We feed the word - Le marché de la faim

Titre Original
We feed the world
Genre
Pays
France (2007)
Date de sortie
mardi 4 mars 2008
Durée
96 Min
Réalisateur
Producteurs
Helmut Grasser
Scénaristes
Erwin Wagenhofer
Compositeur
Helmut Neugebauer
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Julien Sabatier
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
96 min
Nb Dvd
1

Critique subjective :

Avec We feed the world (un titre qui reprend le slogan de Pioneer, l’un des plus grands trusts alimentaires mondiaux), le réalisateur Erwin Wagenhofer s’inscrit d’emblée dans la veine de ces documentaires engagés sortis dernièrement (Le cauchemar de Darwin, Une vérité qui dérange et, dans une moindre mesure, certains travaux de Michael Moore). Des œuvres cinématographiques destinées à réveiller les consciences à une heure où il est peut-être déjà trop tard. Wagenhofer s’attaque aux effets pervers d’une mondialisation de la production alimentaire et nous dévoile des aberrations qui touchent aussi bien l’agriculture que la pêche ou l’élevage.

Produire plus … mais de moins bonne qualité. Démonstration avec les poissons issus d’une pêche industrielle, la culture agricole intensive propice aux « manipulations » (plans de tomates perfusés dans du substrat, aubergines roumaines cultivées à partir de semences hybrides) et l’élevage de masse (visite impressionnante d’une gigantesque usine à poulets). A chaque fois, une production massive et rapide. Pour ce qui est de la valeur nutritionnelle et de la qualité gustative des aliments, on repassera … Lorsqu’il beuglait « Mais c’est de la merde » sur les écrans de télévision français, Jean-Pierre Coffe, parti en croisade contre la malbouffe, avait plus de quinze ans d’avance. N’oublions jamais que seulement deux petites lettres séparent « We are eating it » de « We are eating shit ».

Produire plus … mais pas pour tous. « Finis ton assiette, pense aux enfants qui meurent de faim ». Cette assertion, frappée au coin du bon sens, et maintes fois rabâchée durant l’enfance, ce sont tous les pays qui feraient bien d’en prendre de la graine. Le pain (encore consommable) jeté chaque jour à Vienne suffirait à nourrir la deuxième ville d’Autriche (Graz). Pendant que certains se chauffent au maïs, ce sont des millions d’estomacs qui grondent. Surproduction d’un côté, malnutrition de l’autre. A l’échelon mondial, on produit plus de denrées alimentaires que jadis, mais on meurt aussi davantage de faim. Dans la mesure où les Hommes produisent de quoi nourrir 12 milliards d’individus (soit le double de la population sur terre), on peut penser, comme Jean Ziegler, que chaque enfant qui meurt de faim est assassiné.

Produire toujours plus … pour quoi ? Pour l’argent. Il faut bien que les grandes firmes alimentaires accroissent encore un peu plus leurs gargantuesques chiffres d’affaires. La petite production coûte plus cher, il faut donc voir large et produire encore. Le nerf de la guerre ? Des économies d’échelle qui conduisent à des situations ubuesques. Exemple : le petit agriculteur sénégalais ne fait pas le poids face aux fruits et légumes cultivés dans les grandes serres d’Espagne et que l’on retrouve jusque sur les marchés de Dakar. Pendant ce temps, quelques actionnaires s’engraissent. Une villa avec piscine, ça coûte cher. Malin, Wagenhofer donnera la parole à « l’ennemi ultime » : Peter Brabeck, PDG de la firme Nestlé, le plus grand trust alimentaire. Dans son luxueux bureau, exposant lifting et bronzage ostentatoires, Brabeck fait preuve d’une mauvaise fois ahurissante et nous explique avec aplomb qu’il faut faire payer l’eau pour lui conférer une vraie valeur (lorsque l’on sait qu’une bonne partie de la population mondiale n’y a déjà pas accès, cela laisse songeur) et qu’il faut travailler plus (pour augmenter la surproduction à l’échelon planétaire ?). Voilà ce qui s’appelle s’enfoncer soi-même. Bref, une séquence édifiante à classer aux côtés de l’interview du PDG de Nike dans Roger et moi et de celle de Charlton Heston dans Bowling for Columbine.

Verdict :

A travers une mosaïque de scènes, We feed the world met donc le doigt sur un problème global et nous montre une mécanique déréglée où l’on retrouve, chamboulées, les notions de production, de consommation, de demande et de besoin. Peu dirigiste, le documentaire laisse les images parler d’elles-mêmes et nous démontrer que l’humanité ne va décidément pas dans la bonne direction.

L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Un rendu visuel de très bonne qualité. On retrouve le grain vidéo émanant du support avec lequel le documentaire a été tourné. Définition pointue, colorimétrie au top et compression furtive. Du tout bon.


Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0

Une piste 2.0 de belle facture. La qualité sonore, sans être exceptionnelle, est de bon niveau avec un rendu précis et dynamique.


Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
61 min
Boitier
Digipack


- Que pouvons-nous faire ? Entretien avec Jean Ziegler (17 minutes) : Pertinent, Ziegler nous explique quels sont les leviers du consommateur pour agir sur le système. Il souligne aussi la nécessité d’une insurrection des consciences qui devrait passer par l’éducation. Un seul regret : on aurait tant aimé un débat Ziegler / Brabeck.

- Les associations ont la parole (38 minutes) : Deux documentaires intéressants (« Bagé, pour une véritable réforme agraire » et « Pacui, être paysan sur le fleuve ») dans le cadre de l’association Agronomes et vétérinaires sans frontières, deux dossiers dans une section Rom placée sous la houlette de l’organisation Zéro de conduite et un spot TV du WWF.

- La bande annonce (1 minute).

- Espace Editions Montparnasse (5 minutes) : Bandes annonces des films La terre vue du ciel, Arbres et La planète bleue.

Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
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Interface Rom
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Court Metrage