Vous noterez que les propos et les informations de ce dossier sont extraits du dossier de presse officiel du DVD.
Voici les titres des différents films de cette compilation :
- La seconde renaissance – partie 1 (The second renaissance – part 1)
- La seconde renaissance – partie 2 (The second renaissance – part 2)
- L’histoire de Kid (Kid’s story)
- Programme (Program)
- Record du monde (World Record)
- Au-delà (Beyond)
- Une histoire de détective (A detective story)
- Matriculé (Matriculated)
- Dernier vol de l'Osiris" - (Final Flight of the Osiris)
Joël Silver ( Producteur )- A propos d'Animatrix
"Les frères Wachowski sont de grands cinéphiles. En tant que tels cela fait déjà bien longtemps qu'ils raffolent d'animation japonaise.
Matrix leur a permis d'utiliser leur immense culture du cinéma pour réaliser le film qui, à la fin du siècle dernier, a redéfini la notion de blockbuster et de film d'action. Mais ce n'était pas la seule ambition des frères Wachowski. Ils pensaient qu'à l'heure panoptique d'Internet et de la fusion des médias il serait logique et passionnant de transposer la Matrice sur d'autres supports. Ils avaient déjà pensé à une collaboration, sous forme de série, avec les meilleurs réalisateurs de films d'animation au Japon.
C'était il y a six ans ! La production d'un tel projet, qui est vraiment unique en son genre, a demandé plus de trois années de travail acharné. Larry et Andy ont écrit quatre des neufs scénarios d'
Animatrix. Pour les cinq autres segments, ils ont tissé des liens très étroits avec les artistes, mais leur ont laissé une grande liberté, parce qu'ils voulaient vraiment donner à saisir de nouveaux aspects de la matrice. Maintenant, le spectateur va pouvoir appréhender cette dernière dans toute sa complexité.
En ce qui concerne la production des courts-métrages servant respectivement de genèse à Matrix (The Second Renaissance) et d'introduction à Matrix Reloaded (Final Flight of Osiris), les Frères se sont énormément impliqués. Rendez-vous compte, les événements décrits dans ces courts-métrages comptent parmi les plus importants se déroulant dans l'univers de la Matrice. C'est d'ailleurs pour cela que nous avons souhaité que les deux parties de
The Second Renaissance soient gratuitement disponibles sur notre site Internet. Au-delà de la performance artistique, que chacun pourra constater après vision,
Animatrix est l'un des développements essentiels de la Matrice. Pour s'en convaincre, il suffit de savoir que pour
Animatrix et le jeu
Enter The Matrix plus de 600 pages de script ont été écrites par es Frères Wachowski, et une heure de film avec tous les acteurs de la saga a été intégrée à l'intérieur du jeu vidéo. L'objectif
d'Animatrix et de
Enter The Matrix est de prolonger de manière ludique, logique et intelligente la saga. Des tonnes d'informations et de matériel supplémentaire sont ainsi disponibles, à portée de main de quiconque s'y intéresse.
Larry et Andy ont toujours eu une vision de Matrix s'étendant bien au-delà du simple contexte filmique. L'univers qu'ils ont créé est si riche qu'il était nécessaire qu'il s'étende à d'autres médias, et donc au jeu vidéo, à l'animation et à Internet.
Animatrix emmène les spectateurs beaucoup plus loin dans l'exploration des zones d'ombre de la matrice que ne le faisait le premier long-métrage. Le public pourra ainsi découvrir de nombreux secrets, de nouvelles intrigues et de nouveaux personnages.
Bien sûr, il n'est pas crucial de connaître Animatrix pour apprécier la trilogie des frères Wachowski, mais le plaisir en est décuplé.
Matrix est un de ces rares films qui ne raconte pas seulement une histoire excitante, mais ouvre une fenêtre donnant sur un nouveau monde. Les frontières de la Matrice n'existent pas, ou plutôt si, mais elles dépassent de beaucoup es limites connues du cinéma.
