Renaissance (2 DVD Collector)

Pays
France (2006)
Date de sortie
mercredi 20 septembre 2006
Durée
102 Min
Réalisateur
Producteurs
Aton Soumache, Roch Lener, Alexis Vonarb, Jake Eberts (producteur associé)
Scénaristes
Matthieu Delaporte, Alexandre de la Patelliere, Patrick Raynal, Jean-Bernard Pouy d'après une idée originale de Marc Miance, Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière
Compositeur
Nicholas Dodd
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires

Renaissance sera prochainement adapté en bande-dessinée sous la forme d'un making-of, aux Editions Castermann.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
VF Sourds
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
102 min
Nb Dvd
2


L'histoire :

Paris, 2054. Ilona Tasuiev, une jeune scientifique, est mystérieusement kidnappée. Karas, un policier spécialisé dans les affaires d’enlèvement, se lance à sa recherche mais, rapidement, il comprend qu’il n’est pas seul sur ces traces. La jeune femme est l’enjeu d’une guerre occulte qui menace l’avenir de l’humanité…

Critique artistique :

Pour son premier long-métrage, le réalisateur Christian Volckman s’est lancé dans le projet Renaissance, un thriller d’anticipation en noir & blanc qui a nécessité 3 ans de production et la création de la société Attitude Studio. Il s’agit d’un studio d'animation 3D dont l'une des spécialisations est la motion capture qui consiste à enregistrer les mouvements d'un comédien et de les appliquer ensuite sur un personnage virtuel en trois dimensions. Ce procédé a été utilisé notamment dans le film d'animation Le Pôle Express de Robert Zemeckis (2004), sur Final Fantasy (2001) ou Immortel (ad vitam) (2002) de Enki Bilal. Pour Renaissance, un casting de comédiens a été mis en place afin d'établir une distribution complète de 40 acteurs comme pour un film traditionnel. Il faut noter que pour la version anglaise, Karas est incarné par Daniel Craig, notre nouveau James Bond 007 et que contrairement à ce  qu’on pourrait penser le jeu des acteurs est plutôt bon ce qui permet de donner aux personnages de synthèse une vraie présence. A titre de comparaison, il n'y avait que 5 comédiens qui se partageaient tous les rôles sur Final Fantasy (2001) qui brillait par son innovation technique mais laissait un peu à désirer au niveau du jeu et de l’expression des personnages. Parmi les dernières réalisations d’Attitude Studio figurent les séries télévisées Skyland et Galactik football, toutes deux diffusées sur France 2. En plus de son travail au sein de Attitude Studio et de son expérience sur son court-métrage Mazz (1999), Christian Volckman a été associé aux court-métrage L’homme sans tête (2003) dont il a réalisé l’affiche et est aussi crédité sur le jeux vidéo Rayman version 1995.

Le tournage d’un film en 3D comme Renaissance c’est un peu jouer à retour vers le futur pour recadrer une scène au mieux ; autant de degrés de liberté est réellement magique mais extrêmement perturbant. Il n’est pas possible de produire le montage complet du film avant d’avoir au moins modéliser toutes les scènes contrairement à un tournage classique où tous les plans sont en boite avec les bons cadres. Une production en 3D implique non seulement de faire un montage au jours le jours mais de pouvoir retourner à la scène originale à tout instant pour recadrer chaque plan afin d’obtenir le montage voulu. Un mode de production vertigineux qui trouve sa raison d’être dans la virtualité de la technologie des images de synthèse. Même la motion capture sert ce processus en permettant de voir les scènes selon n’importe quel point de vue et avec autant de caméra que nécessaire. Christian Volckman confie à la fin du documentaire des bonus qu’il a cherché à réaliser un film qui soit le reflet d’un dépassement d’une vision manichéiste en essayant d’aller au-delà du noir et du blanc, de l’image filmée et de l’image de synthèse ; si cet objectif n’est peut-être pas atteint on peut penser que Renaissance est un objet filmique hybride qui risque fort  d’ouvrir la voie à d’autres productions originales. Grâce à la 3D le réalisateur a pu explorer une forme d’animation expressionniste inspirée par exemple par M le Maudit (1931) de Fritz Lang, qui porte encore les traces de l'expressionnisme. L’expressionnisme du rendu initial a été obtenu en lissant les visages afin de produire un rendu plus fin.

