L'exécuteur vous salue bien

L’histoire :

Luttant contre une dangereuse bande de malfrats, l’inspecteur Ghini va être amené à croiser Monnezza, un truand qui s’est retiré du milieu pour ouvrir son restaurant.

Critique subjective :

Sorti dans le sillage du Clan des pourris, L’exécuteur vous salue bien doit son existence à un contrat signé par Thomas Milian et obligeant l’acteur à interpréter un petit rôle. Ce rôle, ce sera celui de Monnezza, le personnage apparu dans le film d’Umberto Lenzi l’année précédente. Le scénario de ce « second opus » est rédigé en six jours et Stelvio Massi s’engage à le tourner en trois semaines, pour un budget modique bien entendu. Ainsi voit le jour L’exécuteur vous salue bien, La banda del trucido en version originale.

On y retrouve donc Monnezza et son légendaire parler romain. Officiellement, Le Fumier a rompu avec la pègre. Désormais père d’un enfant, il est devenu le patron d’une trattoria (La Parolaccia), un boui-boui qui sent la graisse et où les clients sont accueillis à grands renforts de répliques vulgaires. En parallèle, Monnezza dispense des cours à de petites frappes, enseignant à ces élèves peu doués comment l’on dérobe une montre ou un portefeuille.

L’exécuteur vous salue bien est un film dual qui repose sur un équilibre extrêmement fragile et régulièrement rompu. Avec la lucidité qu’on lui connaît, le scénariste Dardano Sacchetti considère que le métrage n’a « pas de véritable intrigue » et « manque de cohérence ». C'est le moins que l'on puisse dire. L’enquête qui oppose un inspecteur aux méthodes expéditives (Luc Merenda) à une bande de truands sanguinaires est ici caviardée, sinon vampirisée, par une série de sketches pittoresques, autant d’interludes théâtraux dans lesquels Thomas Milian se livre à un véritable one man show. On remarquera d’ailleurs que, sauf à la toute fin du film, le personnage de Monnezza n’interfère que très peu dans la trame principale.

Verdict :

Malgré quelques scènes sympathiques (les engueulades entre Monnezza et sa gironde épouse valent le détour) et une forme correcte (Massi sait comment placer une caméra), L’exécuteur vous salue bien n’échappe pas au naufrage artistique. La faute à une intrigue qui tente vainement de faire cohabiter deux films (un poliziottesco et une comédie italienne pittoresque) en un seul. Question de dosage donc.

Une qualité d’image décevante. L’ensemble manque singulièrement de piqué, affiche un grain prononcé et des couleurs dépourvues de panache. Connaissant le soin qu’apporte habituellement l’éditeur à ses titres, on peut supposer que le matériel de base devait être dans un état assez déplorable. Compression impeccable en revanche.

Deux pistes Dolby Digital 2.0 relativement satisfaisantes. Clarté et énergie (du moins pour un film de 1977) sont au rendez-vous. Si les doublages français sont datés, le film est surtout plus court (presque trente minutes passent à la trappe !) dans la langue de Molière. Le titre avait en effet fait l’objet de coupes franches lors de sa sortie en France.

 

- Interview de Dardano Sacchetti (23 minutes) : Le scénariste évoque la naissance du film, son tournage tendu, le casting et l’accueil public dans ce supplément captivant qui en dit long sur le cinéma de genre italien des années soixante-dix.

- Bande annonce (3 minutes).

- Fiche technique.

- Filmographies.

- Galerie photos.