Mother & Child

« Mother and child » raconte le destin croisé de trois femmes confrontées à d’importants choix de vie. Parmi elles, Karen, tombée enceinte à 14 ans et qui, dans l’Amérique des années 1960, fut contrainte d’abandonner sa fille. 35 ans plus tard, cette dernière ne lui pardonne toujours pas.

Après s’être fait la main en réalisant des séries aussi marquantes que « Les Sopranos » ou « Six feet Under », le réalisateur Rodrigo Garcia s’intéresse à la maternité et à ses bouleversement dans « Mother and Child ». Un choix judicieux et une confiance d’Alejandro Gonzales Inarritu qui s’installe dans le fauteuil de producteur pour laisser le champ libre (mais pas trop !) et qui montra ainsi, un intérêt pour le sujet. Grand bien lui en a pris puisque le réalisateur s’approprie le sujet avec une sobriété rare, qui donne au film, un aspect certes sombre mais en aucun point austère. Le film est rapidement captivant par son sujet d’abord : La maternité et le parti prit de raconter l’histoire d’une jeune fille de 14 obligé d’abandonner son enfant et de la douleur 37 ans plus tard, qui ne s’est jamais estompée, y compris dans l’esprit de sa fille, qui ne parvient pas à imaginer une vie avec des enfants, de peur de reproduire l’abandon de sa propre mère.

Rodrigo Garcia entraine le spectateur dans des histoires tragiques où la maternité est une souffrance avant d’être une libération et une aventure incroyablement fascinante par la vie qui apparait. Mais toute cette tragédie ne fait que renforcer la métaphore de la beauté d’être mère, de cette responsabilité que celle-ci engendre aussi, des blessures lorsque la beauté est bafouée au profit des apparences. L’histoire suit avec beaucoup de justesse, en évitant les caricatures et les inévitables mécaniques mélodramatiques, le destin de ces femmes marquées par la souffrance d'être mère, avant même que l'enfant paraisse. Et le scénario de Rodrigo Garcia a cela de stupéfiant qu’il parle avec beaucoup de sincérité et beaucoup de bon sens des femmes, en ciselant des personnages tragiques marquants.

Annette Benning (The kids are all right) est toujours aussi éblouissante dans ce rôle de femme meurtris d’avoir été obligé d’abandonner son enfant et d’y perdre sa vie de femme pour cacher sa meurtrissure derrière un masque d’agressivité. L’Actrice est rayonnante et sombre de justesse confirmant haut la main tout le bien que l’on pense d’elle. Même constat pour Naomi Watts (Funny Games US), qui semble bien décidé à ne pas se laisser étiquetter : actrice à physique, et qui au contraire prend le risque de jouer une jeune femme fragile cachée derrière une tornade imposante et froide. La comédienne ne se laisse pas aller à la composition superficielle et signe ici une prestation impeccable et marquante.

En conclusion, « Mother and Child » est un film sombre à la sobriété rayonnante. Un film écrit par un homme qui parle avec une justesse stupéfiante de la femme et des sentiments qui entour le moment magique e douloureux de la grossesse. le film entraine le spectateur au cour d’un drame commun fort en qualité et doté d’une émotion maitrisée mais pas racoleuse. <br>

Une image soignée vient donner au film un éclat bienvenu. Les contrastes mettent en valeur la qualité des soins visuels apportés à la photo, et les contrastes donnent suffisamment de relief. Les couleurs sont parfaitement bien pesées pour jouer sur les nuances de tons qu‘offrent les paysages. Le spectacle bénéficie d’un beau transfert.

Une bande son 5.1, forcément efficace qui se met totalement au service de ce film. Les basses sont particulièrement mises à contributions, et la dynamique se fait immédiatement entendre dès que les besoins s’en font sentir. La spatialisation est en phase totale avec le film.

Un making of en forme d’explication de texte pour mieux cerner les personnages du film ainsi que la personnalité du réalisateur. Puis des scènes coupées et la bande annonce. Sobre et efficace.