Renaissance arrive alors que plusieurs autres films dotés d’une identité graphique très forte comme Sin City (2005), Capitaine Sky et le monde de demain (2005) ou A scanner darkly (2006) étaient en production. Tous ces films s’inscrivent dans une voie ouverte par Tron (1982) - on attend toujours le deuxième volet - qui explorait le mélange des prises de vue réelles compositées avec des images de synthèses basiques et des effets spéciaux sauf que ces films plus récents vont plus loin en mélangeant souvent des informations plus abstraites de la réalité comme celles récupérées par la motion capture avec des images de synthèses. Parfois comme dans Immortel (ad vitam) (2002), des personnages réels sont filmés sur fond vert puis mélangés avec des décors et des personnages de synthèses animés par motion capture. Sin City (2005) est probablement le plus réussi de cette liste de film et on attend le deuxième volet de cette brillante adaptation de la BD de Frank Miller. Même si il est peu probable que Renaissance donne lieu à d’autres films avec la même identité graphique, son principe général de conception va certainement être réutilisé dans le futur pour d’autres productions destinées autant à la télévision pour des séries ou pour le cinéma.

La 3D et des technologies associées ont énormément progressées dans le secteur du jeux vidéo où les cinématiques prennent une place de plus en plus importante et du dessin animé au point que Disney avait annoncé ne plus vouloir réaliser que des animation en image de synthèse en 2004 à l’instar de Pixar qui a déjà le fabuleux parcours que l’on connaît. Depuis Disney est revenu sur sa décision pour le projet The Frog Princess en production et totalement réalisé en 2D. Dans le même temps, on voir que la 3D se prête a peu près à tout les univers - Georges Lucas a considérablement exploité la 3D pour les derniers volets de Star Wars - puisque Michel Ocelot s’y est essayé pour son film Azur et Asmar (2006). On assiste dans le même temps au développement de plusieurs niveaux de raffinage des productions selon leur budget comme on l’avait vu avec La véritable histoire du petit chaperon rouge (2005) par exemple. Ce corpus de réalisation incorporant des images de synthèse ou tournées entièrement 3D laisse présager de nouvelles réalisations adaptées à chaque média. Petit à petit les techniques de réalisation des images de synthèse rentrent dans les mœurs et les productions accordent de plus en plus d’importance à la qualité des scénarios comme on le voit chez Pixar (Les indestructibles, Cars) ou Dreamworks (Shrek).

Ce qui pêche un peu sur Renaissance est son intrigue qui reste moyenne bien que totalement imprégné de l’ambiance des polars – une des influences du réalisateur est James Ellroy dont Le Dahlia noir (2005) est sur nos écran – et profitant de décors et d’ambiances très bien pensés. On peut trouver que Renaissance réussit parfaitement à donner une nouvelle vision futuriste de Paris dont est conservé l’identité si particulière qui fait d’elle une des villes les plus appréciées au monde mais il est vrai que les influences sont très repérables et nombreuses. Ainsi, on retrouve l’influence de Blade Runner (1982) pour la présence des écrans, Minority Report (2002) pour ses interfaces (les deux films se déroulent en 2054) et les concepts cars fabuleux que l’on retrouve ici mais avec la marque Citroën ou Bienvenue à Gattaca (1997) pour son univers rétro-futuriste. On peut aussi retrouver des références indirectes aux hologrammes de Retour vers le futur II (1989) ou de A.I. Artificial Intelligence (2001) mais aussi aux costumes d’invisibilité de certains personnages de Ghost in the Shell (1995). Parfois les influences se croisent avec des films comme Blade Runner(1982) ou Akira (1988) dans lesquels évoluent des personnages atteints de progéria, une maladie qui produit un vieillissement accéléré très tôt chez l’enfant. Mais Christian Volckman évoque également Hitchcock, Le Cabinet du docteur Caligari (1962), Metropolis(1927) ou encore M le Maudit (1931), qui porte encore les traces d'un expressionnisme pour faire un « film moderne renouant avec les obsessions cinématographiques du muet. L’idée avec le noir et blanc était de revenir aux sources du cinéma, dans son aspect brut, sensitif, primal.»