Animatrix est le premier germe de cette nouvelle manière de concevoir le Septième Art".
Genèse du projet
Le projet
Animatrix a germé dans l'esprit des frères Wachowski et du producteur Joël Silver dès 1997, au moment où la promotion internationale de Bound s'achevait et que débutait celle de
Matrix. Le trio se trouvait alors à Tokyo pour donner une conférence de presse. Les frères en profitèrent pour être présentés à des artistes qu'ils admirent et qui oeuvrent dans le domaine de l'animation japonaise. C'est là qu'est née chez Andy et Larry la certitude qu'en collaborant avec ces réalisateurs ils seraient en mesure d'enrichir l'univers de la Matrice. "Les frères Wachowski sont de grands fans d'animation japonaise", révèle Michael Arias, l'un des producteurs
d'Animatrix qui occupe également un poste de consultant en effets spéciaux et technologies digitales à Tokyo. "Dès qu'ils ont eu l'idée du scénario de
Matrix ils savaient que l'animation japonaise était le média parfait pour repousser les limites du concept qu'ils avaient en tête. En plus, de cette manière ils pouvaient rendre hommage à des auteurs les ayant beaucoup influencés, comme Mamoru Oshii, Katsuhiro Otomo ou Yoshiaki Kawajiri. Ce dernier a d'ailleurs très activement participé à l'élaboration
d'Animatrix en réalisant un court-métrage et en écrivant le scénario d'un autre. C'est là l'autre type d'interactivité qui était recherchée par le biais
d'Animatrix".
Animatrix est le résultat de trois ans de collaboration entre les frères Wachowski et un groupe constitué par les meilleurs animateurs travaillant au Japon, aux USA et en Corée. Jamais aucune expérience similaire n'avait été tentée dans un contexte de production aussi ambitieux. Une logistique très complexe a pour l'occasion été dirigée par Michael Arias, Hiroaki Takeuchi, Eiko Tanaka, Joël Silver et les frères Wachowski, pour offrir une réelle liberté à des artistes venant d'horizons différents. En gérant au mieux leurs sensibilités et leurs talents hétérogènes, les producteurs sont parvenus à conserver la cohérence d'
Animatrix et surtout à illustrer un nombre impressionnant de zones d'ombres parsemant la trilogie des Wachowski. Ils ont offert par le biais d'une série d'OAV (Original Animation for Vidéo) un supplément de sens et d'âme à l'une des franchises cinématographiques les plus prisées et les plus rentables de tous les temps. Cette perspective avait pourtant de quoi donner des sueurs froides à plus d'un "exécutif". Mais, fort de ses nombreuses collaborations avec les studios Madhouse, 4°C et Square
(Final Fantasy, The Spirits Within], Michael Arias est parvenu à guider Joël Silver et les frères Wachowski dans le labyrinthe de l'industrie de l'animation japonaise.
Créé en 1976 par des transfuges du studio d'Osamu Tezuka, Madhouse est l'une des structures de production les plus dynamiques du Japon. Ce studio travaille à la fois pour la télévision, le marché de la vidéo (OAV) et le cinéma. Sont sorties de ces ateliers certaines des productions animées les plus importantes de ces 25 dernières années :
Harmagedon (1982), Lensman (1984), Les œuvres de Kenji Miyazawa (1988), Manie Manie (1989), Ninja Scroll (1993), Perfect Blue (1998), Metropolis (2001).
Le studio 4°C est quant à lui une structure plus réduite, au visage plus humain, mais qui depuis sa création par Eiko Tanaka (président et producteur), Koji Morimoto et Yoshiharu Satoh en 1986 participe à toutes les grandes aventures du média animé japonais
(Ghost in the Shell, Spriggan, Memories, Princesse Arete, Steam Boy). 4°C est par ailleurs le premier studio de l'archipel à s'être très sérieusement investi dans la production d'animation en numérique. Il est aujourd'hui leader dans le domaine.
