L’histoire :
Tous les jours, Ian Stone est tué par un faucheur, une créature qui se repaît des âmes humaines. Le lendemain, il investit une nouvelle existence, sans souvenirs de la précédente.
Critique subjective :
Nous parvenant sous forme de direct to DVD deux années après sa mise en boîte (2007), Les faucheurs (The deaths of Ian Stone) est le second long-métrage de Dario Piana, un réalisateur issu de l’univers de la publicité.
Basé sur un scénario de Brendan Hood (Le peuple des ténèbres), Les faucheurs part d’un concept intéressant et assez novateur (même si l’on peut y trouver de lointains échos de Dead like me et Dark city, voire même de Code quantum), jugez plutôt. Chaque jour, Ian Stone est tué par des créatures fantastiques, les faucheurs (effets spéciaux réalisés par le Stan Winston Studio, monsieur Winston étant par ailleurs producteur du métrage), puis se réincarne dans le corps d’un autre homme, débutant ainsi une nouvelle existence, sans conserver le moindre souvenir de la précédente. Au fur et à mesure, Ian Stone va cependant parvenir à se remémorer des bribes de ses vies passées (puis l’intégralité de celles-ci), devenant ainsi la bête noire des faucheurs. Brassant les thématiques de l’âme humaine et de la réincarnation, Les faucheurs explore des sujets intéressants et distille un fantastique trouble qui évoquerait presque L’échelle de Jacob (toutes proportions gardées). Autant dire que le film de Dario Piana commence sous les meilleurs auspices. Hélas, cela va se gâter …
En effet, avec sa mise en place soignée, The deaths of Ian Stone possédait de bonnes bases mais va, malheureusement, perdre progressivement de son attrait. Passées les révélations narratives qui surviennent aux deux tiers du métrage, on bascule dans un dénouement basique, théâtral et sans saveur. Les visuels, jusqu’alors de bonne facture, semblent suivre le mouvement et accusent d’impardonnables fautes de goût (les faucheurs, sous leur apparence humaine, sont soudainement habillés comme des personnages de Matrix !). Place ensuite à un final téléphoné, on tombe bien bas. Renseignements pris, ce troisième acte indigne serait la conséquence d’une réécriture du scénario par les producteurs, désireux d’orienter le film vers le grand public.
Verdict :
Interviewée après avoir été visiblement bien briefée par la production, Christina Cole (l’interprète de Jenny, le premier rôle féminin des Faucheurs) lancera « C’est un film qui devrait séduire tous les publics ». C’est bien là le problème : en voulant ratisser large, le métrage a raté l’occasion de s’imposer comme une pure œuvre fantastique (de qualité). Dommage.
Des pistes sonores immersives. En 2.0 et en 5.1 (nécessairement plus enveloppant), le rendu est pointu, bien spatialisé et offre surtout une dynamique de haute volée (sans prévenir, les apparitions des faucheurs sollicitent puissamment les enceintes). Un travail de qualité.
- Interviews de l’équipe du film (17 minutes) : Acteurs, réalisateur, spécialistes des effets spéciaux, producteur et scénariste délivrent une série de propos descriptifs, promotionnels et inoffensifs.
- Making of (4 minutes) : Un supplément très léger, trop court pour revêtir un véritable intérêt.
- Bandes annonces (7 minutes) : Manipulation, Le goût du sang, The strangers, Les insoumis.