L’histoire :
Les membres d’une petite secte s’installent dans une bourgade perdue et quasi-déserte du fin fond des Etats-Unis. Les choses tournent au cauchemar lorsque ceux-ci contractent le virus de la rage.
Critique subjective :
Objet de culte pour une poignée de cinéphiles férus de cinéma bis, I drink your blood nous parvient aujourd’hui en DVD. Exhumé par Neo Publishing, le métrage, écrit et réalisé par David E. Durston en 1970, nous est présenté dans sa version intégrale.
Premier film classé X pour violence extrême, I drink your blood (initialement intitulé Phobia avant d’être rebaptisé par ses producteurs) s’inspire très librement des exactions de la « famille » Manson. Ici, c’est une secte de hippies illuminés et vaguement satanistes, dirigée par un gourou exalté (Horace Bones), qui s’installe dans un trou paumé des Etats-Unis, petite bourgade presque abandonnée et fleurant bon l’atmosphère redneck. Voilà pour le parallèle avec Charles Manson et ses ouailles. Le film bifurque ensuite dans une toute autre direction, lorsqu’un garçonnet, dont le grand-père a été agressé par la bande, offre aux disciples de Bones des tourtes contenant du sang de chien enragé. Les malheureux ayant contracté le virus de la rage vont alors basculer dans une frénésie meurtrière inouïe.
Au-delà de son intérêt « historique », le film de David E. Durston ne présente qu’une valeur artistique intrinsèque très limitée. Esprit grindhouse, côté résolument fauché, gros grain et … métrage guère captivant. Le film met en effet un temps fou à démarrer, et la suite n’est pas des plus trépidantes. Déception aussi côté gore : l’hémoglobine ne s’étale que très modérément à l’image. Il faut croire que la MPAA était dans un bien mauvais jour lorsqu’elle a visionné la bande, le visa X étant exagéré, même pour l’époque. A l’arrivée, on retiendra surtout un humour involontaire assez jubilatoire. Difficile, par exemple, de ne pas se dérider les zygomatiques lorsque les personnages se retrouvent pourchassés par une horde d’ouvriers enragés, des Village People aux yeux écarquillés et aux lèvres baveuses (du yaourt). La seconde partie du film recèle ainsi plusieurs poursuites auxquelles il ne manque que la musique de Benny Hill.
Verdict :
A l’arrivée, l’aura sulfureuse de I drink your blood (le cocktail Manson et visa X) se dissipe rapidement au visionnage d’un film qui s’avère n’être qu’une insignifiante friandise déviante n’offrant vraiment pas grand chose à se mettre sous la dent.
Un pressage DVD qui a su garder l’essence visuelle du métrage. Le master ici présenté (version intégrale de 83 minutes) accuse un contraste approximatif, des défauts de pellicule récurrents (points, rayures) et une colorimétrie assez baveuse. Autant d’éléments qui font tout le charme du film de David E. Durston et qu’une restauration trop poussée aurait gommé. Du bon travail.
Des pistes mono qui fleurent bon le cinéma bis des seventies. L’ensemble n’est pas forcément très clair et se montre souvent criard, mais il offre ainsi des conditions d’écoute en accord avec les visuels et l’esprit du long-métrage.
- Commentaire audio : Dotés d’une bonne mémoire, David E. Durston (scénariste et réalisateur) et Bhaskar Ray Chowdhury (acteur) dispensent un commentaire passionnant, enjoué et instructif (genèse, tournage, accueil du film).
- Scènes coupées (6 minutes) : Quatre scènes disponibles avec ou sans les commentaires audio de David E. Durston. Saluons ici le travail de l’éditeur qui est parvenu à déterrer ces quelques passages, des scènes à vocation « comique » qui furent coupées par les producteurs.
- Bande annonce (3 minutes).
- Spot radio (1 minute) : Excellent bonus qui nous présente le métrage de façon solennelle et exagérée.
- Chutes de montage (3 minutes).
- Galerie photos.