Ayant rencontré Michael Arias lors de la première projection de
Matrix au Japon, Joël Silver le croisa à nouveau quelques mois plus tard lors de la tournée promotionnelle de
Romeo Must Die. C'est alors qu'il invita le jeune homme à participer à la production du projet qui allait devenir
Animatrix. "La première chose que l'on m'a demandée fut de dresser la liste de tous les meilleurs animateurs japonais", se souvient Michael Arias. "C'est ce que j'ai fait, même si je savais que certains travaillaient d'arrache-pied sur leur propre projet et qu'ils ne pourraient donc pas répondre favorablement à notre sollicitation. Mais les réactions furent très enthousiastes, et nous avons donc objectivement pu réunir une équipe exceptionnelle". "Evidemment, les Wachowski étaient les gardiens du temple", renchérit-il. "Ils sont capables de répondre à n'importe quelle question concernant la matrice, et d'évoquer sans hésiter des événements s'étant déroulés des centaines d'années avant le début du premier film. Certaines discussions prenaient ainsi des tournures d'exposés faits par Stephen Hawking sur la naissance de l'univers. Cependant, et c'est ce qui fut formidable lors de chacune de nos rencontres, Andy et Larry ont toujours su laisser la porte ouverte à de nouvelles sources d'inspiration. Par exemple,
Animatrix pose de façon évidente une nouvelle question fondamentale : existe-t-il une seule, ou plusieurs Matrices ?"
Evidemment, la principale difficulté logistique d'une telle entreprise fut de synchroniser le travail d'équipes éparpillées sur tout le globe. Michael Arias a donc travaillé avec chaque réalisateur, plusieurs traducteurs et des "script doctor" pour façonner chaque idée afin quelle soit validée par les frères Wachowski et son créateur original. A partir de là, le travail de design, de story-board et de layout pouvait débuter. Les comics
Matrix disponibles sur le site Web
www.whatisthematrix.com servirent de référence graphique à l'élaboration de chaque court-métrage. Cependant, les traitements originaux des réalisateurs ne furent pas rejetés, car les frères connaissaient parfaitement la valeur de leurs collaborateurs exceptionnels. "Ce qui est génial avec
Matrix c'est que Andy et Larry sont clairement allés chercher des influences dans les cinématographies du monde entier, et notamment dans l'animation japonaise", expose Michael Arias. "La saga prouve que la fusion entre cinéma d'animation et prises de vues réelles est inévitable. Aux USA on a tendance à considérer l'animation comme un média de troisième zone incompatible avec des exigences adultes. C'est peut-être le cas des productions de DreamWorks et de Disney, mais pas des "anime" japonais.
Animatrix en est la preuve éclatante".
Il restait encore à définir le rôle exact d'Animatrix au sein de la trilogie des frères Wachowski et de la campagne promotionnelle de Warner. La stratégie choisie fut la plus logique, mais aussi la plus novatrice : opérer une fusion complète ! "Des épisodes comme
The Second Renaissance, Final Flight of The Osiris et Kid’s story mettent en lumière des événements capitaux se produisant avant ou entre les films", explique
Michael Arias. "C'est très courageux de la part de Warner d'oser partir vers l'inconnu et de laisser faire cela. Larry et Andy voulaient au départ que la série animée soit intelligente et cool. Mais personne ne pensait que le concept
d'Animatrix irait aussi loin.
Plus qu'aucun autre dessin animé, ces courts-métrages vont devenir les ambassadeurs de l'animation japonaise à travers le monde. De la part d'un grand studio, s'associer à un tel projet, surtout quand on connaît les mauvaises polémiques dont les "anime" nippons sont les victimes, était un choix risqué. Mais je suis sûr qu'il va s'avérer très payant. Le projet
Animatrix est pour l'instant unique, mais la demande d'un cinéma d'animation aussi sophistiqué va bientôt se développer de manière exponentielle. Et, à ce moment là, Warner sera très bien placé pour réagir de manière pertinente".