Les brigades du tigre

L’histoire :

En 1907, une vague de crimes sans précédent ensanglante la Belle Epoque. Face aux bandits d'un nouveau siècle, le Ministre de l'Intérieur Georges Clemenceau crée une force de police à leur mesure : les Brigades Mobiles. En 1912, la France entière les connaît sous un autre nom : les Brigades du Tigre.

La critique :

Les français aussi se mettent à l’adaptation de vieilles séries. En l’occurrence il s’agit d’une série dont la musique est sans doute devenue plus célèbre que la série elle-même, et c’est une bonne idée que de l’avoir réintégrée dans ce long métrage.

Le casting est largement à la hauteur. Clovis Cornillac est totalement convaincant en brigadier, et on se surprend à (re)découvrir Edouard Baer dans un rôle dramatique. Seul petit bémol, on n’est qu’à moitié convaincu par l’accent provençal d’un Olivier Gourmet qui, chose totalement exceptionnelle, n’est pas transcendant. On lui pardonne sans mal. Aux côtés de ces brigades du Tigre, de nombreux seconds rôles de qualité se bousculent. Une distribution de très haute tenue !

Du côté de la reconstitution historique, on ne peut qu’être admiratifs. Les costumes, les décors, les looks des personnages, tout est magnifique. Une grande performance, tant on semble être transporté au siècle dernier. L’ambiance générale y gagne très largement, et permet au spectateur de s’impliquer réellement dans un univers tout à fait crédible.

Dommage alors que le scénario ait quelques ratés. Le rythme est irrégulier, et le spectateur a parfois du mal à réellement accrocher à l’histoire qui, pourtant, semblait disposer de fondations plus que solides. La narration ne semble pas toujours savoir si elle doit privilégier ses personnages ou l’intrigue. Du coup, certains passages sont délicats entre les différentes tranches de vies qui nous sont ici offertes, et les différents nœuds de l’intrigue principale qui manque de continuité.

Pourtant, de nombreux faits historiques ont servi de toile de fond à l’intrigue, les emprunts russes, le terrorisme de la bande à Bonnot, le célèbre anarchiste français, et on en passe. Le contexte historique est donc parfaitement rendu, mais c’est peut être cet emmêlement d’intrigues qui donne au film une structure trop bancale.

Une œuvre finalement inégale, qui recèle d’indéniables qualités, mais dont quelques défauts narratifs empêchent le spectateur de s’enflammer totalement pour les aventures de ces brigades du Tigre. A noter qu’une suite est déjà prévue. On espère qu’elle saura corriger le tir.

Une image sans défaut, impeccable, dont la photo permet de mieux encore mettre en valeur la reconstitution historique.

Une piste DTS tout à fait convaincante, surtout dans les séquences de fusillades. Deux pistes audios 5.1 sont également disponibles (en français et en anglais).

Commentaire audio de Jérôme Cornuau et Fabien Nury : intéressants, on y apprends quelques libertés historiques et des secrets de tournage.

Reportage de tournage (15 min) : 8 séquences courtes censées nous ouvrir les portes du tournage. Très pauvre en informations, ce bonus est quasi inutile.

Scènes coupées (20 min) : Ce ne sont que des séquences quelque peu retouchées, et on attend souvent pendant un moment avant de voir quelque chose de différent. Ennuyeux.

Bêtisier (8 min) : toujours amusant, avec des acteurs qui prennent plaisir à perturber leurs camarades.