En 1981, alors que « Under Pressure » dominait les hit-parades, le groupe Queen arrivait à Montréal, juste après les dates japonaises et une phénoménale tournée en Amérique Latine. C’est le seul concert du groupe à avoir été tourné en film 35 mm.
Groupe mythique à bien des points de la scène rock des années 80, Queen était réputé pour l’exubérance de son charismatique chanteur Freddie Mercury, mais aussi pour la débauche incroyable de lumière durant leurs concert. En 1981, le groupe posa ses valises à Montréal pour un show à la mesure de leur démesure.
Mais qu’est ce que la démesure de Queen face aux nouvelles machines de guerre que furent les concerts de U2 (ZooTv ou Pop mart) ou encore Madonna et les Stones ? Pourtant, si les images semblent avoir souffert de l’érosion des années et de l’explosion des moyens mis à la disposition des artistes live, le charisme du groupe est toujours aussi hypnotisant qu’à l’époque. Freddie Mercury fait preuve, une nouvelle fois, d’une énergie particulièrement débordante et communicative qui nous transporte du début à la fin sans possibilité de reprendre souffle.
Comme à leur habitude « Queen » arrive à grand renfort d’effets de lumière gargantuesque pour l’époque, et l’apparition du groupe suffit à électriser l’audience, puis ce sont les premiers accords de « We will Rock you » en version accéléré qui met définitivement le feu aux poudres et entraîne les spectateurs dans l’univers du groupe. Freddie Mercury égraine les chansons ave la même dégaine et le même sens du show provoc qui lui allait si bien.
Le chanteur impose au fil des notes son style et sa force vocal indiscutable, sans oublier un petit peu de provocation, comme lorsqu’il demande aux garçons devant la scène de se déshabiller, ou même lorsqu’il finit une intervention par son habituel « Fuck you ». Seulement voilà, Freddie Mercury, ce n’était pas seulement un chanteur à la dégaine ouvertement gay, aux propos choquants ou à la démesure titanesque, c’était aussi un artiste particulièrement talentueux aux capacités vocales incroyables, au sens inné des textes et des musiques. Assisté en cela par le guitariste Brian May, son acolyte de toujours, la composition de Queen réussit à imposer un style ou le rock se mêle à la musique classique pour mieux en faire ressortir les aspects tragiques comme dans "Bohémian Rapsody", ou encore la style épuré de certains morceaux pour mieux renforcer l’union des spectateurs comme avec « We will Rock you ». Le groupe sut se créer un univers et le faire partager à la terre entière.
Responsable de titres planétaires autant qu’intemporels tels que « We will Rock you », « Bohémian Rapsodhy », « We are the Champions » et autres « Another one bite the dust », Queen fait résonner ses morceaux comme autant d’hymnes au rock ou à l’union des peuples. Bien au-delà du message qu’ils voulaient passer au début de leur carrière, Queen est entré dans le panthéon des groupes mythiques autant que références pour de nombreuses générations actuelles ou à venir.
Ce concert fait pourtant naître une frustration, celle de ne jamais plus avoir la possibilité de retrouver le groupe sur scène. Car même si Queen existe toujours avec la participation d’un nouveau chanteur Paul Rodgers, il n’en demeure pas moins moribond depuis la disparition en 1991 de Freddie Mercury, emporté par le SIDA.
En conclusion, un concert incroyablement inventif, qui, même s’il ne parvient pas à cacher son ancienneté peut encore donner de bonne leçon aux artistes actuels. Un façon de confirmer, si besoin en était, que le groupe Queen est effectivement « le meilleur groupe britannique de tous les temps » (Selon un sondage d’opinion datant de 2007).