L’histoire :
Afin de conjurer une malédiction liée à une marionnette jadis utilisée par une femme ventriloque, un jeune homme revient dans la petite ville qui l’a vu grandir.
Critique subjective :
Après avoir signé Saw en 2004, James Wan attend environ trois ans pour réaliser, presque coup sur coup, deux longs-métrages plus personnels et plus intéressants : Dead silence et Death sentence. A n’en point douter, le premier est le plus cher à son cœur (il s’agit d’un scénario original). Cela ne l’empêchera en aucun cas d’être sévèrement vilipendé au moment de sa sortie, un accueil injustifié de la part d’un public qui s’attendait … à un torture flick dans la lignée de Saw ! Du grand n’importe quoi lorsque l’on sait que les ambitions du film, toutes autres, furent clairement annoncées en amont.
Authentique amoureux de cinéma de genre, James Wan a toujours voulu faire de Dead silence un hommage déférent à tout un pan cinématographique qui lui est cher. Wan célèbre ainsi les grands classiques du fantastique de la Universal, l’âge d’or de la Hammer et l’épouvante gothique italienne (Mario Bava, Dario Argento). Dead silence est aussi l’occasion de mettre en scène un « personnage » qu’il affectionne : la poupée / marionnette, une figure déjà présente dans Saw (référence probable au pantin de Profondo rosso), et qui est ici au centre de l’histoire.
Un vieux logo de la Universal, un générique old school … deux éléments qui, d’emblée, sonnent comme une note d’intention : Dead silence sera un film fantastique de facture classique. Un scénario simple tournant autour d’une vieille poupée de ventriloque (stressante à souhait) et d’une petite bourgade sous l’emprise d’une malédiction, nous voilà partis pour un petit conte macabre des plus savoureux (avec, au programme, quelques idées assez troublantes). Gros consommateur du genre, James Wan en a parfaitement assimilé les règles et se les réapproprie avec classe. Réalisation au cordeau, gros travail sur la photographie (sublime gestion des ombres) et la musique (la bande originale de Charlie Clouser sonne parfois comme du Carpenter), décors splendides volontiers nimbés de brume, tout y est. Des partis pris payants : la mécanique narrative s’avère précise et efficace, les visuels magnifiques. Ambiance lourde et mystérieuse garantie.
Verdict :
Racé, Dead silence ne manque pas de panache, ni de saveur, n’en déplaise à ses détracteurs.
Pas facile de restituer les visuels hyper travaillés du film de James Wan. Cette édition DVD y parvient pourtant à merveille avec un master haut de gamme affichant une définition très pointue, une colorimétrie parfaite (voir la gestion des tonalités rouges) et une propreté à toute épreuve. La compression s’en sort aussi très bien malgré des visuels fréquemment sombres et / ou embrumés.
Deux pistes 5.1 particulièrement efficaces. L’immersion est garantie avec un rendu limpide, tonique et parfaitement spatialisé. Les enceintes font progressivement monter la tension et réservent quelques « explosions » sonores du plus bel effet. Meilleur dosage voix / effets / musique sur la piste en version originale.
- Début alternatif (2 minutes) : Une ouverture alternative qui renforce le côté « conte » du métrage.
- Fin alternative (4 minutes) : Conclusion plus explicative (et moins efficace) fonctionnant en corrélation avec le début alternatif.
- Les scènes inédites (4 minutes) : Trois courtes scènes faisant intervenir un personnage secondaire évincé du montage final.
- Le making of de Dead silence (12 minutes) : Un making of intéressant mais beaucoup trop court. On aurait notamment aimé que Wan évoque les références de son film.
- Les secrets de Mary Shaw (7 minutes) : Pleins feux sur le personnage et le casting pour dénicher son interprète.
- Evolution d’un effet visuel (4 minutes) : « Prolongation » de décors plateau par des effets numériques.