Boogie

Boogie est le meilleur tueur à gages de la ville. Sonny Calabria, le plus grand chef de la mafia locale a besoin de se débarrasser d’un témoin clé et délègue le sale boulot à Jim Blackburn, le grand rival de Boogie. Blessé dans son orgueil, notre héros décide tout simplement de kidnapper et de séquestrer le témoin pour prouver à tout le monde qu’il est encore le meilleur !

Les films d’animations en dehors des productions américaines sont toujours intriguant, parce que rare et en général originaux dans l’esprit comme dans la forme. Ici, le travail de l’animation consiste à surprendre par le style, résolument captivant. Le réalisateur a ainsi décidé de d’utiliser l’animation 2D et de l’associer à la 3D pour mieux donner de volume aux personnages et aux actions sanglantes. Intéressant en bien des points, le film inspiré des bandes dessinées de Roberto Fontanarrosa, décédé en 2007, qui fait du film « Boogie » un hommage à l’artiste. Ici, le film s’adresse principalement à un public d’adultes et donne une certaine perspective à l’humour noire que l’on a rarement vu dans ce type d’exercice. Rarement un long métrage d’animation n’aura su manier l’humour avec autant de cynisme, de décalage et d’inspiration que le fait Gustavo Cova.

Le réalisateur ne s’interdit rien et va jusqu’à utiliser le 3D pour rendre plus impressionnante son animation et plus précisément la violence des exécutions perpétrées par Boogie. Résolument décidé à ne pas se prendre au sérieux, le réalisateur entraine le public dans une sorte de peinture obscure d’une société gangrénée par la violence, par la suprématie mafieuse. Ici le personnage ne cherche pas à sortir de son chemin qu’il s’est lui-même fixé, au contraire, il lutte pour garder son statut de tueur afin d’être reconnu par une société qui ne reconnait que la peur, et qui a fait de la couleur sang comme une deuxième couverture.

Et pour mieux renforcer le trait de sa narration, Gustavo Cova se repose sur le scénario impeccablement structuré de Roberto Fontanarrosa et Marcelo Paez-Cubells, le premier étant l’auteur de la bande-dessinée dont est inspiré le film et qui décéda pendant la conception du film. Le réalisateur a souhaité lui rendre hommage en restant le plus fidèle possible à son auteur, et le résultat est d’autant plus réussit qu’il est parvenu à mettre en image toute la nuance du scénario.

En conclusion, « Boogie » est un film d’animation intelligent, violent, sanguinaire à l’image de son héros. Le réalisateur Gustavo Cova a su utiliser plusieurs techniques (2D et 3D) afin de mieux renforcer les traits de sa narration et ainsi donner un véritable relief à son œuvre et ainsi rendre un hommage émouvant à l’auteur de la bande dessinée dont est inspiré le film. A découvrir absolument.

Une image soignée avec des couleurs particulièrement bien tenues. Les contrastes donnent une véritable profondeur à l’ensemble, et cette fois-ci le 3D prend tout son sens, puisqu'elle vient pour renforcer la narration.  Le support est d’une grande efficacité pour donner un véritable volume aux ambiances, et tout son sens à l‘animation, notamment sur les textures particulières.

Une piste DTS-HD Master Audio, qui tient ses promesses, mais qui souffre d’un léger surgonflage en basse, particulièrement dans les scènes d‘actions. Dans l’ensemble la spatialisation reste cohérente, même si les dialogues sont parfois un peu en retrait. La dynamique reste brillante et l’on plonge aisément dans l’univers sombre des aventures de ce film d'animation.

Un making of qui revient sur les origines du projet et les choix du réalisateur. Notamment autour de l’utilisation de la 3D pour renforcer l’effet de violence narrative que l’on ressentait déjà dans la bande dessinée. Même si l’ensemble manque finalement de passion pour réellement sortir du lot. Puis la version DVD du film.