Dexter Saison 5

Le monde de Dexter s’est effondré avec l’assassinat de Rita. Et pour cette cinquième saison, le tueur en série va devoir se retrouver tout en assumant sa paternité et gérer à sa manière le deuil.

Série incroyablement réjouissante de Showtime, « Dexter » prend le risque d’emmener le spectateur sur les traces d’un tueur en série, et de lui faire accepter l’idée de l’aimer, voir même de l’adorer. Car Dexter n’est pas un tueur en série comme les autres, bien au contraire, le meurtrier tue pour venger des victimes, agissant comme un justicier dans l’ombre. Merveilleusement immorale, cette série fait enfin le contrepoids de toutes ces séries policières qui ne cesse de nous infliger des intrigues souvent manquant d’originalité. Ici le contre-pied qui vise à passer de l’autre côté de la barrière, et à nous faire aimer un personnage que l’on aurait l’habitude de détester, est certainement la meilleure idée que les scénaristes de Dexter aient eu.

Le spectateur se retrouve à aimer un homme qui donne la mort en y prenant plaisir. Et même si la morale est sauve, « Dexter » n’en demeure pas moins, à l’instar d’une série comme « Weeds », une production joyeusement décalée et outrancière qui trouve l’approbation de tout un chacun, non sans une certaine petite honte de pouvoir cautionner le fait de suivre les tribulations d’un tueur en série sans jamais trouver à y redire. De la même manière que Coppola l’avait fait dans « Le Parrain », son créateur Jeff Lindsay parvient à trouver les excuses aux meurtres de Dexter qui finissent par le rendre attachant aux yeux du public (Passé torturé, amour difficile et justicier de l‘ombre…).

Et pour cette cinquième saison, Dexter doit affronter un mal qu‘il pensait ne jamais plus connaitre, le deuil. Mais cette fois-ci il s’agit de la seule personne qui était parvenue à le rendre humain : Rita. Du même coup, le tueur en série va devoir se retrouver face à son fils et aux regards des enfants de Rita. Une nouvelle manière de pouvoir remettre tout en question et ainsi donner une sorte de nouvelle direction aux personnages. Rita n’est plus, Dexter s’éffondre et doit trouver une manière différente de voir la vie, une façon opposée à ce qu’il avait toujours fait, en étant sûr de faire le bien autour de lui. Après être passé du doute sur son existence, aux remises en questions de sa mission sur terre, Dexter doit maintenant apprendre à transmettre tout en faisant perdurer  son œuvre.

Avec une mise en scène toujours aussi soignée, « Dexter saison 5 » continue de nous passionner avec toujours plus d’intelligence et de savoir faire. Parvenant même à redonner un nouveau souffle en renforçant une qualité de ton, et en utilisant une construction résolument plus acide qu’auparavant. Cette nouvelle saison emmène le spectateur vers d‘autre réflexions, et offre de nouvelles perspectives à notre tueur préféré. Une nouvelle fois les auteurs ramènent Dexter aux dangers qui le menacent en permarnence, et au doutes permanent, mais ramenés à l’origine de l’humanité, de l’existence, et ainsi de suite. Une saison où les scénaristes ont décidé de bousculer Dexter autant que le spectateur

En conclusion une nouvelle saison encore plus réjouissante que les premières et qui n’hésite pas à transgresser les règles pour rendre le personnage encore plus attachants. Une véritable réussite que l’on ne se lasse pas de visionner. A voir d’urgence !

Une image soignée qui joue sur le grain et sur les couleurs pour mieux imprégner le spectateur. Les contrastes sont de très bonne tenues et donnent une réelle profondeur à l’ensemble. Les couleurs quand à elle gardent une véritable identité servant à merveille les besoins de la réalisation. Un véritable bonheur donc ! <br>

Une piste 5.1 forcément efficace, qui fait vibrer les basses à vous en faire trembler les neurones. La dynamique est à la hauteur de la série et s’il y un plaisir à prendre il est certainement ici. La spatialisation enveloppe littéralement le spectateur dans les ambiances voulues par la réalisation <br>

Sur la section bonus, on joue la carte de la continuité avec les précédentes saisons, notamment sur le fait de ne voir les suppléments qu’une fois l’ensemble des épisodes visionnés.

Pour commencer l’édition nous propose « le making of d’une scène » charnière de la saison, dont on ne peut pas dire grand-chose sous peine de dévoiler une partie de l’intrigue. Chaque étape de la construction de l’épisode est, ici, reprise pour mieux comprendre la difficulté de réussir un moment clé de la saison. Tout le monde est mis à contribution pour mieux expliquer les choix opérés et le but recherché.

Alors après nous avoir expliqué dans la saison 4, comment faire des éclaboussures de sang, cette fois-ci l’éditeur nous explique : « Les bruitages d’éclaboussures » avec l’aide de John Snider et du maitre du genre Fred Judkins. On continue dans les coulisses avec un tout petit docu de 2mn sur « La pièce mortuaire de Dexter » qui donne tout son sens à la série et au personnage en même temps. Puis « un entretient avec l’artiste Ty Mattson » qui a créé l’affiche de cette cinquième saison en s’inspirant des éléments clés.

On finit avec des interviews de l’ensemble de l’équipe autour de la direction que prend cette cinquième saison. Puis pour finir une galerie de photo. Encore une fois l’édition est soignée et cela se voit !