Une virée en enfer

Pour les vacances, Lewis (Paul Walker) s’apprête à traverse le pays en voiture avec Venna (Leelee Sobieski), la fille de ses rêves. Lorsqu’il passe prendre son frère, Fuller (Steve Zahn), qui sort de prison, le voyage change de tournure. Ce dernier, instable et provocateur, incite Lewis à imiter une voix de fille et à utiliser son équipement C.B. pour attirer l’attention d’un routier qu’il convie à un rendez-vous érotique. Mais lorsque ce routier comprend qu’il a été victime d’un canular, il se déchaîne contre les deux garçons...

 

Une virée en enfer est un récit à suspense où les idées sont plus souvent empruntées qu’inventées, mais force est de reconnaître que si vous êtes disposé à renoncer à toute cohérence, vous apprécierez sans nul doute le film.
La majeure partie du film est une réminiscence d'un film de Steven Spielberg, bien connu des cinéphiles : Duel, dans le sens où un automobiliste en voyage joue au chat et à la souris avec un routier psychotique. La particularité de Duel, c’est de ne jamais voir le méchant camionneur prendre le volant. La même chose se produit également dans Une virée en enfer (bien que vous pouvez voir le tueur dans une des fins alternatives). La seule différence, c’est que dans le film de John Dahl, on entend la voix du routier, interprétée dans la version originale par Ted Levine (voix grave assez angoissante !).

Un certain nombre de problèmes sont à noter dans ce film. Comment un camion aussi imposant parvient-il à suivre une voiture sans être vu ? Comment arrive t-il à dépasser les voitures qui sont beaucoup plus rapides et plus manoeuvrables qu'un poids lourd ? Comment réussit-il à deviner où se trouve les automobilistes ? Il semble toujours savoir où elles seront alors qu’une C.B. n’indique pas où se situe l’interlocuteur. Toutes ces questions ambiguës n’ont jamais de réponses dans le film.

Autre problème assez bizarre, les personnages ne semblent pas connaître les nouveaux outils technologiques, ils n’ont pas de téléphones portables, alors que pratiquement tous les jeunes de leur âge en possède un. Ils préfèrent téléphoner depuis un téléphone fixe ! C’est vrai que pour les scénaristes, c’est un soucis en moins mais il faut vivre avec son temps. Regardez dans Breakdown (1997), Kurt Russel avait un portable et les scénaristes sont arrivés à contourner le problème. Une virée en enfer manque de sérieux dans sa construction narrative.
 
Tandis que la majeure partie du film laisse à désirer, techniquement, il est parfait. Le réalisateur John Dahl, utilise très efficacement les paysages désertiques, hostiles pour asseoir l’intrigue. Il aborde également le film intelligemment, l’action monte graduellement avec des intermèdes paisibles ponctués par des moments de terreur, créant des niveaux croissants de suspens. Côté casting, le trio d’acteurs est pleinement satisfaisant. Malgré ces bonnes volontés, le film souffre d’un manque de logique qui nuit considérablement à l’histoire.

L’image est dans l’ensemble satisfaisante avec une définition pointue. Par ailleurs, grâce à un master impeccable, le transfert numérique est somptueux, point de signes de compression visible. Les couleurs sont en outre exceptionnelles, avec des tonalités lumineuses et des noirs profonds. De plus, l'excellente profondeur du champ alliée à la précision du détail permettent une parfaite restitution des scènes de nuit.

Deux pistes audio sont proposées sur le DVD : la VF Dolby Digital 5.1 et la VO Dolby Digital 5.1. Peu de différences notables sont à signaler entre ces deux pistes. Globalement, la bande-son est de bonne facture : la basse gronde au moment opportun (surtout pendant les poursuites entre le camion et la voiture), la localisation est idéale, les dialogues sont clairs et les surrounds virevoltent entre les bruits ambiants (pluie, orages...) et la musique.

· 3 commentaires audio sont disponibles sur le DVD. Le premier est avec le réalisateur John Dahl, qui nous expliquent le processus pour faire un film à petit budget, et fournit également des informations sur les coulisses des scènes. Le deuxième commentaire réunit les co-auteurs Clay Tarver et J.J. Abrams, dont l’humour n’est pas vraiment amusant, leur conversation se tourne principalement sur la création du scénario. Le troisième est composé des acteurs Steve Zahn et Leelee Sobieski, qui nous révèle surtout leurs anecdotes de tournage, Leelee est très bavarde mais rien de bien passionnant. De nombreux commentaires qui n’apportent finalement pas grand chose sur le film.


· Les 4 fins alternatives (avec le commentaire audio du réalisateur ou des scénaristes). Trois d’entre elles (15’30’’) permettent de visionner les cinq dernières minutes du film sous divers aspects, ces dernières sont de plus assez semblables dans leur approche. Fondamentalement différente des autres, la quatrième est un petit film à elle seule, de part sa durée (27’17’’). L’histoire du film est par conséquent complètement remaniée. Un supplément qui montre les conséquences des projections-tests aux USA, celles-ci permettant aux spectateurs sélectionnés préalablement de faire part aux producteurs des points positifs mais surtout négatifs du film.


· Scène inédite (2’48’’). « Fuller embrasse Venna ».


· Un documentaire (4’02’’). Featurette promotionnelle. Complètement inintéressant !


· Rusty Nail - version multiples (5’14’’). Comparaison entre trois acteurs dont l’original (Ted Levine) pour la voix du routier.


· Bande-annonce du film (2’20’’).