Un homme apprend qu’il ne lui reste plus que six semaines à vivre. Il quitte son job, sa fiancée et sa mère autoritaire, en espérant vivre le temps qu’il lui reste en banlieue, à subsister grâce à un régime pizzas et vodka. Mais son excentrique voisine bouleverse tous ses plans.
Au fond du désespoir, il y a toujours une petite lumière, et si finalement il fallait juste y croire ! Voilà en quelques mots le message de cette petite comédie dramatique, sans aucune prétention. Mark Pellington (Arlington Road, La prophétie des ombres) revient à un cinéma plus intimiste, comme celui de ses débuts, lorsqu’il signa « Going all the way », qui suivait les tribulations d’une bande de copains. Ici, l’intrigue tourne autour d’un personnage: Henry Poole, qui s’enferme dans sa souffrance, et cherche à s’isoler du monde, jusqu’à ce que les voisins s’en mêlent. Et particulièrement sa voisine, persuadée avoir découvert un signe du divin sur le mur de la maison d’Henry Poole. Rien de tel pour bousculer les certitudes de notre héros.
Le réalisateur s’appuie sur le scénario impeccable d’Albert Torres (Land of Roses) qui, à travers son personnage, s’offre une caricature saisissante de la société américaine. Pourtant le réalisateur ne s’arrête pas là, il embarque le spectateur à travers un voyage sur l’acceptation du destin et sur l’espoir qui nait toujours là où on ne l’attendait pas. Mark Pellington évite soigneusement le piège du pathos et de l’indigeste message de fraternité au travers de Dieu. Bien au contraire, il bouscule les idées, en faisant de la voisine, un personnage aussi excentrique qu’odieux dans ses manières.
Soutenu par l’interprétation impeccable de Luke Wilson (Ma super Ex, la blonde contre attaque) que l’on avait pas encore vu dans un rôle aussi nuancé que celui d’Henry Poole. L’acteur soigne sa prestation et retient tout le superflus pour coller au plus prêt au vide que le personnage souhaite faire dans son existence. Jamais caricatural, jamais hors sujet, l’acteur donne une composition impeccable, et parvient avec brio à toucher la sensibilité du spectateur. Mais il serait injuste de ne pas souligner la prestation toute en opposition constante d’Adriana Barraza (Babel) qui donne à son personnage un véritable relief en jouant inlassablement entre la tendresse et l’agacement. L’actrice maitrise les moindres facettes de son personnage, à la fois amoureuse, fervente pratiquante et commère de quartier, aucunes des nuances n’échappent à l’actrice qui s’avoue particulièrement convaincante.
En conclusion, « Henry Poole is here » fut injustement boudé par le grand public, tant les qualités de ce petit film sont légions. A commencer par l’interprétation excellente de l’ensemble des acteurs et la maitrise du sujet par son réalisateur. Un film à découvrir !
Les commentaires audios inspirés du réalisateur, du scénariste et du directeur de la photo qui expliquent leurs choix respectifs. Puis un making of assez conventionnel, des scènes supplémentaires, le clip de la chanson "All roads lead home", un lien web pour un concours Myspace, et enfin la bande annonce. Une édition de qualité !