Depuis l’enfance, Ned sait qu’il a un don spécial. Il peut très brièvement, ramener les gens à la vie. Adulte, il est devenu un fantastique pâtissier passant son temps libre à aider son seul ami, un détective privé, dans ses enquêtes. Ramener à la vie des victimes peut en effet être utile. Mais le jour où Ned ressuscite son amour d’enfance et que cette dernière reste vivante, tout se complique : car s’il venait à la toucher une nouvelle fois, elle mourrait définitivement.
Il y a parfois dans l’univers des séries télévisées américaines, des petits ovnis de fraîcheur, d’humour et de douceur. C’est le cas de « Pushing Daisies » qui, dans l’aspect narratif, n’est pas sans rappeler « Amélie Poulain », et dont l’univers penche aussi vers « Big Fish » de Tim Burton. Créé par Bryan Fuller déjà créateur de « Dead Like me », la série raconte les déboires de ce jeune pâtissier, doté du pouvoir de réveiller les morts, avec un certains nombre de restrictions tout de même, qui viennent pimenter le quotidien. Car chaque mort ne peut revivre que le temps d’une minute, sous peine que quelqu’un d’autre prenne sa place. D’un ton résolument décalé par rapport au sujet traité, « Pushing Daisies » n’en n’ai que plus passionnante, car de la même manière (dans un certain sens) que « Six Feet Under », la mort devient subitement un personnage secondaire, une sorte de faire valoir aux intrigues de cette première saison. Jamais traitée avec tristesse, elle devient au contraire la source de scènes humoristiques particulièrement réussies. La narration légère en est, en partie, responsable. Le narrateur est utilisé pour ne jamais dramatiser, mais au contraire pour amener le spectateur à voir la mort des personnages sous un autre angle.
Et le jeu des acteurs est en grande partie responsable de cette réussite télévisuelle, à l’image de Lee Pace (Raisons d’état, Miss Pettigrew) qui parcours les épisodes avec une vrai regard lunaire. D’une composition particulièrement convaincante, il mène la série avec brio. Et le trio qu’il forme avec Anna Friel (Goal 1 et 2) et Chi Mc Bride (First Sunday, Les frères Solomon) est à lui seul un petit bijou d’humour décalé qu’il est bon de consommer sans aucune modération. Aidé en cela par une pléiade de seconds rôles, le trio brille littéralement sous le style de cette série lunaire.
En conclusion, « Pushing Daisies » est une véritable réussite télévisuelle, que l’on se délecte à visionner sans modération. Un vrai bonheur de série qu’il faut découvrir d’urgence si cela n’a pas déjà été fait.