Revivez quatre concerts importants dans la carrière de Michel Sardou : « Le Palais des congrès, 83 », « l’Olympia, 95 » et les deux fameux concert de « Bercy en 91 et 93 ».
S’il existe un personnage intemporel et charismatique dans la chanson française, il s’agit bien de Michel Sardou. Intemporel, parce qu’il traverse les générations inlassablement avec la même désinvolture, les mêmes gestes, le même regard fier et le sourire timide. Michel Sardou incarne au grès de sa discographie, une sorte de constat de la société française, à la fois tendre et souvent rebelle. Il a su se faire aimer autant que haïr par des millions de français, qui au fil des années se sont transmis les chansons de ce chanteur, français jusqu’au bout des notes.
Ce n’est donc pas un hasard si Universal nous propose de (re)découvrir quatre des concerts qui ont fait la légende de Michel Sardou. Et il s’agit d’autant plus d’une grande idée, que les néophytes tel que votre serviteur pourront découvrir l’artiste dans l’exercice qu’il affectionne le plus et qui le lui rend bien : La scène.
Alors d’abord, il faut faire un premier constat : Michel Sardou n’est pas une bête de scène ! Il ne se déhanche pas comme certain le faisait à l’époque du twist, ne saute pas dans tous les coins pour imiter les artistes américains, ne brûle pas sa guitare dans un élan mystique, ne soigne pas particulièrement ses entrées comme certains arrivent dans un poing sur scène. Michel Sardou ne perd pas 15 litres de sueur à la minute par une mise en scène hors du commun, il ne pleure pas non plus à chaque chanson triste, et il n’arrache pas non plus sa chemise. Non le chanteur arrive tranquillement, se plante en cœur de scène et égrène ses chansons avec autant de désinvolture que possible. Les musiciens, les choristes, les musiques et les lumières se chargeront bien du spectacle, et à ce niveau là on est bien servi ! Mais alors, me direz vous, qu’est ce qui a fait la réputation des concerts de Michel Sardou, réputés comme les plus bankable.
Et bien à vrai dire, tout et rien ! Rien, parce que le chanteur semble ne guère chercher expressément à faire un spectacle, mais plutôt à laisser les textes de ses chansons parler pour lui. Et le public adhère totalement ! De la même manière que le groupe Oasis, dans un autre genre, Michel Sardou se s’embarrasse pas du superflu et le public doit faire avec. Au point que l’on arrive très vite à une conclusion aucunement hasardeuse : Le charisme du chanteur agit dès son entrée. Sa voix hypnotise les fans, surprend les curieux et accroche les incrédules. Et son apparition suffit à enflammer le public. Comme bon nombre d’autre chanteur (Joe Cocker y compris) Michel Sardou à compris que son charisme suffisait à faire le spectacle, mais pas seulement.
D’où le « Tout » qui fit la réputation des concerts de Sardou. Le chanteur a bien compris qu’un spectacle est réussi seulement si une osmose totale unit le chanteur et son équipe. Et c’est aussi le cas, sur scène les musiciens (sans en faire de trop) font le show, les choristes dansent, le guitariste s’offre un solo endiablé, les lumières scintillent ou s’éteignent pour créer l’ambiance. Tout est minuté, calculé, préparé pour que le spectacle reste dans l’esprit de celui ou celle qui y assiste. Et même si parfois le décor devient capricieux, comme au Palais des Congrès où les portes miroirs semblent difficiles à manier, le show enflamme la salle, et l’artiste peut ainsi jouir d’une parfaite communication avec son public, qu’il soit à l’Olympia ou à Bercy, rien ne change, les spectateurs n’attendent rien d’autres que de voir Michel Sardou chanter ses chansons.
Il s’agira peut-être de la seule mauvaise note du programme, car effectivement les quatre concerts offrent un panel restreint des chansons de Sardou (qui au final, mise à part les premières, finissent quand même par se ressembler toutes), car le chanteur ne donne au public que ce qu’il veut entendre, et les standards tiennent une grande place dans le cœur des fans.
En conclusion, quatre concerts pour voir évoluer Michel Sardou, comprendre : "le voir vieillir", car d’un concert à un autre les musiques restent en majorité les mêmes, seul le décor et les gens changent. Un coffret pourtant essentiel pour mieux se faire une idée de la carrière de cet artiste français hors du commun.