Deux autistes, l’un particulièrement doué en mathématique, l’autre en art et musique, tombent amoureux. Leur amour est mis en péril par le syndrome d’Asperger dont souffre la jeune fille.
Tout est fait dans « Crazy in love » pour vous faire dévaliser le rayon mouchoir en papier du supermarché du coin. Les personnages attachants et difficiles à jouer, la trame mélodramatique à l’intensité bien souvent éprouvée et enfin le scénariste qui s’était déjà illustrer dans le sujet avec « Rain Man ».
Seulement voilà la sauce a beaucoup de mal à prendre ! Tout d’abord parce que la romance difficile entre les deux personnages manque de volume et semble réellement poser un problème de longueur au scénariste et au réalisateur. Car les nombreux aller et retour qu’offre le scénario finissent par vite lasser le spectateur qui a bien compris la difficulté du syndrome, mais qui ne parvient jamais à vraiment comprendre pourquoi on en rajoute autant ! Car Donald hésite à tomber amoureux d’Isabelle, puis se lance, mais cette fois ci c’est Isabelle qui semble perdue par cet amour soudain, puis c’est encore Donald qui a un problème et ainsi de suite jusqu’à la fin particulièrement téléphonée.
Du côté de l’interprétation aussi la balance à tendance à pencher du mauvais côté, car les comédiens ne parviennent jamais à réellement incarner leurs personnages respectifs. Josh Hartnett (Pearl Harbor, Le dahlia noir) a beau essayer de paraître le plus lunaire possible, il n’arrive jamais à totalement convaincre l’auditoire. Pourtant le comédien ne lésine pas sur les morceaux de bravoure et parvient effectivement parfois à nous embarquer, seulement le voyage ne dure jamais vraiment longtemps. Quand à Radha Mitchell (Neverland, Silent Hill) elle ne parvient jamais à nous faire croire à son handicap et son jeu beaucoup trop inégal n’arrive qu’à plonger la balance à la frontière du naufrage. Jamais vraiment dans la tonalité, toujours en décalage avec son personnage, l’actrice semble ignorer constamment le handicap d’Isabelle et n’arrive donc pas à nous communiquer la moindre émotion.
Pourtant, on arrive malgré tout à passer un moment agréable et l’on ressort de la projection en ayant vu un film, certes passé à côté de son sujet, mais suffisamment tenu pour ne pas faire ressentir au spectateur un sentiment de frustration trop intense.
En conclusion, « Crazy in love » ne révolutionne pas le film romantique, où les héros sont prisonniers de leur handicap, car la distribution et le scénario ne l’y aident pas. Pas de Kleenex en vue donc, mais pas de frustration non plus, le film se regarde sans grand intérêt, mais ne nous fait pas détourner le regard pour autant.