Célèbre voleur dans sa jeunesse, Brian Reader, veuf âgé de 77 ans, réunit une bande de criminels marginaux sexagénaires pour fomenter un cambriolage sans précédent à la salle des coffres de la société Hatton Garden Safe Deposit (HGSD). Se faisant passer pour des réparateurs, ils pénètrent le dépôt, neutralisent les alarmes et se mettent à percer un trou dans le mur de la chambre forte. Deux jours plus tard, ils parviennent à s’échapper avec un butin évalué à plus de 200 millions de livres en bijoux et espèces. L’enquête démarre, et au fur et à mesure des révélations sur les détails du crime, public et médias britanniques sont captivés, et l’investigation est suivie avec fièvre dans le monde entier.
C’est souvent le cas avec ces réalisateurs qui parviennent à marquer les esprits avec une œuvre marquante comme celle de raconter l’histoire de l’un des scientifiques les plus extraordinaire que la société internationale ait connu : Steven Hawkins, en poussant son interprète à donner le meilleur de lui, lui permettant ainsi de gagner un Oscar, c’est qu’ils finissent toujours par nous décevoir après. Notamment parce que le curseur est placé tellement haut qu’il est difficile, à mois de s’appeler Spielberg, Kubrick, Boyle ou Lynch. C’est le cas de James Marsh et de son « Gentlemen Cambrioleurs ».
D’abord parce que le film manque terriblement d’ambition, notamment parce que le réalisateur s’aventure sur le terrain privilégié de réalisateurs comme Guy Ritchie et Danny Boyle, dans lesquels, une bande de copains, vont se lancer dans une aventure qui ne pourra pas se faire sans conséquence. Ici, les copains, ont une moyenne d’âge de 70 ans et cherchent à sortir de leur marasme tout en s’affirmant à eux-mêmes qu’ils peuvent encore réussir le coup du siècle. Alors tout commence bien parce que le réalisateur plante le décor, avec une certaine tendresse pour les personnages, même si justement c’est cette tendresse qui va la faire aller dans la mauvaise direction. Car si effectivement ces vieux bonshommes, sont émouvant aux vues de leurs situations parfois très précaires et d’une vieillesse qui ne se compte plus en années mais en rides, le scénario de Joe Penhall (La Route) se laisse enfermer par les clichés du genre, en restant sur la corde mélo, et du coup ne parvient pas à totalement dessiner correctement les personnages, pour que le spectateur puisse réellement les identifier dans un ordre hiérarchique. Trop lisses et souvent trop caricaturaux, leur vieillesse devient le fil conducteur de la narration et rend ainsi l’aventure assez peu empathique pour l’audience.
Et ce n’est pas la mise en scène de James Marsh qui va arranger cela, puisque, du coup, ce dernier va également se laisser enfermer par cette tendresse qu’il a pour ses personnages et cette vieillesse qui vient prendre le dessus de la narration. Du coup, on se fiche pas mal de la trahison, on ne rit que très peu des péripéties qu’ils rencontrent, car les situations sont tellement déjà dites dans d’autres films avec beaucoup plus de finesses, qu’ici elle laisse complètement froide. Et ce « Ocean’s Eleven » manque du coup, complètement de subtilité et de précision, si bien que ce qui devait être le cœur de l’histoire : le casse, devient totalement secondaire et se laisse cannibaliser par l’âge des protagonistes, et certaines scènes finissent même à côté de la plaque, comme la dispute entre Brian (Michael Caine) et Terry (Jim Broadbent), qui même avec la qualité d’interprétation de ses acteurs ne parvient pas à convaincre du tout.
En conclusion, « Gentlemen Cambrioleurs » est un film qui rate sa cible par un excès d’empathie envers ses personnages. A trop vouloir appuyer sur l’âge et la condition de ses personnages, le réalisateur et son scénariste en ont oublié le principal : Ce casse et la trahison qui va suivre. L’enquête menée tambours battants par la police est éludée et le spectateur ne parvient jamais à) se sentir concerné par ce film de braquage qui finalement semble ne pas en être un.