L’histoire :
Educateur, Sean Porter utilise le football américain comme moyen de réhabilitation pour les délinquants juvéniles qui lui sont confiés.
Critique subjective :
A l’origine de Rédemption (Phil Joanou – 2006), il y a une histoire vraie, celle de Sean Porter, l’un des éducateurs de Camp Kilpatrick, un centre de détention pour jeunes criminels. Porter y utilise le football américain comme moyen de réhabilitation et obtient de bons résultats avec ses turbulents pensionnaires. Une démarche noble pour une belle aventure humaine qui a fait l’objet d’un documentaire en 1993 : Gridiron gang (Lee Stanley).
Rédemption est assez symptomatique de la toute puissance de l’argent dans l’industrie cinématographique, un état de fait malheureux qui induit une paresse intellectuelle prononcée chez de nombreux scénaristes américains. « Plus la formule est connue, plus elle rapporte », voilà le point de vue purement mercantile d’une bonne majorité des frileux producteurs hollywoodiens (voir le nombre de suites qui squattent actuellement les écrans). Les scénaristes, eux, n’ont plus qu’à appliquer cet adage à la lettre. C’est le cas du zélé Jeff Maguire qui signe un script dépourvu de la moindre velléité créative (la réalisation de Phil Joanou sera d’ailleurs au diapason). Des titres où de jeunes délinquants quasi-irrécupérables parviennent à transcender leur situation grâce à une activité (musique, littérature, sport ou autre), le spectateur en a déjà vu des dizaines. Le film de Joanou n’apportera pas une once de nouveauté à ce courant souvent mièvre. En effet, Rédemption se contente d’aligner consciencieusement les clichés en vigueur, notamment l’incontournable cheminement entraînement (les jeunes rebelles s’y soumettent sans broncher !) / défaite / progression (entraînement bis donc) / victoire. Si l’aventure est un combat pour les jeunes joueurs (dont chacun est un archétype sur pieds), c’en est aussi un pour le coach Porter qui doit composer avec l’administration (contraintes budgétaires) et des problèmes personnels (mère moribonde, violence contenue qui ne demande qu’à exploser). Et le film d’alterner entre sermons collectifs et tête-à-tête moralisateurs, coups de blues et scènes de liesse. Tout y passe.
Rédemption est aussi un véhicule conçu pour The Rock. Ici, « Le Pierre » s’essaie à l’exercice du contre-emploi pour tenter de gagner ses galons de comédien à part entière. Si l’ancien catcheur au palmarès cinématographique « impressionnant » (Le roi scorpion, Tolérance zéro, Doom, …), bientôt à l’affiche chez Paul Anderson (la consécration !), possède bien un physique hors normes, il n’a absolument aucun talent d’acteur (on est bien loin d’un Vin Diesel qui, lui, a de la ressource de ce côté là). Dwayne Johnson peut éventuellement réussir à faire illusion dans un film d’action bourrin, mais ce n’est pas le cas une fois sorti de ce genre. Et dire que certains ont le toupet d’affirmer que la relève d’Arnold Schwarzenegger est assurée ! Le Chêne autrichien, c’était quand même autre chose … Même avec un sujet qu’il connaît bien à titre personnel (Johnson débuta dans le football américain et une blessure l’obligea à se tourner vers le catch), The Rock, jamais crédible, reste d’une inexpressivité rare à l’écran.
Verdict :
L’aventure de Sean Porter et de ses jeunes « recrues » ayant déjà fait l’objet d’un documentaire (qui semble relativement intéressant si l’on se fie aux extraits diffusés à la fin du film de Joanou), pourquoi donc livrer un énième film niais sur un thème archi-rebattu dans le cinéma de fiction ? Le billet vert tire décidément les ficelles.
Deux pistes Dolby Digital 5.1 de belle tenue. Le son est précis, énergique et enveloppant. On prend toute la mesure de la qualité sonore avec des matches de football américain très immersifs au niveau sonore.