Aurore est une jeune princesse prisonnière d’un royaume où la danse est interdite par son père le roi. Seulement voilà, Aurore aime danser et ne vit que pour cela. Chaque fois qu’elle le peut, la jeune princesse exécute quelques pas de danse devant son frère, spectateur unique et privilégié.
En visionnant Aurore, plusieurs questions se posent ! Si le talent des danseurs et si l’objectif du réalisateur de rendre hommage à cet art si singulier qu’est la danse classique, ne sont pas à remettre en cause, loin de là d’ailleurs. La rencontre entre le cinéma et la danse classique, elle par contre, si !
Avant tout, il faut saluer le superbe travail des décorateurs, qui nous offre là, avec l’aide de la superbe magnificence du château d’Ussé, un paysage et un environnement parfaitement en adéquation avec l’histoire. Une preuve supplémentaire que notre patrimoine mérite d’être beaucoup plus exploité qu’il ne l’est actuellement. Ensuite venons en à ce qui nous intéresse : Aurore.
Le film de Nils Tavernier semblait intéressant sur le papier, il permettait même d’y associer de grands espoirs. Tant l’idée de rassembler le cinéma et la danse classique est une idée géniale et pleine d’espoir, puisque rarement vu au cinéma. Et pour mener à bien son projet, le réalisateur et son équipe, se sont inspirés des ballets les plus célèbres et les plus populaires possible, aussi « Aurore » ressemble à la fois à « La belle aux bois dormants », « Le lac des cygnes », et à « Casse-noisette », avec ses décors de contes de fées, sa reine belle et douce, son roi autoritaire, le prince charmant qui n’est pas forcément celui que l’on croit. Tout y est pour séduire plusieurs générations.
Et pourtant, l’attention du spectateur n’est jamais vraiment capté, car Nils Tavernier s’est certainement trop concentré sur les parties dansées, qui semblent être les seuls à avoir vraiment été approndies, au détriment de l’histoire qui n’arrive jamais à prendre de la valeur et se retrouve une sorte d’excuse maladroite pour faire une film dans lequel la jeune princesse tombe éperdument amoureuse de l’homme venue faire son portrait. Un film qui, à l’image de la danse, ne cesse d’être sur la pointe et jamais réellement en pas de bourré.
On attendait un film charmant et envoûtant, qui entraînerait le public dans un flot de grâce et de subtilité, il en résulte seulement une histoire maladroitement bâclée, des comédiens mal à l’aise, à l’image de François Berléand (Les Choristes), qui semble hésiter entre roi autoritaire et homme fou d’amour et de jalousie. Même Thibault de Montalembert (Indigènes) joue un piteux et bien insipide méchant, qui n’arrive jamais à trouver le ton pour réellement prendre du volume.
Pourtant il sera quand même bon de noter la beauté et la grâce communicative de la jeune Margaux Chatelier, qui effectivement illumine ce film. N’oublions pas de souligner, enfin, la beauté envoûtante des chorégraphies, qui en ce sens sont un vrai plaisir pour les amateurs autant que pour les néophytes que nous sommes.
En conclusion, un film qui n’atteint pas réellement son objectif, par hésitation ou par faiblesse. Malgré une évidente envie de réconcilier le cinéma et la danse classique. Dommage, mais en tout cas on peut remercier, le réalisateur d’avoir malgré tout prouvé que les français pouvaient encore faire des films de princesses, de princes et de magie en utilisant notre patrimoine. Rien que pour cela, la note ne peut être assassine.