Blanche Neige a été ressuscitée par le baiser d’un prince charmant. Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. Et si la réalité n’était pas finalement ce que l’on croyait ?
Parti de ce constat, le réalisateur Picha à qui l’on devait déjà le très irrévérencieux « Tarzoon, la honte de la jungle », s’offre une nouvelle dérive, mais cette fois-çi dans l’univers des contes de fées.
On y retrouve toujours les même ficelles, le politiquement incorrect, avec Blanche-Neige très prude et innocente qui a du mal à comprendre les avances incessantes de son prince charmant de mari, qui aimerait bien consommer le mariage, mais a du mal à se faire aux animaux qui ne cesse de partager le quotidien de sa dulcinée. La marraine aussi vieille que nymphomane en puissance et j’en passe et des meilleurs.
Tout y est pour faire rire les adultes. Et bien évidemment cela marche la plupart du temps, même si l’on se dit parfois que finalement les américains de Dreamworks ont trouvé une façon peut être plus en finesse de transgresser la bienséance des contes de notre enfance avec Shreck. Picha semble lui plutôt intéressé par le côté provocateur et subversif plutôt que la finesse de l’humour propre. On pourrait en cela faire un parallèle avec les comiques en opposant la finesse d’un Chabat à l’humour gras d’un Bigard.
« Blanche neige la suite » ressemble en bien des points à ces blagues graveleuses que l’on se récite avec délectation les soirs de beuveries. En ce sens le film d’animation est une réussite, car les adultes retrouvent une âme de jeunes adolescents pré pubère, en riant devant les blagues du film, comme celle où le prince se fait mordre l’appareil génital par un écureuil, alors qu’il cherchait simplement à honorer son épouse. Comme de jeunes adultes boutonneux, on rit en se masquant le visage de cette sorte de dérision irrévérencieuse du conte des frères Grimm.
Le doublage par Cecile de France et Jean-Paul Rouve rajoute un peu de plaisir dans cette farce grivoise, car les deux comédiens semblent particulièrement à l’aise dans l’humour décalé du dessin animé. On sent à chaque phrase une intonation qui colle parfaitement au personnage telle que le prince et sa dulcinée.
Le tout portée par une scénario qui semble plus proche parfois de la blague carambar pour amateur de chansons paillardes que de la finesse d’un dessin animé volontairement irrévérencieux.
En conclusion, un film d’animation qui s’apparente plus à une grande blague grivoise qu’à un dessin animé familial. Un style dont Picha est le seul maître et élève. A ne conseiller qu’aux amateurs des vieux Hara Kiri.