Envoyés très spéciaux

R2I, célèbre radio d'infos, envoie son meilleur duo de reporter en Irak : Frank, journaliste et Poussin, Ingénieur du son. Le jour où ces derniers sont pris en otage, un immense élan de solidarité se noue autour d'eux. Seulement voilà, il y a un problème : Le duo n'a jamais mis les pieds en Irak ! 

En quelques mots, voici le pitch de cette nouvelle comédie bondissante à la française. Avec un nouveau duo de choc : Gérard Jugnot (Les Choristes) et Gérard Lanvin (Le goût des autres). Et comme chacun sait, le public aime ce type d’association entre le baroudeur et le loser. Et cela a donné des moments savoureux comme avec Gérard Depardieu et Pierre Richard dans « La chèvre » ou Lino Ventura et Jacques Brel dans « L’emmerdeur ». Des films où les opposés se retrouvent embarqués dans une spirale de situations rocambolesques. Et « Envoyés très spéciaux » est totalement dans cet esprit là, à l’image des grands succès de Lanvin comme : « Marche à l’ombre » ou « Le boulet ». L’aspect robuste du comédien contrastant avec la bonhomie de son Co-équipier.

Seulement voilà, dans le cas présent, la sauce ne prend pas, les œufs en neige restent inlassablement à l’état de blancs battus. Faute à un manque de rythme évident et à une absence totale de conviction de la part des deux comédiens principaux. A commencer par Gérard Lanvin lui-même, qui semble bien en mal d’inspiration pour un personnage que l’on aurait aimé un peu plus travaillé dans la nuance. Le comédien parait s’ennuyer terriblement et ne pas vouloir donner plus qu’il ne faut. Incapable de trouver l’énergie des aventures précédentes, son duo avec Gérard Jugnot ne marche pas du tout, surtout dans la première partie. Jugnot joue l’eternel loser, un peu lunaire, naïf et incroyablement maladroit, mais lui aussi s’ennuie ferme et ne trouve jamais réellement le rythme qui avait fait ses grandes heures. Il ne faudra attendre que la deuxième partie pour avoir un soubresaut de bonheur dans un film qui en manque terriblement. Le duo d’un coup se réveille et nous donne quelques moments savoureux, comme la scène de gifles lors de la prise d’otage.

Et si le scénario faisait de belles promesses, elles ne sont que très rarement tenues. Le montage un poil trop lent, n’arrive jamais à totalement capter l’attention du spectateur. Faiblesse d’ambition, ou manque d’assurance, Fréderic Auburtin (San Antonio) ne parvient pas à trouver le rythme qui fera de son film une véritable réussite. On s’ennuie plus qu’on ne s’émerveille, et l’on baille plus qu’on ne rit réellement. Le duo Lanvin / Jugnot est un ratage complet que l’on espère qu’une simple erreur.