Le Film
Critique de Jean-Luc Richter
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
600 min
Nb Dvd
5
« Il faut pomper pour vivre, donc il faut vivre pour pomper » (devise Shadok)
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
C'était il y a très, très, très longtemps. En ce temps-là, il y avait... le ciel. À droite du ciel, il y avait la planète Gibi; elle était complètement plate, et elle penchait, soit d'un côté, soit de l'autre. À gauche du ciel, il y avait la planète Shadok; elle n'avait pas de forme spéciale... ou plutôt... elle changeait de forme. Au milieu du ciel, il y avait la Terre, qui était ronde et qui bougeait. Sur la Terre, il n'y avait apparemment rien. Les Shadoks et les Gibis en eurent donc assez, au bout d'un certain temps, de vivre sur des planètes qui ne marchaient pas bien. Alors, ils décidèrent, les uns et les autres, d'aller sur la Terre qui avait l'air de mieux marcher…
Si ça fait mal c'est que ça fait du bien
L’aventure des Shadoks commence en 1968. Jacques Rouxel, après un service militaire dans la marine (qui va beaucoup le marquer) et un travail dans la publicité, décide de se lancer dans l’animation pour la télévision. Après avoir, en vain, proposé son travail à plusieurs producteurs, il finit par obtenir un contrat avec le service de la recherche de l’ORTF qui souhaitait un support graphique pour la promotion de la musique concrète. Là, Jacques Rouxel va être mis devant une machine maison : l’animatographe, qui permet de créer des dessins animés en ‘photographiant’ le dessin pour le transférer sur une bande visualisable directement à la télévision, en une seule opération. Ce format va limiter la qualité des dessins et imposer un style à l’artiste qui ne dispose que d’une surface de moins de 10 cm sur 10 cm pour réaliser une série dédiée à de curieux personnages ronds : les shadoks.
C’est le musicien Robert Cohen-Solal, du département ‘musique concrète’ de l’ORTF qui va s’occuper des bruitages et c’est le comédien Claude Piéplu qui sera la voix de la série. La première émission est diffusée le 29 avril 1968 entre le journal télévisé et le film du soir. Rapidement, les Shadoks vont diviser les français en deux clans : les ‘pros ’ et les ‘antis’. L’ORTF va recevoir des centaines, puis des milliers de lettres de téléspectateurs contents ou mécontents. Mais cette première saison sera interrompue au bout de deux semaines avec l’émergence du mouvement étudiant de mai 1968 qui va mobiliser l’antenne. La diffusion reprendra en septembre 68, en même temps que l’abondant courrier dénonçant l’absurdité des Shadoks ou admirant leur génie.
Le phénomène télévisuel Shadok prendra toutefois fin après une première saison de 52 épisodes, qui va s’accompagner d’une émission destinée à lire le courrier des téléspectateurs animée par Jean Yann et Daniel Prévost. On retrouvera cette amusante émission dans les suppléments de ce DVD. Trois autres saisons seront réalisées en 1970, 1973 et enfin en 1999, année où Canal + prendra le relais de la défunte ORTF pour la production.
Je pompe donc je suis
La série des Shadoks est un monument de la télévision française. On a du mal, aujourd’hui, à s’imaginer les passions déchaînées en 1968 par ce dessin animé à l’apparence innocente. Pourtant, les histoires de Shadoks n’ont pas pris une ride et il suffit de placer des enfants devant l’un de ces DVD pour s’en convaincre : on obtient alors plus de deux heures de silence et d’attention totale (par DVD !!!). Inutile de polémiquer sur l’influence artistique ou politique des Shadoks, il suffit d’écouter la voix inimitable de Claude Piéplu durant quelques minutes pour se retrouver transporté dans le monde surréaliste de Jacques Rouxel dont il est difficile de se défaire. Finalement, on n’en attend pas plus d’une bonne émission. Avec ses nombreux bonus, ce coffret DVD satisfera donc toute la famille et démontre brillamment qu’il est possible de faire de bonnes émissions avec peu de moyens techniques.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.33:1
Ce coffret couvre l’intégral des Shadoks de 1968 à 1999. Il est donc logique qu’il y ait de grandes disparités techniques d’une saison à l’autre. La première série a été réalisée sur le prototype de l’animatographe et offre des dessins très dépouillés, aux couleurs un peu ternes et aux traits simples et parfois un peu effacés. Au contraire, la dernière saison offre des traits plus précis et fins et surtout de magnifiques aplats de couleurs chatoyantes. L’INA a toutefois réalisé un grand travail de restauration des trois premières saisons, nettoyant l’image de pratiquement tous les traits et tâches. Les Shadoks retrouvent donc une seconde jeunesse qui permettra aux jeunes générations de suivre leurs délirantes aventures.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0
Les émissions sont présentées avec la piste audio d’origine en mono. La dynamique est tout à fait satisfaisante et on retrouve la voix de Claude Piéplu, qui a véritablement donné le cachet de cette série, avec un grand plaisir. Les bruitages sont bien rendus, ainsi que la musique concrète qui accompagne les shadoks.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
100 min
Boitier
Amaray
Pour cette édition DVD de l’INA, chaque DVD comporte un chapitrage (par paquet de cinq émissions). Le dernier DVD est bourré de bonus passionnants :
Les Français écrivent aux Shadoks (26 minutes)
Jean Yann et Daniel Prévost nous lisent les meilleures expressions des téléspectateurs sur les shadocks sous la forme d'une 'bataille d'Hernani' de1969 ou 'En direct de New-York'. C'est une façon très amusante de présenter les lettres des lecteurs, en s'amusant des mauvais coucheurs qui critiquent cette émission. Au fil des émissions, les deux comiques vont partir interroger les dessinateurs sur une décharge (!), interviewer des agents de police... Dans la suite des émissions, Jean Yann présentera souvent seul, faisant même intervenir Claude Pieplu (la voix des shadoks). Un bon supplément tout à fait dans la veine des shadoks.
Le Sang (10 minutes)
Jacques Rouxel a réalisé ce 'documentaire' sur le sang pour le Sirpa (service d'information des armées) et le service de santé de l'armée française. Il y explique le fonctionnement du système sanguin, du coeur... Le tout avec un style très shadok pour expliquer aux militaires l'importance des dont du sang et des règles d'hygiène élémentaires.
Dessine-moi un marin (16 minutes)
Toujours pour le Sirpa, Jacques Rouxel réalise ici un documentaire de 'propagande' pour la marine nationale. Il y explique l'importance des marins, quelques notions de vocabulaire à bord d'un bateau et les règles de vies sur un navire. Un documentaire amusant, même s'il est assez 'orienté'.
Les Shadoks : le film (50 minutes)
Cet intéressant documentaire retrace l’histoire de l’émission ‘Les Shadocks’. Jacques Rouxel revient sur son parcours personnel et la mise en place de l’émission. De nombreuses interviews de personnalités et de passants dans la rue permettent de voir comment ce dessin animé a été perçu par le public. Des extraits de différentes émissions de télévision nous montrent l’impact de cette série sur la société de l’époque. Ce film revient sur chaque composante de la série : dessins, textes, voix de Claude Pieplu, émission dérivée (‘Les Français écrivent aux Shadoks’)…
Bonus

Livret

Bande annonce

Biographies

Making of

Documentaire

Interviews
Com. audio

Scènes sup

Fin alternative

Galerie de photos

Story board

Multi-angle

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Bonus Cachés

Court Metrage