Tom Sawyer

Nos enfants sont ils des crétins, à qui l’on peut tout infliger ? En visionnant cette nouvelle adaptation de Tom Sawyer, on serait tenté de le croire.

Chef d’œuvre de la littérature américaine, Tom Sawyer naquit en 1876, sous la plume de Mark Twain (1835-1910). L’histoire raconte les aventures d’un jeune garçon et de son ami vagabond Huckleberry Finn, dans une bourgade longeant le Mississipi. Les deux garnements, témoins d’un meurtre, n’écouteront que leur courage pour faire éclater la vérité. Plusieurs adaptations du roman furent réalisées trois au cinéma en 1917, 1938, et 1973, mais la plus célèbre reste la série d’animation du japonais  Saïto Hiroshi.

Ici donc une nouvelle version, particulièrement expéditive de ces aventures, où les personnages sont remplacés par des animaux. Si l’on peut souligner un soin particulier amenés aux décors et à une partie des personnages, on peut toutefois être agacé par certaines disproportions inutiles, comme Joe l’Indien (le méchant de l’histoire, qui terrorise par sa seule apparition toute la communauté), sorte d’ours aux griffes plus proches de Freddy Krugger, que d’un personnage de dessin animé.

Mais le plus désagréable dans ce long métrage vient du doublage et de la musique. Le doublage d’abord, aucun soin n’y a été apporté, ainsi Tom et Huckelberry se retrouve avec des voix d’adulte, ce qui fait bien évidemment un contraste énorme avec celle des filles qui semblent être plus en adéquation avec les personnages. Mais le plus horripilant reste encore la musique. Basée sur le concept, déjà bien épuré par Disney, d’intégrer des chansons dans les dessins animés, de manière à captiver longuement l’attention des enfants. Ici, l’on se retrouve avec des chansons, qui en exagérant peu, interviennent toutes les 5 minutes, avec des mélodies parfois insoutenables tant, on sent le peu de moyens accordé au compositeur.

Enfin, car il n’est nul besoin de disserter pendant des heures sur le sujet, le scénario, nous offre une version particulièrement light, des aventures de ce jeune garçon insouciant mais courageux, garnement mais intègre, comme le voulait Mark Twain. Ici point de nuance dans les sentiments, une originalité proche de l’encéphalogramme de la grenouille, tant aucun des personnages n’est mis en valeur par les auteurs. Si l’on appréciait dans la version asiatique, les péripéties du garçon, ici on s’en fiche complètement. Les auteurs semblent avoir oublié que dans les aventures de Tom Sawyer, Mark Twain décrivait dans ce petit garçon, ce qui allait devenir les valeurs des Etats-Unis, encore prisonniers de leurs démons esclavagistes.

Hors donc, il est bon parfois de se dire que les enfants n’apprécient pas n’importe quoi, pourvu qu’il soit en dessin animé.

En conclusion, un dessin animé aussi vivant qu’une aire d’autoroute hors période scolaire, donnant une vison particulièrement fade des  aventures de "Tom Sawyer".

Une image au rendu fidèle à la qualité des décors. Les nuances de couleurs apparaissent sans surcharges, même si sur certaines scènes, comme celle du cimetière où certaines saturations apparaissent, rien de bien méchant en soit.

Une piste 2.0 sans grands effets, mais du 5.1 aurait été superflus, car la musique et la synchronisation ne valent pas les honneurs d’un home cinéma. une piste

Pas de bonus.