Véronique Sanson : Olympia 2005

S’il existe des légendes vivantes dans la Chanson Française, Véronique Sanson en est une. Magnifiant ses chansons de sa voix si sensuellement particulière, enjolivant ses mélodies de textes envoûtants. Parcourant les années aux rythmes des amours et de ces contraintes, l’artiste s’est crée un univers qui lui est propre et dans lequel chacun peut pourtant y puiser une part de soi. Après 5 ans d’absence, la chanteuse revient en 2004, avec un album sublime appelé « Longue Distance » (Titre d’une chanson écrite par son fils Chris Stills), dans lequel elle partage encore beaucoup avec son public. Parlant tour à tour de ses problèmes liés à l’alcool (La douceur du danger), la solitude (Code secret), ou encore de la maladie (La vie se fuit de moi) sa famille (5^ème étage) et puis toujours une petite pensée pour Michel Berger sa blessure (Triel sur Seine, très tôt le matin).

Mais plus qu’un album, pour apprécier une artiste telle que Véronique Sanson, il faut bien évidemment aller la voir sur scène, car d’un coup l’œuvre de l’artiste prend tout son sens, la musique prend du volume, et l’artiste de love dans les cris du public. On ressent tout de suite l’osmose qui unit la chanteuse à ses musiciens. Tantôt émouvant, tantôt envoûtante, elle prend tous les risques pour son public. A l’image des grandes vedettes américaines, le show est particulièrement bien calculé, parfaitement bien rodé, tout en laissant une petite place à l’impro, précisément pour parler avec son public.

Car de son public, il s’agit bien, réconcilié par un album aux sonorités des débuts, les aficionados ont répondu présents et portent en triomphe leur star. Et elle leur rend bien, alternant nouvelles chansons et standards, partageant même un moment de plaisir avec son fils, la chanteuse est en grande forme et cela se voit. Et même si les discours sont hésitants ou maladroits, ils ont le mérite d’être sincères. Le concert oscille toujours entre bonheur et tristesse, entre joie et émotion, entre force et tendresse. Entourée d’une équipe particulièrement motivée, on reconnaîtra d’ailleurs le bassiste Leland Sklar de Phil Collins et ami de longue date de la chanteuse, (ils se sont rencontré lorsqu’elle partageait la vie de Steve Stills du groupe Crosby, Stills, Nash & Young), Véronique Sanson s’envole littéralement aux fils de ses notes et des applaudissements du public. Portée par ses choristes Guillaume Eyango et Eric Fillet,( Qui, au passage signent une très belle prestation) elle ouvre les portes de son coeur au public qui ne cesse d'en redemander. Comme elle le dit à un moment «  On m’a demandé de me taire, parce que j’avais l’air idiote, mais on s’en fout on est entre nous ». Et c’est vrai grâce à son énergie d’un lieu mythique comme l’Olympia, elle fait une sorte de cocon dans lequel nous, public, aimons nous lover.

Une artiste majeure donc, qui revient au plus haut de sa forme, pratiquement entièrement lavée de ses démons, pour notre plus grand plaisir. Un show de grande qualité, où la tendresse et les blessures du passé se mêlent en une étrange farandole. Un bonheur à partager.

Une image très soignée, à la fois pour le concert et les bonus ce qui est suffisamment rare pour être souligné.  Le plaisir est intacte même s’il subsiste quelques grains par ci par là.

Une piste 5.1 très efficace qui ne laisse rien au hasard, les sonorités ressortent avec une réelle force, et pour ceux qui ont assisté au concert, ils auront complètement l’impression d’être à nouveau au cœur de l’Olympia.

Un making of de la tournée d’environs 20 Minutes dans lequel les musiciens donnent leurs sentiments (et ils sont unanimes) sur l’artiste. A voir d’ailleurs une interview de Chris Stills le fils de Véronique Sanson. Puis une Biographie à lire ainsi que la discographie de l’artiste.