L’histoire :
Tombé éperdument amoureux de Molly, John découvre que celle-ci a un fils de 21 ans : Cyrus.
Critique subjective :
Issus du cinéma indépendant, les réalisateurs Jay et Mark Duplass (The puffy chair, Baghead) accèdent à la catégorie supérieure avec Cyrus, métrage bénéficiant d’un budget confortable et d’un casting copieux (John C. Reilly, Marisa Tomei, Jonah Hill, Catherine Keener).
Signé par les frères Duplass, le scénario s’articule autour de John (John C. Reilly), quadragénaire divorcé et semi-dépressif soudainement transfiguré par sa rencontre avec Molly (Marisa Tomei). Le début d’une belle histoire d’amour rapidement parasitée par Cyrus (Jonah Hill), le fils de Molly, un jeune homme de vingt et un ans à la surcharge pondérale prononcée et à l’humour étrange. Déboussolé par ce personnage un peu bizarre, John va vite se rendre compte qu’il est l’élément perturbateur déréglant un microcosme familial bien établi, le grain de sable qui met à mal les rouages d’une solide relation mère / fils. Pire encore, Cyrus va lui déclarer la guerre et multiplier les coups bas afin de conserver sa mère pour lui tout seul, révélant ainsi sa vraie nature de grand gamin à la fois apeuré, possessif et manipulateur.
A partir d’un postulat qui aurait pu générer une simple variante de Frangins malgré eux (déjà avec John C. Reilly), Cyrus va trouver son propre ton, décalé et un brin mélancolique. Contrairement à ce qui a pu être écrit au moment de sa sortie en salles, le film ne se contente pas de suivre le sillage des comédies de Judd Apatow et, s’il oscille entre légèreté et gravité, ce n’est jamais par indécision mais toujours par choix. Un ton original et affirmé qui passe aussi par des dialogues ciselés et une interprétation haut de gamme, autant d’éléments qui font de Cyrus un portrait émouvant de trois personnages esquintés par la vie, tous attachants à leur manière. Sur le plan formel, le Duplass duo tire également son épingle du jeu. Assez ostensible (caméra toujours un peu mouvante, nombreux zooms, etc.), la mise en scène cultive une belle impression d’intimité saisie sur le vif. Un parti pris visuel très concluant.
Verdict :
Si Cyrus n’est pas la comédie de l’année, il s’impose toutefois comme une œuvre humaine et sensible qui mérite assurément le coup d’œil.
Des pistes sonores satisfaisantes. Si le format 5.1 n’est que modérément exploité par le film (Cyrus ne se prête pas franchement à une déferlante d’effets sonores et à des pistes surround tétanisantes), le rendu global s’avère très correct. La restitution audio frontale colle avec la nature intimiste du métrage. On ne saura que trop conseiller la piste en version originale, mieux équilibrée et permettant d’être au plus près du jeu des comédiens.
- Scènes coupées (11 minutes) : Deux scènes écartées du montage final et disponibles avec une introduction de Jay et Mark Duplass. On se rend compte que si les réalisateurs sont ouverts à l’improvisation, ils sont loin de laisser les choses au hasard.
- Bande annonce (2 minutes).