Sueurs

Pour réussir son coup, Noh, contrôleur aérien, n'avait pas d'autre choix que de s'associer. C'est avec Simon, le tueur à gages, Harvey, le chauffeur expert, et Victor, le jeune mécano, qu'il a dérobé un énorme chargement de minerai d'or dans un aéroport d'Afrique. Le plus difficile reste pourtant à venir : pour échanger leur précieuse et encombrante cargaison contre 16 millions de dollars, les quatre hommes doivent la livrer en camion quelque part sur la côte, à l'autre bout d'un désert immense et plus chaud que l'enfer. Pourchassés, à la merci de la moindre panne, ils ne peuvent pas manquer ce rendez-vous avec la fortune. Aucun d'eux n'imagine ce que leur réserve ce périple...

La première erreur de chacun est de compter sur les autres et de se croire le plus rusé. Lancés au coeur de l'immensité brûlante, les quatre associés ont chacun une idée précise de la suite de l'aventure, mais trop de chaleur, trop d'argent en jeu et trop de pression vont faire exploser tous leurs plans. Qui va trahir le premier ? Quels nouveaux pièges les guettent ? Qui va mourir le premier ? Qui remportera la mise ? Les réponses sont au bout de la piste, mais chacune à son prix.


Critique subjective
Road-movie à la française, Sueurs est le premier long métrage de Louis-Pascal Couvelaire. Malheureusement pour lui, le film est sorti sur les écrans dans l’indifférence la plus totale (seulement 52 500 entrés pour près de 300 copies). Cependant, tout laissait présager un meilleur résultat, du moins sur le papier, notamment grâce au réalisateur (maintes fois récompensé pour ses publicités), au producteur (Samuel Hadida a produit Le pacte des loups, Killing Zoe, True Romance...) ou bien encore avec les acteurs ; dans la réalité, c’est différent ! Certes, les qualités techniques sont au rendez-vous (réalisation efficace et sublime photographie) mais l’histoire, elle, ne l’est pas !


Une maîtrise technique au service...
Inconnu du grand public, Louis-Pascal Couvelaire ne l’est pourtant pas dans le milieu de la réalisation. Depuis seize ans, il réalise des publicités pour les plus grandes marques (Citroën avec Claudia Schiffer) ; son talent est incontestable, ce qui lui vaut la reconnaissance de ses pairs (il a obtenu de nombreux prix). En 2001, il souhaite passer à la catégorie supérieure, et décide de se lancer dans le grand bain du cinéma avec Sueurs. Ses connaissances techniques acquises grâce à son expérience publicitaire démontrent des qualités indéniables pour la mise en scène. Le film est un enchaînement de plans, plus beaux les uns que les autres ! Pour offrir un visuel détonnant à ces plans, la direction de la photographie fut confiée à Michel Abramowicz qui nous livre une des plus belles photos de l’année !


...d’un scénario bien maigre
La grande déception du film est à mettre du côté du scénario. Le problème, c’est que le réalisateur avait sûrement dû imaginer tourner au Maroc sans avoir préalablement pensé à une histoire. Un film ne peut se concevoir à partir seulement d’un paysage ! L’action est assurément là mais au service d’une histoire saugrenue. On se demande si le scénario ne tient pas sur deux pages ! Pour preuve, une scène ridicule entre Jean-Hugues Anglade et Joaquim de Almeida. Les deux acteurs, en plein désert, s’amusent à appeler un chien pour voir la préférence de celui-ci. On peut s’interroger sur l’élaboration de cette scène, n’a t-elle pas été écrite le matin même où elle fut tournée ? Les dialogues du film sont par ailleurs dans l’ensemble assez médiocres !


Jean-Hugues Anglade et les autres
Les acteurs font ce qu’ils peuvent pour donner plus de vitalité au film. En tête de liste, on retrouve Jean-Hugues Anglade, que l’on a vu dans le fameux 37°2 le matin (1987) de Jean-Jacques Beineix ou dans la Reine Margot (1996) de Patrice Chéreau, et Sagamore Stévenin, jeune star en devenir qui a tourné auparavant dans La Totale (1991) de Claude Zidi, Romance (1999) de Catherine Breillat et qui retrouvera Louis-Pascal Couvelaire pour Michel Vaillant (sortie prévue en novembre 2003). Jean-Hugues Anglade essaye tant bien que mal de porter le film sur ses épaules, la tâche est ardue mais il s’en sort plutôt bien ; tout comme Sagamore Stévenin dont la côte de popularité est de plus en plus haute. On retiendra enfin le joli minois de Nozha Khouadra (Là-bas, mon pays d’Alexandre Arcady).


