Rio, Sex, Comedy

A Rio de Janeiro, les mésaventures d’une bande d’occidentaux qui tentent de concilier à leur manière bonheur individuel et justice sociale. Un chirurgien esthétique britannique déterminée à dissuader quiconque voudrait passer sous le bistouri, une anthropologue française dont les préoccupations libidinales l’emportent sur la conscience politique, et un ambassadeur américain perturbé qui se cache dans l’une des favelas les plus dangereuses de Rio.

Certains films sont difficiles a chroniquer tant leurs structures sont décousues et parfois désarmantes. C’est le cas de « Sex Rio Comedy » de Jonathan Nossiter qui suit le parcours de plusieurs occidentaux diamétralement opposés : Un chirurgien esthétique, une anthropologue, un ambassadeur et un organisateur de visites de la grande mégalopole brésilienne. Sans forcément de liens entre eux, le film suit une logique propre qui met très rapidement le spectateur de côté. Les personnages vivent chacun une expérience différentes de leur vie à Rio de Janeiro et leur point commun semble être les favelas et le choc toujours saisissant de deux mondes qui semblent se compléter, mais qui ne font que s’opposer encore et toujours dans les inégalités sociales. Une sorte de visite atypique et brouillonne de l’ancienne capitale.

Ce qui dérange dans le film de Jonathan Nassiter, c’est que l’on arrive pas à totalement saisir le but qu’il s’est fixé et que le discours manque de cohérence pour être complètement à la hauteur de notre attente, et passé l’effet de surprise, le spectateur ne parvient pas trouver un point d’ancrage au film. Et même si l’ensemble est volontairement assumé par le réalisateur comme une expérience de liberté totale dans la construction de son film, on ne parvient jamais à totalement se situer. Un peu comme un besoin nécessaire d’étiquettes, on hésite entre comédie burlesque, et drame sous jacent, entre visite décomplexé d’une ville où le corps et le sexe sont intimement liés à la vie des cariocas et réflexion sur les réelles inégalités sociales et paradoxales de la ville.

Et le réalisateur ne semble pas décidé à nous éclairer, car le montage de son film, l’énergie qu’il insuffle au donner un rythme cohérent ne parvient jamais à être totalement régulier et il est réellement difficile de suivre le film sans éprouver un brin d’ennui par manque de repère logique réel.

En conclusion, « Rio Sex comedy » est un film qui semble chercher en permanence une véritable vitesse de croisière. Oscillant entre scènes scénarisées et moments réels de documentaires, il laisse très rapidement le spectateur de côté, car ce dernier ne parvient jamais à savoir où le réalisateur souhaite réellement aller dans sa liberté d’expression et sa volonté artistique.

Une image soignée qui montre le soin apportée à l’ensemble. Car si le film destabilise le spectateur, son aspect volontairement naturel, sans maquillage et très peu de lumières artificielles, le transfert en dvd lui permet de se montrer sous un autre jour. Le grain n’est pas trop pesant et les contrastes parviennent à donner une réelle profondeur à l’ensemble.

Une piste 5.1 qui ne fait pas dans la surbrillance, mais se montre efficace dans les effets sonores. Les intermèdes musicaux qui marquent le pas de l’enquête sont particulièrement présent, et l’ensemble des canaux est mis à contribution. Le 5.1 est pourtant légèrement superflus lors des scènes de dialogue.

Même si l’on ne comprend pas toujours la manière dont un réalisateur a pu aborder tel ou tel thème, il est finalement toujours intéressant de l’entendre s’exprimer, afin de voir le film sous un autre angle. Plus ou moins réussit dans ce cas présent, puisque dans : « Rencontre avec Jonathan Nossiter et Irène Jacob, un extrait de la masterclass Fnac », le réalisateur nous explique de manière aussi découse que son film les visions qu’il avait de ses personnages et la direction qu’il souhaitait prendre. Même chose avec les scènes inédites commentées par le réalisateur. Prises les unes indépendamment des autres tout va bien, intégrées dans l’histoire, on commence à s’interroger. Puis une galerie de photos, avec tout ce que cela comporte de nostalgie.