à la place du Calife » que l’on nous ressert inlassablement tout au long de ce long métrage. Et si Michael Youn, sait parfois être très bon et très convaincant, comme dans  la scène de dénouement, il n’arrive jamais à vraiment laisser la place à son personnage et on s’impatiente très vite. Les personnages secondaires deviennent vite beaucoup plus intéressants et savoureux que le grand vizir lui-même.

L’histoire peine à trouver son rythme, et on se surprend rapidement à regarder sa montre. Mêlant les fausses pistes comme autant de test abandonnés, comme cette histoire de grenouille, qui semblait être intéressante, mais qui est subitement abandonné au profit de la fille d’un autre sultan. Par un manque d’imagination flagrant et peut être une prudence déplacée, les scénaristes de la même manière que « Les daltons » n’ont pas voulu puiser dans les aventures du héros qui pourtant fourmillait de bonnes idées.

Patrick Braoudé, nous livre alors une œuvre hésitante, ne trouvant jamais vraiment ses marques. Comme s’il hésitait constamment entre respect de l’œuvre originale et bienveillance envers les acteurs.

Pourtant, les décors de Thierry Flamand et les costumes de Mimi Limpicka, sont particulièrement impressionnants. On se retrouve parfaitement dans l’œuvre des auteurs, et l’on s’y retrouve avec une déconcertante réalité. C’est d’ailleurs, la meilleure nouvelle et la plus belle surprise de ce programme. Préparés avec une minutie et un soucis du détail qui frisèrent l’obsession, mais dont le résultat justifie les heures de recherches nécessaires pour la création des costumes et des décors.

L’autre très bonne nouvelle vient du jeu des acteurs secondaires. Il est quand même bon de préciser qu'il se dégage une très grande tendresse de revoir Jacques Villeret (Le diner de cons, 97, Malabar Princess,03), dans un rôle qui semble lui aller comme un gant, il est bon aussi, de souligner les autres prestations. Particulièrement le duo Kad Mérad(Les Choristes, 03, Les Daltons,03) et Olivier Barroux (Mais qui a tué Paméla Rose ? 02), qui justifie à lui seul le visionnage de ce film. Leur Joute verbale est un régal, et la justesse de leur jeu un vrai plaisir, comme dans la bagarre au sujet des tapis volants. Ils semblent même beaucoup plus prendre plaisir au film que les acteurs principaux. Un certain recul dans le jeu que n’a pas Michel Youn par exemple. Mais il serait injuste de ne pas souligner les autres seconds rôles comme Magloire, jouissif en Eunuque, autant que Rufus (Le fabuleux destin d'Amélie Poulain, 00, Un long dimanche de fiançaille, 04) et Franck Dubosc(Le monde de Némo,02) dans les rôles respectifs de Conseiller et Chambellan. Et bien sûr il y a Bernard Farcy (Taxi, 98, ), qui nous livre une composition presque aussi jouissive que celle d’ « Asterix et Obélix : Mission Cléopatre » en 2001.

Enfin dernière bonne nouvelle, l’idée de Patrick Braoudé de faire d’Iznogoud, un film musical. Pour cela il s’est alloué les services de Jacques Davidovici à qui l’on devait déjà la musique de "Deuxième vie" en 2001 du même Patrick Braoudé. Celui-ci nous offre une musique dans laquelle se mélange la folie ambiante de la BD et la voluptuosité des nuits orientales. Impossible de ne pas garder en tête certaines musiques comme « La Rabbiata », ou encore impossible de rester indifférent à la version arabique de « Pretty Woman ».

En conclusion un film agréable à regarder, amusant, mais qui manque terriblement de spontanéité, et tel un serpent qui se mort la queue, n’arrive jamais à nous ravir. Par manque de rigueur ? Peur de froisser les auteurs ? Bienséance envers les vedettes ? On a du mal à comprendre qu’un réalisateur aussi inspiré que Patrick Braoudé soit passé aussi près du but.

Dommage, car l’ensemble ne manque pas d’intérêt.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Une image pratiquement parfaite qui retranscrit merveilleusement bien l'univers très BD du film avec des couleurs chatoyantes à souhaits. Parfois pourtant l'image parait instable. Rien de bien méchant.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
Des pistes 5.1 et DTS très éfficaces, même si parfois beaucoup trop surgonflées en basse. Mais le son est à la hauteur du spectacle, et c'est un vrai régal pour votre installation.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
143 min
Boitier
Amaray


Depuis plusieurs, on a l’habitude de voir arriver sur le marché des DVD de films qui n’ont pas complètement tenus leurs promesses, mais dont la qualité de l’édition collector, fait oublié les « a peu près » du film. C’est le cas de ce DVD Collector d’Iznogoud.  Sur le Dvd 1 de l’édition collector, ainsi que sur la version simple, on nous offre un Making Off de 25 minutes complet, qui nous permet de découvrir l’ambiance du tournage, les difficultés rencontrés par les équipes, l’émerveillement des uns et des autres face à l’ampleur du travail accompli pour retranscrire à l’écran l’univers du Bagdad d’Iznogoud.

Le plus bon se trouvant sur le disque 2 de l’édition Collector. Celui- ci étant divisé en deux partie : Les merveilles de Bagdad et Les secrets d’Iznogoud. Dans la première, on découvre donc 10 scènes coupées dont certaines sont en fait les versions integrales, ce qui ne manque pas d’intérêt, car il est toujours bon de voir une scène dans son intégralité pour mieux comprendre le cheminement du réalisateur lors de son montage. Seul regret, il n’y pas de version commentée. Ensuite nous assistons à la première rencontre entre Haroun et Iznogoud, qui se trouve en fait être les premiers essais de Jacques Villeret et de Michael Youn, dans une rencontre qui leur permet en même temps de se découvrir et de faire naître les premiers traits de leurs personnages. Autre grand moment de cette édition Collector, la rencontre entre Tabary le créateur et Iznogoud. C’est émouvant à souhait, même si un peu consensuel. Mais on se surprend à rêver un jour de voir Goscinny rencontrer un jour ses personnages. Et enfin les Potins du marché, qui sont en fait, un mini making off, où les intervenants s’amusent à nous sortir des blagues sur leurs collègues. C’est amusant et on aurait même tendance à en redemander.

La deuxième partie apporte quand à elle un soin particulier à la création de l’univers Iznigoud, avec un reportage merveilleusement bien construit sur la création des 800 costumes par Mimi Limpicka, qui accomplit un travail de titan pour nous emmener dans la féérie des mille et une nuit. Tout y est de la conception à l’essayage et aux retouches avec les comédiens. Même choses en plus court, pour la création du palais d’Haroun où l’équipe de Thierry Flamand (composé de 20 français et de 180 Marocains) fit d’un studio vide un palais de Maharadja. Part importante du film les Effets spéciaux, ne sont pas oubliés, dans deux reportages très complets : La magie de Bagdad, les effets Visuels et Comment faire voler un tapis. Deux documentaires où certains plans sont disséqués pour mieux nous faire comprendre la compléxité de certains effets, qui n’ont rien à envier à Star Wars. Puis un sujet très complet sur la musique de Jacques Davidovici, qui nous entraîne dans les méandres d’une composition musicale entièrement dirigée par les mouvements de l’histoire. Enfin, des liens internet pour visiter le site du film et pour finir un bonus caché dont je vous laisse l’entière surprise.

En conclusion, une édition très travaillée, à l’image du film, mais qui par contre atteint parfaitement son but
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage