Synopsis
Jim Hawkins est un jeune homme, qui rêve de parcourir les mers à la recherche de trésors. En croisant la route du vieux Silver, le jeune homme embarque pour une chasse, l’emmenant au-delà de ses espérances.
Critique
Hors donc voici une nouvelle adaptation du célèbre roman de Robert Louis Stevenson. Mais française cette fois çi, et de surcroît sous la direction d’Alain Berbérian, à qui l’on doit notamment l’excellentissime « Cité de la peur » des Nuls ou « Le boulet » avec Benoit Poolevorde et Gérard Lanvin. Une libre adaptation, qui ne se veut pas forcément fidèle et qui, au contraire, assume sa différence avec ses grandes sœurs américaines. De ce point de vue l’idée est absolument et totalement honorable, d’autant que l’ensemble ne manque pas d’intérêt, car l’histoire est suffisamment proche de l’original pour la rendre crédible. Les présences de Gérard Jugnot (Les Choristes), Jean-Paul Rouves (Podium) et Alice Taglioni (La doublure), promettent un petit bijou d’humour et un véritable moment de plaisir cinématographique, comme ce fut le cas avec les films précédents de Monsieur Berbérian.
Et pourtant l'adaptation souffre, en premier, d’un rythme trop lent et d’une hésitation constante entre humour et gravité, ensuite. En effet, si les combats semblent pourtant bien chorégraphiés, ils n’arrivent jamais à faire trembler le spectateur, et ont tendance à retomber comme un soufflé trop cuit. De plus l’utilisation systématique de plan du bateau commence à faire naître le doute d’un manque d’inspiration et de temps au moment de monter le film. Car chaque séquence se voit affubler d’une intro « Vue sur le Bateau… », cela devient vite irritant, d’autant que parfois la présence de tels plans ne se justifie pas forcément. Enfin, les acteurs français ne semblent pas forcément à l’aise dans des rôles aussi physiques que ceux des pirates, particulièrement quand la concurrence américaine se fait aussi rude que présente et réussie. La version française fait, de ce fait, figure de « pirates du pauvre » et laisse un profond goût amer au spectateur en fin de projection.
Une logique qui se fait encore plus douloureuse, s’agissant du scénario. Trop hésitant à assumer ses penchants, la trame ne cesse d’osciller entre humour léger et noirceur des personnages. On ne sait que trop rarement si l’on doit rire ou encore s’émouvoir, certains gags passant même carrément à la trappe. Le spectateur ne s’apercevant que trop tard du comique de la scène. Ce qui est un comble, pour une adaptation libre d’un roman d’aventure destiné à la jeunesse. En effet, les scénaristes n’arrivent jamais à entrer après avoir ouvert une porte. Au début, on sourit et l’on se dit que l’on va passer un très bon moment, puis d’un coup non, on aurait plutôt tendance à s’émouvoir et même à s’insurger contre l’injustice, puis finalement non …Et ainsi de suite jusqu’à la fin du film, achevant ainsi le spectateur tenace qui croit encore à une stabilité éventuelle de l’histoire.
En concusion
Une belle idée que d’adapter librement un monument de la littérature anglo-saxonne, malheureusement, Alain Berbérian nous avait habitué à plus de rythme et plus de maîtrise dans ses histoires. Son « île aux Trésors » ressemble plus à une tartiflette qu’à une bisque de homard. Dommage, car cela tentait à prouver que les français aussi savait rêver de pirates.