Bilan
Le film fait référence à des légendes du cinéma telles que Le salaire de la peur de Clouzot (1953), Mad Max de George Miller (1979) mais malheureusement il n’arrive pas à la cheville de ses illustres aînés. Les paysages ont beau être grandioses, la mise en scène spectaculaire, cela ne suffit pas à faire de Sueurs, un bon film. En conclusion, c’est un film purement visuel. On attend cependant avec impatience le prochain film (Michel Vaillant) de Louis-Pascal Couvelaire qui sera sans nul doute, un événement !

L’image prend réellement son envol avec la merveilleuse restitution que lui procure le DVD, le transfert est de toute beauté ! Les contrastes sont accentués grâce à l’étalonnage numérique qui fut réalisé par Jean-René Nebot (Le Pacte des loups). Ces changements de tons dans les couleurs permettent de donner encore plus d’ampleur à la magnifique photographie de Michel Abramowicz. Concernant la compression, pas le moindre défaut à signaler.

Le DVD comporte deux pistes audio : la Dolby Digital 5.1 EX et la DTS ES. Quelque soit la piste choisie les sensations sont garanties, même si la piste DTS ES apporte un net regain au niveau de la dynamique par rapport à la Dolby Digital 5.1 EX. Résolument tourné vers l’action, le film apporte son lot d’explosions, d’échanges de balles, de vrombissements de camions qui ravira les amateurs de "gros" son. Les multiples effets sonores présents dans le film sont parfaitement localisés, aussi bien au niveau des enceintes frontales que surrounds. Top démo !

DVD 1 :

 

      · Commentaire audio du réalisateur, du directeur de la photographie et des deux producteurs. Le commentaire est un véritable making of à lui tout seul ! Les interlocuteurs, principalement le réalisateur et le directeur de la photographie (la productrice ne parle quasiment jamais) nous dévoilent les nombreux secrets du tournage, on apprend par exemple que le rôle de Sagamore Stévenin était prévu à l'origine pour le fabuleux Quentin Tarantino mais comme le film fut tourné en français et en anglais, on comprend pourquoi il ne participa pas au projet (est-ce la seule raison ?). D’autres anecdotes ponctuent le commentaire, comme le problème concernant les armes : il fallait ramasser toutes les douilles et les rapporter ensuite à la douane. Les protagonistes abordent également l’histoire proprement dite (huit clos dans le désert), la technique (quatre caméras utilisées, nuit américaine, étalonnage numérique, générique…), les lieux de tournage (principalement dans le désert marocain mais aussi à Agadir, pour la mer), les cascades, les décors (sept semaines pour construire le tunnel). Un commentaire très agréable à écouter qui s’avère riche en information !
 
      · Bandes-annonces (7’10’’) de Shaolin Soccer, Entre chiens et loups et du 51ème Etat (VF et VOST).
      · Liens internet vers le site officiel du film et du distributeur.

 

 

DVD 2 :

 

      · Making of  (11’18’’). Il est composé d’interviews (réalisateur, producteurs, comédiens et directeur de la photographie), d’extraits du film et d’images du tournage. Les interventions des protagonistes sont assez banales : le réalisateur explique l’histoire, les comédiens parlent de leur personnage… Au final, le making of s’avère répétitif avec le commentaire audio et bien trop court pour espérer connaître tous les secrets de fabrication !

 

      · Les coulisses. Quatre parties sont proposées dans cette section. La première est « Aventure dans le désert » (43’50’’). Cette partie est la continuité du précédent making of, elle suit le tournage du commencement jusqu'au 53ème et dernier jour, en développant les points forts (beaucoup plus d’images des coulisses du tournage, des anecdotes, des interviews…). La seconde s’intitule « Les poids lourds » (8’), elle dévoile le moteur principal du film : le camion. Le chef décorateur (Jimmy Vansteenkiste) et le coordinateur des cascades (Jean-Claude Lagniez) interviennent pour expliquer leur travail sur le film. La troisième est « Le bêtisier » (2’01’’) et la dernière partie est « Le passage du tunnel » (4’49’’), celle-ci dévoile la création du décor, puis la préparation au tournage de la scène (lumière…). Cette section ravira sans nul doute les amateurs de suppléments !

 

      · Les scènes coupées (4’53’’) commentées par les mêmes personnes que pour le commentaire audio (sauf la productrice). La plupart des scènes figurent dans le montage final (sauf une inédite), mais des extraits furent coupés pour combler le manque de rythme.

 

      · Autour du film (4’05’’). Cette section regroupe : le story-board animé (45’’), les bandes-annonces du film (3’20’’) et les filmographies des acteurs, du réalisateur, des producteurs et du directeur de la photographie.