L’histoire :
Enlevé par des extraterrestres, Sam Philips ressurgit soudainement trois années plus tard. Affirmant ne garder aucun souvenir de cette longue période d’absence, il tente de renouer avec sa femme et son fils.
Critique subjective :
Projeté sur les écrans pendant une période faste pour le cinéma de science-fiction (viennent alors de sortir Alien, Contamination, Inseminoid, E.T. et The thing), X-Tro trouve sa source dans un film légèrement antérieur : Rencontres du troisième type (1977). C’est en effet après visionnage de l’œuvre de Steven Spielberg que le pitch (le retour d’un homme enlevé par des extraterrestres) s’impose à l’esprit d’Harry Bromley Davenport. Cosignataire du script et compositeur de la bande originale, le réalisateur britannique livre ici la seule perle de sa carrière cinématographique, le reste de sa filmographie étant nettement moins attrayant.
Devant composer avec un petit budget alloué par la New Line, Harry Bromley Davenport parvient néanmoins à faire de la SF de qualité avec une impressionnante économie de moyens. Offrir beaucoup à l’écran avec peu de dollars en poche, tel est le credo du réalisateur. Basé sur un script de bonne tenue qui n’oublie jamais de ménager un volet intimiste convainquant (le retour d’un homme dans sa famille, après une étrange disparition ayant duré trois ans), X-Tro ménage son lot de scènes simples mais d’une redoutable efficacité (l’enlèvement, le garçonnet inexplicablement couvert de sang, la littérale renaissance de Sam Philips), aidées par des effets spéciaux de qualité sur lesquels le temps ne semble guère avoir de prise.
Au-delà de son postulat purement science-fictionnel, le film cultive également un côté horrifique réussi. Laissant longtemps planer l’ambiguïté sur les motivations profondes du « revenant » (le père est-il réellement amnésique ?), le métrage s’assombrit crescendo et se montre parfois assez trouble. Une évolution que cristallise parfaitement le personnage du jeune garçon (Tony) qui, après avoir reçu certains pouvoir de son père (via une scène assez troublante), voit son « côté obscur » exacerbé et utilise ses nouveaux dons pour faire le mal autour de lui.
A noter que les quelques « trous » narratifs présents ici et là (imputables à des problèmes de production) ne tirent pas le métrage vers le bas mais lui confèrent, bien au contraire, un cachet supplémentaire, y injectant davantage de mystère.
Verdict :
Grand prix au Festival du film fantastique de Paris (édition 1983), X-Tro a, depuis, acquis une notoriété de petit classique du genre, et pour cause : mêlant adroitement SF et épouvante, le film a su développer une identité propre. Du travail d’artisan consciencieux, surclassant sans peine deux suites qui ne méritent pas que l’on s’y attarde.
Une image de qualité satisfaisante. Si des signes du temps s’invitent à l’écran, le rendu global, finalement assez peu parasité par aspérités de pellicule, se montre acceptable pour une bande désargentée affichant tout de même plus de vingt-cinq années au compteur. La colorimétrie, en particulier, s’en sort fort bien. Encodage plutôt discret.
Des pistes 2.0 assez limitées mais qui restent décentes eu égard à l’âge du film et à l’absence d’une restauration poussée. L’ensemble se montre relativement clair et déploie un mixage assez honorable (particulièrement sur la piste en VO, les doublages étant un peu trop « encombrants » sur la VF), offrant ainsi des conditions d’écoute plutôt correctes.