La chartreuse de Parme

Genre
Pays
France Italie (2008)
Date de sortie
mercredi 17 octobre 2007
Durée
166 Min
Réalisateur
Producteurs
André Paulvé, Franco Magli, Fred Orain
Scénaristes
Christian-Jaque, Pierre Jarry, Pierre Véry
Compositeur
Renzo Rossellini
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Fabien Malaval
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
166 min
Nb Dvd
1

L'histoire :

Le marquis Fabrice Del Dongos, jeune homme se destinant à la prêtrise et récemment revenu de Waterloo où il servit Napoléon, se rend à Parme pour retrouver son ancienne tutrice et bien-aimée tante la duchesse San Severina. Arrivé aux portes de la ville, il rencontre un jeune hors la loi contestataire du régime dictatorial du prince de Parme. Par la suite, Fabrice sera lui aussi confronté aux abus de pouvoir du monarque lorsqu'il se fait condamner à perpétuité pour avoir tué en état de légitime défense le mari d'une de ses maîtresses. C'est au bagne qu'il fait la connaissance de l'amour de sa vie, la fille du gouverneur.

 

Critique artistique :

Comme il est souligné dans la brève introduction de Jean Ollé-Laprune, La Chartreuse de Parme, tourné grâce aux accords de coproduction européens de 1946, fut, étonnamment, la première adaptation française d'un roman de Stendhal portée à  l'écran. La faute à une communauté de fans de l'auteur frileuse quant à son existence sur pellicule. Gérard Philippe, qui fait ici ses premières armes en tant que star, statut qu'il n'a pas au moment du tournage, y incarne le jeune Fabrice Del Dongo avec une sobriété et une simplicité de jeu qu'on ne lui connaît guère pour ses films suivants. Le personnage, dans la tradition des romans de capes et d'épées, possède à l'écran (car il faut bien préciser que l'oeuvre de Stendhal est beaucoup plus complexe à l'écrit) une psychologie ne dépassant guère le stade de l'adolescent romantique-éperdu-passionnel (rayer la mention inutile); ce qui ne nuit en aucun cas au talent de l'étoile montante de l'époque qui se plaît ici à jouer le redresseur de torts. Mais si ce caractère relativement limité aurait pu desservir l'image de Gérard Philippe, il n'en est rien, le film étant le tremplin qui amènera l'acteur à être l'idole du grand écran entre 1948 et 1960. Il faudra attendre presque 10 ans après La Chartreuse pour que ce comédien tourne à nouveau dans une adaptation de Stendhal, Le Rouge et le Noir, en 1954, sous le regard magnifique et magnifiant de Claude Autant-Lara.

Mais si la présence de Philippe à l'écran nous magnétise, il ne faut pas pour autant oublier la fabuleuse galerie de seconds rôles qui font du film de Christian Jaques un incontournable chef d'oeuvre du cinéma français d'après-guerre. Que ce soit Renée Faure ou Maria Casarès, toute deux incarnent des rôles de femmes fortes soumettant les hommes à leur volonté et leurs désirs, ce qui est relativement étonnant dans le cadre d'une société où la valeur masculine est prédisposée au commandement et le sexe faible à l'oisiveté. Dans La Chartreuse..., la femme est l'objet des convoitises de tous et le but de chaque pas, chaque mouvement, chaque plan. Désespérée, tout comme le héros romantique, elle se voit privée de l'amour qu'elle recherche et se venge en provoquant des situations tragiques (la duchesse en n'empêchant pas le mariage de la fille du gouverneur avec un riche marchand des environs punit son jeune neveu qui a rejeté ses avances. De même, la jeune fille ne consommera pas son amour et se refusera à Fabrice de façon à payer sa dette envers la sainte qui lui a permis de délivrer le jeune homme).

Certes, ce tableau n'est pas très original vis à vis de l'image romantique du roman, mais il a au moins le mérite de ne point trop trahir l'esprit de l'oeuvre originale. La trahison, elle, viendra à travers la simplification générale de la trame narrative, l'élimination de certaines situations et certains personnages et de la place prépondérante de la fameuse chartreuse (la sainte) qui, ironiquement, se trouve quasiment absente de tout le film.

Au niveau de la réalisation, on se trouve face à une oeuvre dont l'académisme et le classicisme pourraient rebuter certains amateurs de blockbusters américains et de cinéma pop corn-cola-glace-téléphone portable. Néanmoins, pour les amateurs d'histoire du cinéma, il est intéressant d'analyser les moyens mis en oeuvre par le réalisateur. Par exemple l'ouverture à l'iris, héritage du film d'avant-guerre, voire du muet, qui vivait là ses dernières heures, du moins hors référentiels. Le jeu sur le clair-obscur, le travail sur la profondeur de champ (à la mode depuis la Règle du jeu de Jean Renoir et Citizen Kane d'Orson Welles), les morceaux de bravoure et de cascades, tout était réuni pour un excellent divertissement à l'époque (la notion d'art et de spectacle étant indissociable pour les créateurs de cette période). Dix ans plus tard, Truffaut, Godard, Rohmer débarqueront, transformant le cinéma et l'amenant, parfois fort involontairement, dans l'ère du tout artistique.

 

Verdict:

Un film majeur, tant dans l'histoire du cinéma européen que dans celle du cinéma français. Si vous êtes un nostalgique des films romantiques de "papi" ou si vous êtes un cinéphage grand fan de Gérard Philippe, alors précipitez-vous. Quant à ceux que le noir et blanc rebute, le mélodrame indispose et le jeu théâtral révulse, abstenez-vous, ça dure quand même deux heures et demi. Et aux autres, qui comme moi n'ont pas d'appriori, vous passerez là un excellent moment . 

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 n&b
Format Cinéma
1.33:1


La pellicule originale semble avoir subi quelques outrages du temps, mais dans l'ensemble, l'image est lisible et les lumières bien rendues. Quant aux noirs, jamais on ne note la moindre compression, ce qui est bien la moindre des choses pour rendre hommage aux différents directeurs de la photographie qui ont officié sur ce film. Un travail honnête.


Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0

Renzo Rossellini signe là une bande originale agréable, mais pas très marquante. En un sens, c'est un bon point, car le but de la musique au cinéma n'est-il pas de savoir se faire oublier et de n'être qu'un des éléments de l'acte narratif?

Le rendu sonore, en mono d'origine, est plus que correct, les voix étant bien audibles, ce qui m'a étonné vu l'âge de la copie originale. Un travail exceptionnel, dénotant une véritable volonté de rendre accessible des oeuvres qui restent bien souvent l'apanage des spectateurs de la première heure (comprendre ici les vieux sourds qui donnent des conférences dans les ciné clubs). Non sans rire, je dis bravo. Pour l'anecdote, je n'ai jamais pu comprendre les dialogues de l'Atalante de Jean Vigo tant le support sonore était dégradé. Et le film n'avait que 10 ans de plus.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
20 min
Boitier
Amaray


Au rayon des bonus, on trouvera une note de production (ou introduction, à choisir) du journaliste Jean Ollé-Laprune qui a le mérite d'être fortement complète et intéressante (quoique très mal filmée) et saura combler l'amateur de ciné club comme le cinéphile néophyte. Si l'on fait abstraction de la déplorable dentition du journaliste.... Le reste des bonus est, comment dire, absent, mis à part un texte écrit de ce que Ollé-Laprune vous a raconté.

Quant au menu, pas grand chose d'original, mais c'est lisible et agréable, le tout sur fond de dialogues issus du film.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Notes de productrion