Le vase de sable

Titre Original
Castle of sand
Genre
Pays
Japon (1974)
Date de sortie
mercredi 26 septembre 2007
Durée
143 Min
Réalisateur
Producteurs
Haruki Kadokawa, Kadokawa production
Scénaristes
Yoshitaro Nomura, Yoji Yamada, Shinobu
Compositeur
Mitsuaki Kanno, Kosuke Sugano
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
143 min
Nb Dvd
1

Résumé :

Au début des années 70, l’inspecteur Imanishi enquête sur le meurtre d’un homme dont on ignore l’Identité, avec pour tout indice un nom prononcé avec un fort accent du Nord : « Kameda ». Est-ce le nom d’une personne, ou celui d’un lieu ? Le travail du policier s’annonce alors comme une épreuve surhumaine, à la mesure de la vérité qu’il finira par découvrir, incroyable et bouleversante.

Critique artistique :

Avec une mise en scène classique et sans accro, Yoshitaro Nomura signait en 1974, Le vase de sable, une adaptation du roman policier éponyme de l’écrivain japonais Seichô Matsumoto (1909-1992), surnommé le Simenon japonais, pour son pessimisme, son talent pour l’étude psychologique et la peinture de la vie de province. Le film reste assez fidèle a l’esprit des romans policier de Seichô Matsumoto qui s’était lancé dans le roman policier en 1955, avec la nouvelle  Harikomi et son premier roman policier devenu un bestseller, Ten to sen (Tokyo Express) publié en 1958. L’œuvre de l’écrivain Seichô Matsumoto a été adaptée à plusieurs reprises par Yoshitaro Nomura( il signe aussi L’Eté du démon en 1978 et on compte 8 collaborations entre les deux hommes dont The Chase en 1957 ou des adaptations de romans de Ellery Queen ou d’Agatha Christie), cependant Le vase de sable est considéré par nombre de critiques comme son meilleur film et comme l’un des meilleurs films japonais de l’un des réalisateurs nippons que l’on présente tantôt comme un cinéaste commercial aux ordres du producteur Haruki Kadokawa, qui était à la tête d’un des plus gros empires d’édition du Japon. Afin d’adapter les polars à succès de ses éditions, il décida de fonder en 1976, la Kadokawa Production qui fut à l’origine dit-on de quelques-uns des plus mauvais films jamais produits au Japon au cours d’une période de crise artistique entre 1980 et 1997.

Le vase de sable est un film policier où l’enquête se déroule à la faveur de découvertes en cascade qui tiennent à peu de choses ou à trop de choses incertaines pour ne pas entraîner chez le spectateur une envie d’en connaître les tenants et les aboutissants. Ainsi, le simple nom Kameda prononcé avec un fort accent du nord, par le mort sur lequel enquête l’inspecteur sert de prétexte non seulement pour nous entraîner dans une histoire à tiroirs mais offre l’opportunité à Yoshitaro Nomura de se lancer dans une description de la vie de province dont le particularisme se mesure à la différence d’un accent linguistique ou à l’incroyable profondeur atmosphérique des paysages que l’ampleur du scope parvient à capter magnifiquement. L’immensité du paysage est décrite à dessein pour montrer à quel point nos enquêteurs, même si ils s’y inscrivent, ne peuvent que y revendiquer une place qu’au terme d’une longue et laborieuse quête. Très tôt arrivent des scènes qui embrassent tout le paysage où se déplacent les deux inspecteurs ou cette composition où les trois hommes sont assis sous un grand portique à la manière des trois témoins dans le Rashomon(1950) de Akira Kurosawa.

En dépit d’une réalisation attendue, la narration cinématographique a su conserver la part littéraire de l’histoire dont une partie est écrite sur l’image. L’information textuelle permet ainsi de résumer certaines parties de l’histoire ; c’est une petite trouvaille narrative. L’exercice est également très esthétique grâce à une photographie qui est assez belle en particulier sur les plans tournés en contre jours au bord de la mer ou quand le scope cadre la campagne. D’un banal fait divers l’intrigue se complexifie ; le meurtre d’un policier trace une trajectoire passant par de nombreux lieux et ponctuée de nombreuses rencontres conduisant à une révélation stupéfiante sur la vie d’un grand pianiste. On devine que la justification de l’enquête est la révélation d’un drame personnel et que le réalisateur prend plaisir à mettre en lumière les particularismes de la province japonaise poussant très loin les détails linguistiques propres aux différentes régions d’un Japon que l’on connaît peu en occident et qui tranche nettement avec les ambiances urbaines de nombreux polars japonais et autres films de Yakusas.