Verdict :

Renaissance a pu décevoir certains espoirs à cause d’un conformisme scénaristique relatif mais si vous aimez la science-fiction et l’univers du polar c’est un film à voir. Le film fait parti des films pionniers qui permettent de laisser la voie ouverte à de futures tentatives de cinéma sinon inédits, assurément excitant. Cette édition DVD collector est de plus très belle et pourvu de bonus appréciables, un peu moins fournis que la version Ultimate mais mieux que l’édition simple. Un beau cadeau de noël pour les grands enfants, fans de 3D, de science-fiction ou de polar.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1

Le master est très propre et l’image du DVD est parfaite et bien mieux à vrai dire que dans certaines salles de cinéma qui n’offrent pas forcément le même contraste que sur un écran vidéo. Cette édition rend parfaitement le contraste marqué de Renaissance to en restituant subtilement les nombreuses variations de gris que l’on retrouve très souvent sur les reflets dans les nombreux vitrages du film. LA compression est très bonne et on ne décèle pas de défauts majeures ce qui est facilité il faut dire par le parti pris graphique du film. On a une bonne définition ce qui permet de s’amuser à découvrir des détails dans les scènes comme les publicités, des noms d’enseignes, des dates et autres informations sur les cartes d’identités et nombreuses interfaces que l’on retrouve un peu partout. On se rapproche du souci du détail présent par ailleurs dans des œuvres littéraires de SF comme Ubik par exemple ou de ceux de Blade Runner.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
Français
2.0

Cette édition DVD est proposée avec trois pistes audio dont une excellente piste DTS 5.1 (768 Kbps), une très bonne piste Dolby Digital 5.1 (448 Kbps) et une piste audio Dolby Digital 2.0 (192 Kbps). La piste DTS est très puissante et équilibrée. Elle se réveille dès qu’il y a de l’action et sert impeccablement l’habillage musical. Les basses sont à l’honneur et les effets sonores comme le bruit produit par les habits d’invisibilité des hommes de Avalon ou de leurs armes est parfaitement rendu à l‘instar du bruit des voitures citroën. La course poursuite en voiture sur les boulevards parisiens est très bien bruitée. La spatialisation est plutôt bonne pour cette piste très pêchue. La piste audio Dolby Digital 2.0 est nettement moins étoffée que les deux autres mais elle reste suffisante pour bénéficier d’une bonne expérience sonore quand on ne possède pas de home cinéma car elle reste très équilibrée et occupe bien l’espace sonore. Il s’agit d’une bonne stéréo que l’on retrouve sur la piste audio Dolby Digital 5.1 mais avec quelques canaux en plus qui contribuent largement à la booster. Les deux pistes audio 5.1 sont proches mais la piste DTS s’avère plus puissante que la piste Dolby Digital 5.1 ce qui s’entend notamment dès la scène où Ilona danse en boite de nuit sur fond de techno (5mn 44).

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
79 min
Boitier
Digipack


Les Bonus de cette édition Collector sont d’un intérêt certain, en particulier Dans la tête de Christian Volckman et le making-of. Les fans de graphisme trouveront leur plaisir dans la galerie photo où on dispose d’un nombre conséquent d’images sur les objets et décors du film. Les commentaires audio permettent d’apprendre pas mal de choses sur la vision des créateurs de Renaissance. Ils permettent d’en apprendre plus en particulier sir la psychologie des personnages, le déroulement de l’intrigue et la manière dont la mise en scène et le montage amènent les points forts de l’intrigue. Le réalisateur et les scénaristes livrent aussi des clefs pour comprendre où ils sont pris leur inspiration.

