Résumé
Suite à la destruction des 12 colonies de Kobol, la présidente Laura Roslin et le commandant Adama rassemblent les derniers survivants et partent à la recherche de la mythique 13ième colonie : une planète connue sous le nom de terre.
Critique
Attention, amateurs de science-fiction, voici votre nouvelle référence ! Oubliez tout de suite les 4400 et autres disparus sur une île sans grand intérêt, voici Battlestar Galactica nouvelle formule.
Tous les spins off (séries dérivées) de Star Trek sont en fin de vie sans jamais avoir pu renouer avec le charisme de la série originale (qui offre les meilleurs scénarii). Et pourtant, il semblerait bien que la mythique série des années soixante
(critique disponible ici) puisse perdre son statut de meilleure série de science-fiction dans les différents classements du web au profit de la nouvelle série de Battlestar Galatica.
C'est un critique de l'ancienne école qui vous l'écrit. Un gars qui ne jure que par "Le prisonnier" ou "Star Trek" (série originale). Battlestar Galactica m'a littéralement captivé d'un bout à l'autre des 13 épisodes de cette première saison.
L'organisation de l'histoire est assez compliquée, il faut savoir que les épisodes se regardent dans l'ordre et qu'il ne s'agit pas d'histoires indépendantes comme dans d'autres séries. De même, la saison 1 finit en plein suspense en attendant la saison 2. La première chose à voir est Battlestar Galactica la minisérie
(critique disponible ici). En fait, il s'agit d'un long pilote, un essai pour savoir si le public suivrait pour une série. Alors, ce pilote de plus de trois heures produit en 2003 est l'introduction de la saison 1. Vous devez le voir en tout premier. Il a été diffusé par M6 en décembre 2005. La chaîne n'a pas acquis les droits de diffusion pour la série.
La saison 1, objet de la critique, continue juste après la fin de la minisérie et sans séance de rattrapage. Autant dire que si vous commencez par la saison 1, vous ratez toute l'introduction des personnages, la destruction des 12 colonies et la découverte des nouveaux cylons.
Le pilote était excellent, avec un aspect assez noir, très réaliste et des personnages pleins de potentiel. La série confirme totalement ma première impression. J'ajouterais même que la série est bien meilleure que le pilote, car elle nous tient parfaitement en haleine d'un bout à l'autre et offre beaucoup plus de profondeur et une production à gros budget.
Les cylons, le militaire, la présidente et la prêtresse
Toute cette première saison s'articule entre les cylons et les humains. Ces derniers, en pleine déroute après la destruction des colonies s'organisent entre 2 pouvoirs : le pouvoir militaire à la tête duquel on retrouve le commandant Adama et le pouvoir politique avec à sa tête un sous-ministre propulsé président par intérim.
Cette organisation très républicaine va pourtant basculer dans le mysticisme au fur et à mesure de cette première saison. Tous les signes montrent que ce qui arrive à l'humanité est déjà arrivé et que l'histoire est faite pour se répéter. Ainsi, la bible des ancêtres de Kobol va prendre une part importante de la dernière partie de la saison.
Les cylons sont également marqués par les croyances. Les anciens robots rutilants de la série originale ressemblent de moins en moins à des "toasters" (grille-pain). Les machines sont composées de métal, mais aussi de chairs et de sang, les humanoïdes sont indifférenciables des humains et même les vaisseaux "mères" ressemblent à une matrice organique. Les cylons auraient-ils une âme et des sentiments ? Un épisode pose la question, mais les protagonistes refusent de trancher préférant se débarrasser froidement de l'objet de toutes les questions. En attendant, les cylons infiltrent les humains et font preuve de sentiments, doutant même de leur condition d'être artificiel.
On constate une histoire qui rentre complètement dans la science-fiction classique d'Asimov ou de Philipp K. Dick. La limite floue entre la machine et l'humain mêlée à une paranoïa générale. Mais l'aspect mystique reste important aussi bien du côté humain que du côté cylon. Chacun semble avoir un but bien précis, mais fonde tous ces espoirs sur un dieu bien mystérieux.
Une réalisation efficace, une narration originale
La réalisation mise à mettre le spectateur en haleine. Tout est filmé à la "Urgence" : caméra à l'épaule, style reportage. C'est un peu plus fatigant à suivre, surtout sur grand écran, mais on rentre facilement dans le feu de l'action.
Un autre parti pris pour impliquer le spectateur est de lui en montrer plus. On sait des choses que les héros ne savent pas. Du coup, on enrage de voir la réaction de personnages qui n'ont pas, comme nous, tous les éléments en mains. D'un autre côté, le contraire existe avec le personnage de Gaius Baltar, manipulé par les cylons, qui garde quelques secrets pour lui que l'on voudrait bien savoir.
Les 2 derniers épisodes de la première saison relancent même cette sensation que l'on en sait plus en nous montrant comment les cylons manipulent complètement les humains dans le but de les mettre en route vers la Terre depuis la planète de Cobold.
Une réalisation qui en met plein des yeux
En regardant Battlestar Galactica, on a plus l'impression de regarder un film à gros budget qu'une série télé. Les décors sont riches, variés et magnifiques. Les effets numériques parfois sensibles sur le pilote sont ici maîtrisés. Enfin, de nombreux figurants apparaissent régulièrement dans les scènes donnant une impression de production sérieuse.
Les épisodes ne sont pas racontés de manière linéaire et les sentiments entre les personnages sont souvent complexes. Pour aider la compréhension, la production n'hésite pas à sortir dès que possible des décors de vaisseaux. Les "délires" de Gaius Baltard sont un exemple flagrant, car, il discute avec le cylon dans des rêves se déroulant régulièrement dans des lieux magnifiques.
Avec Battlestar Galactica, on sort des histoires de science-fiction s'articulant autour de 3-4 lieux dans un vaisseau spatial. L'histoire se déroule dans plusieurs lieux simultanément et aligne des dizaines et des dizaines de décors par épisodes. Les combats spatiaux ne constituent pas l'élément le plus important de la série. Les scènes dans l'espace sont nombreuses, réussies, mais courtes et servent surtout à localiser l'action entre les vaisseaux et les planètes. Les trucages les plus nombreux sont ceux qui ne se voient pas : des décors virtuels, ou immenses par exemple. Si on pouvait détecter quelques imperfections dans le pilote, ce n'est plus le cas dans la saison 1, ces trucages sont parfaitement maîtrisés.
Verdict
Après un pilote réussi, cette première saison de Battlestar Galactica confirme une énorme surprise. Les fans de science-fiction ont enfin trouvé une nouvelle référence depuis 40 ans où le genre existe à la télévision. Avec une histoire complexe et captivante, des personnages pleins de profondeur et une production haut de gamme, Battlestar Galactica devient sans conteste la meilleure série et détrône Star Trek jusqu'à présent incontestée.
On peut constater un léger bruit numérique sur le premier disque, celui qui possède 4 épisodes. Les 3 autres disques offrent une image parfaite qui respecte les choix artistiques de la série : grain, lumière saturée, couleurs chaudes ou froides,... Présenté au format 16/9, c'est globalement excellent.
Excellent doublage pour la version française avec des voix convaincantes. On regrettera juste le choix du dolby surround pour cette version ainsi qu'une différence de ton sensible sur le générique d'ouverture (un effet du pal speed up ?).