Wild Thing "The Sixties DVD Jukebox"

Les sixties ont connu bon nombre de groupes plus ou moins éphémères dont certains influencent encore des groupes contemporains (on ne peut pas s'empêcher de penser aux Beatles). Mais, en dehors de ce groupe phare, il faut bien reconnaître à cette période une très grande richesse musicale des courants rock, pop et punk. Pour réaliser ce DVD, la sélection s'est portée sur la scène britannique toujours prolifique en terme d'influences musicales. Les vingt titres proposés font intervenir dix neuf groupes (The Who dispose de deux titres) dont certains ont connu une carrière internationale d'envergure : The Who, Fleetwood Mac, The Beach Boys, Status Quo. Mais, en dehors de ces locomotives, on retrouve d'autres formations dont la musqiue diffère autant que leur look. Cela va de la sobriété de The Moody Blues dans leur légendaire slow Nights In White Satin à l'approche psychédélique des Bonzo Dog Doo Dah Band avec des musiciens "déjantés" interprétant I'm Urban Spaceman.
Seul un titre présente moins d'intérêt, le n° 9, The Move avec Wild Tiger Woman, dont la seule originalité réside dans le fait que ce groupe a signé son premier contrat d'enregistrement sur le postérieur d'une danseuse topless !
Par contre, la chanson de The Nice, Hang Onto A Dream (n° 8) est un véritable bijou. Dans ce passage, le pianiste (EMERSON) fait preuve d'une virtuosité surprenante qu'il met au service d'une musique aux influences Rock progressif teinté de Jazz : un régal. C'est également sur ce titre que l'on trouve la vidéo la plus originale, composée de trois vignettes avec des angles de vue différents : un avant-goût des vidéoclips qui déferleront sur nos écrans dans les années qui suivront. Le reste des vidéos est des plus "ordinaire" avec des prestations scéniques tirées de studio TV dans lesquelles l'exubérance des artistes est inversement proportionnelle à la quantité de Gomina qu'ils ont appliquée sur leurs cheveux. Une exception toutefois avec Manfred Mann dont le chanteur est le seul à avoir des fourmis dans les jambes en interprétant Ha! Ha! Said The Clown.
Et puis on retrouve, dans un titre entraînant, le premier groupe australien à avoir rencontré le succès sur la scène londonienne : The Easybeats dans Friday On My Mind.
Beaucoup d'autres remarques seraient à faire, tant la diversité est de mise. On peut seulement regretter que le son et l'image pêchent par une qualité insuffisante mais, si vous passez outre ces limites techniques vous pourrez visionner un DVD aux qualités artistiques indéniables.

Track list :

1 - The Who : Happy Jack (2min12)
2 - Small Faces : Itchycoo Park (2min22)
3 - Procol Harum : Homburg (3min52)
4 - The Hollies : Sorry Suzanne (3min00)
5 - The Troggs : Hip Hip Hooray (2min11)
6 - Fleetwood Mac : Man Of The World (2min47)
7 - Zager & Evans : In The Year 2525 (3min05)
8 - The Nice : Hang Onto A Dream (7min23)
9 - The Move : Wild Tiger Woman (2min29)
10 - The Casuals : Jesamine (3min28)
11 - Bonzo Dog Doo Dah Band : I'm The Urban Spaceman (2min23)
12 - The Kinks : Plastic Man (3min04)
13 - The Beach Boys : Surfin' USA (2min15)
14 - Manfred Mann : Ha! Ha! Said the Clown (2min24)
15 - The Moody Blues : Nights In White Satin (4min24)
16 - The Easybeats : Friday On My Mind (2min42)
17 - Status Quo : Technicolor Dreams (2min18)
18 - Gerry And The Pacemakers : Ferry Cross The Mersey (2min21)
19 - Small Faces : I Can't Make It (2min07)
20 - The Who : So Sad About Us (2min58)

Toutes les vidéos proposées sont en noir et blanc, avec des cadrages pour le moins statiques. La seule différence notable réside dans la définition des images et là, malheureusement, on est plus proche d'une bande VHS très usée que d'un DVD. Peu de titres atteignent une qualité d'image acceptable, hormis le n° 18 qui s'en sort plutôt bien en dépit d'un cameraman qui ne semble pas avoir quitté ses moufles. Il faut quand même garder à l'esprit qu'il s'agit de documents d'époque qu'il faut appréhender avec le recul nécessaire.

Etant donné les deux formats proposés (Dolby Digital 5.1 et DTS 5.1), on pouvait s'attendre à une restitution audio convaincante : il n'en n'est rien.
Dans l'ensemble, on note un manque de définition (perte de détails), un mixage inadapté (avec parfois l'impression d'écouter du mono) et, par moments, un phénomène de saturation désagréable. Le canal LFE n'est pratiquement pas sollicité et les surround guère plus. On en vient à se demander si un Dolby Digital 2.0 n'aurait pas été plus performant.
Quelques titres tirent quand même leur épingle du jeu, on peut citer les chansons n° 6, 8, 13, 15 et 19.

Les menus sont animés et agrémentés de quelques effets sonores. La présentation est du plus bel effet avec des pochettes de vinyl en fond d'écran : superbe et original.

Les sections proposées sont :
- Play all : lecture des 20 chansons
- Track select : chapitrage
- Special features : section bonus avec les options audio, une fonction Juke Box (sélection manuelle de 10 titres dans le chapitrage) et Pop-Up info (affichage d'informations pendant la lecture des titres sous forme de bandeau déroulant)

Avec une présentation très réussie et quelques données supplémentaires avec le Pop-Up, l'intéractivité sauve les meubles pour échapper au zéro pointé.