L’histoire :
Dans la nuit du 20 août 1989, un dragueur heurte un bateau de plaisance et le fait sombrer dans la Tamise. Alors que les passagers se débattent dans l’eau glacée, les secours tardent à intervenir.
Critique subjective :
Avec le téléfilm Naufrage – terreur sur la Tamise (The Marchioness disaster – 2006), Ken Horn, réalisateur britannique abonné au petit écran, s’attaque à un fait divers réel qui fit grand bruit en Angleterre : le naufrage du bateau de plaisance Marchioness.
Dans la nuit du 20 août 1989, suite à une accumulation de fautes, le dragueur Bowbelle heurte le Marchioness, bateau de plaisance sur lequel une centaine de Londoniens font la fête. Aussitôt, le Marchioness sombre et ses passagers se retrouvent plongés dans les eaux glacées de la Tamise. Pris au piège dans l’épave, blessés mortellement, noyés ou tués par le froid, 51 d’entre eux y laisseront leur vie. Au lendemain du drame, il apparaîtra que les secours furent des plus désorganisés (le lieu du drame est resté incertain pendant un long moment, les bateaux des secours sont parfois passés à côté de naufragés sans même les voir). La police ne fera pas mieux (les corps des victimes seront traités singulièrement) et la justice sera loin de redorer le blason des autorités dans cette affaire. Non seulement aucune sanction véritable ne sera prononcée contre qui que ce soit, mais, de surcroît, l’évènement ne fera pas l’objet d’une enquête publique. Ce faisant, le naufrage du Marchioness sera la seule catastrophe n’ayant pas bénéficié d’une enquête publique sous Thatcher.
Si consacrer un (télé)film à ces évènements est indéniablement une bonne initiative, force est de constater, en revanche, que le traitement des faits est loin d’être des plus appropriés. Assaisonnant la réalité, comblant des blancs avec des éléments fictifs discutables, le métrage appuie lourdement sur le pathos. A trop vouloir forcer l’émotion, on la tue. Résultat : l’ensemble laisse de marbre. A l’arrivée, le spectateur a l’impression de visionner un Titanic du pauvre, froid, filmé platement et souvent peu lisible. Parallèlement à cela, Naufrage affiche un côté militant qui sonne faux et agace (voir l’inventaire des fautes qui clôt le film de façon maladroite et redondante). Avec un véritable travail d’investigation documentaire, The Marchioness disaster aurait pu frapper fort. Ce n’est, hélas, jamais le cas.
Verdict :
Trop racoleur pour être honnête, Naufrage – terreur sur la Tamise ne fait qu’enfoncer des portes ouvertes et dessert la cause qu’il était censé défendre.
Une image de qualité médiocre. Le contraste est loin d’être optimal, les couleurs s’avèrent bien ternes et le master se montre granuleux. La compression, parfois visible, ne relève jamais le niveau.