Bonus DVD#1 :

- Commentaire audio des créateurs
- Commentaire audio de l’équipe de réalisation
- Scènes commentées par le réalisateur

Bonus DVD#2 :

- Dans la tête de Christian Volckman (45 mn) qui est aussi présent sur l’édition Ultimate mais pas dans l’édition simple : Ce documentaire making-of permet de suivre toute la production de Renaissance sur 3 années, des premiers démarchages pour boucler le budget jusqu’aux doublage voix et à la mise en musique du montage finale. On apprend notamment que le budget a été bouclé alors que la production avait déjà débuté depuis 8 mois ; un peu d’audace est parfois nécessaire pour les projets ambitieux. Un document qui passe très vite et que finalement on aimerait voir allonger avec peut-être plus de détails sur la partie conception / modélisation / animation / rendu des séquences. On se rend toutefois parfaitement compte des différentes étapes qui ont concourues à la réalisation du montage final et des enjeux technologiques et artistiques en cause.

- Making-of (26 mn) de Olivier Serrano produit par Dreamlight (présent dans tortues les éditions): que l’on peut visionner en intégralité ou en différentes parties (Introduction, Paris - 2054, L’histoire, Décors, Personnages, Motion Capture, Musique) ce qui est très bien si on cherche à recueillir des informations précises sur un de ces thèmes en particulier. On comprend mieux pourquoi le Attitude Studio a été créé quand on sait que le film comporte plus de 90 lieux d’un Paris onirique, réinterpréter pour une vision d’anticipation de la capitale. Les personnages on été crée en leur conférant le maximum de caractère ce qui explique certaines des gueules confinant à la caricature comme Farfella. L’essentiel de du caractère des personnages devait être obtenu dès l’étape de la motion capture durant laquelle les acteurs devaient jouer comme lors d‘un tournage classique. La séquence durant laquelle on assiste à la motion capture de la course poursuite avec Karas illustre parfaitement cette problématique. On saisit aussi la rigueur que les animateurs ont du avoir lors de l’intégration des informations de motion capture afin que les choix de recadrage puissent s’opérer sans mettre à jours des failles d’animation. Le cinéma est aussi une école du repentir comme on le constate avec la musique du film qui devait innover selon Christian Volckman mais sur laquelle sa vision a totalement changé au contact du compositeur Nicholas Dodd qui a participé à de nombreuses musiques de films à différents postes (Independence Day (1996), Shaft (2000), Casino Royale (2006)) et lui a proposé une musique plus classique mais sur mesure pour son film.

- Court-métrage Maaz (8mn) - (non fournit sur l’édition simple) : où le réalisateur pose les bases d’un univers intérieur et confiné qui fait penser au monde intérieur du tueur dans The cell. La texture de l’image est très travaillée et plastique et on navigue au sein de différents espaces toujours avec une ambiance angoissante.

- Pilote (4mn 59) - (non fournit sur l’édition simple) : Un pilote où on retrouve l’esprit du film que l’on connaît mais avec des personnages différents et moins développé, pas de musique et moins de détails.

- Film-annonce (1mn 28)

- Teaser (1mn 09)

- Galeries : photos du film au format cinéma (2mn 11) qui défilent en musique, photos de 15 des personnages présentées dans une grande grille (pour les personnages principaux comme Karas il y a un diaporama en musique), photos du design qui défilent en musique (6mn 42) en offrant un échantillon très riche des recherches graphiques et architecturales pour les décors de Renaissance, le design des véhicules, des armes, des logos et autre signalétiques

- Chapitrage en 16 parties.

Menus
L’interface du DVD est très sympathique car elle reprend certaines interfaces présentent dans le film et utilise des transitions fabriquées à partir de scènes dans lesquelles on navigue vers le menu suivant grâce aux mouvement d’une caméra virtuelle.

Packaging
L’édition Collector double DVD de renaissance est proposée dans un boîtier Digipack livré dans un fourreau cartonné. L’ensemble est illustré avec des images du film et selon la même esthétique en noir & blanc.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Pilote