Le vase de sable vieillit relativement bien même si il cède toutefois au mélodrame mariant images en flash-back très touchantes d’un père et de son enfant dans la misère et un thème musical particulièrement tragique et mélodramatique qui reste toutefois justifié. L’avantage de ce polar presqu’introspectif et quasi-obsessionnel vu du côté de l’enquêteur et la révélation finale sur un drame peu ordinaire de la vie est sa construction tout en progression d’une enquête fondée sur un indice aussi sibyllin qu’un mot prononcé avec un fort accent du nord. L’histoire développe une logique des événements reposant parfois sur des hasards étonnants comme lorsqu’un des inspecteurs dessaisit de l’affaire lit un article dans un journal où une chronique fait mention d’une femme jetant des flocons de tissus blanc par la fenêtre d’un train. C’est déjà une chance qu’un journaliste ait été présent à bord de ce train mais qu’il en fasse une chronique lu plus tard par l’inspecteur tient en vérité à peu de chose d’autant que le journaliste peut à la faveur d’un autre hasard permettre à l’inspecteur de rencontrer la jeune femme en question.

Verdict :

Bien que Le vase de sable a été le plus gros succès au box office nippon des années 70 il reste inconnu en France probablement parce que Yoshitaro Nomura est considéré tantôt comme un bon artisan, un cinéaste commercial aux ordres ou un second couteau de l’industrie cinématographique nippone. Reste que ce qui était jusqu’alors une lacune est comblée grâce à Wild Side Vidéo qui en livre une version DVD avec master restauré que l’on pourra découvrir en même temps que L’été du démon et pourquoi pas à côté des éditions de six films de Hideo Gosha, un autre cinéaste japonais peu distribué en France.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Basée sur un master restauré, l’image proposée sur cette édition DVD supervisée par Wilde Side rend justice au format scope du 2.35 qui s’apprécie quand on peut en disposer. On voit très tôt des scènes qui embrassent tout le paysage où se déplacent les deux inspecteurs ou cette composition (9ème min) où les trois hommes sont assis sous un grand portique à la manière des trois témoins dans le Rashomon (1950) de Kurosawa. Le scope 2.35 fonctionne parfaitement avec des films où l’on filme des champs de bataille par exemple mais il fait souvent merveille pour des polars pour renforcer la petitesse des enquêteurs dans le paysage où ils doivent évoluer pour comprendre et dénouer une affaire. Même dans les intérieurs confinés c’est un format qui trouve sa place comme on peut le voir dans Confession of pain qui pâtit d’un scénario malheureusement assez moyen. On retrouve une image dotée d’une bonne définition, un contraste marqué avec des noirs profonds ce qui colle bien à l’ambiance du polar. La colorimétrie est assez chaude et reste attrayante même sur les scènes tournées en intérieur. Une bonne copie et un travail de restauration payant.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
2.0
Cette édition DVD Du vase de sable est proposée avec une piste audio Dolby mono 2.0 (192 Kbps) en version japonaise avec sous-titrage français imposé ce dont on ne devrait pas se plaindre car coller une version française sur un film japonais c’est assez hasardeux car on risque fort de perdre la singularité et l’expressivité de l’idiome nippon. On a une bonne piste stéréo équilibrée et puissante qui retranscrit parfaitement la musique mélodramatique du film. La piste remplit parfaitement son office et tolère de plus très bien une écoute en virtual surround donnant plus d’étoffe aux passages musicaux notamment.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray

Bonus

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L'interface est simple, efficace et animée en partie. Le thème musical dramatique qui habite le film habille également le menu d'un DVD que l'on peut consulter par chapitre.

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