Dexter Saison 4

La saison quatre n’apporte pas un mais deux nouveaux venus : un bébé et le Tueur de la Trinité ! Dexter est passé de célibataire en roue libre à mari responsable et papa gâteau.

Série incroyablement réjouissante de Showtime, « Dexter » prend le risque d’emmener le spectateur sur les traces d’un tueur en série, et de lui faire accepter l’idée de l’aimer, voir même de l’adorer. Car Dexter n’est pas un tueur en série comme les autres, bien au contraire, le meurtrier tue pour venger des victimes, agissant comme un justicier dans l’ombre. Merveilleusement immorale, cette série fait enfin le contrepoids de toutes ces séries policière qui ne cesse de nous infliger des intrigues souvent manquant d’originalité. Ici le contre-pied qui vise à passer de l’autre côté de la barrière, et à nous faire aimer un personnage que l’on aurait l’habitude de détester, est certainement la meilleure idée que les scénaristes de Dexter aient eu.

Le spectateur se retrouve à aimer un homme qui donne la mort en y prenant plaisir. Et même si la morale est sauve, « Dexter » n’en demeure pas moins, à l’instar d’une série comme « Weeds », une production joyeusement décalé et outrancière qui trouve l’approbation de tout un chacun, non sans une certaine petite honte de pouvoir cautionner le fait de suivre les tribulations d’un tueur en série sans jamais trouver à y redire. De la même manière que Coppola l’avait fait dans « Le Parrain », son créateur Jeff Lindsay parvient à trouver les excuses aux meurtres de Dexter qui finissent par le rendre attachant aux yeux du public (Passé torturé, amour difficile et justicier de l‘ombre…).

Et pour cette quatrième saison, Dexter doit affronter ce qu’il redoute le plus : les sentiments avec un bébé qui ‘oblige encore plus à masquer sa nature et un tueur en série insaisissable, qui s’avère plus redoutable encore que tout ce qu’a connu, notre tueur en série préféré. Dexter continue d’affronter ses propres démons et les utilise pour mieux cerner ce tueur vicieux qui sévit à Miami. Dexter retrouve ses anciens amis, les relations se font et se défont au fil des épisodes, des retours aux précédentes saisons réjouissant de bonheur.

Avec une mise en scène toujours aussi soignée, « Dexter saison 4 » continue de nous passionner avec toujours plus d’intelligence et de savoir faire. Parvenant même à redonner un nouveau souffle en renforçant une qualité de ton, et en utilisant une construction résolument plus acide qu’auparavant. Cette nouvelle saison emmène le spectateur vers d‘autre réflexion, et offre de nouvelles perspectives à notre tueur préféré. Cette fois ci on ne s‘inquiète plus pour Dexter, mais on se demande bien comment il va pouvoir assumer ses responsabilités et donner un sens à ses recherches de tueur. Une saison où les scénaristes ont décidé de bousculer Dexter autant que le spectateur.

En conclusion une nouvelle saison encore plus réjouissante que les premières et qui n’hésite pas à transgresser les règles pour rendre le personnage encore plus attachants. Une véritable réussite que l’on ne se lasse pas de visionner. A voir d’urgence !

Une image soignée qui joue sur le grain et sur les couleurs pour mieux imprégner le spectateur. Les contrastes sont de très bonne tenues et donnent une réelle profondeur à l’ensemble. Les couleurs quand à elle gardent une véritable identité servant à merveille les besoins de la réalisation. Un véritable bonheur donc !

Une piste 5.1 forcément efficace, qui fait vibrer les basses à vous en faire trembler les neurones. La dynamique est à la hauteur de la série et s’il y un plaisir à prendre il est certainement ici. La spatialisation enveloppe littéralement le spectateur dans les ambiances voulues par la réalisation.

Côté Bonus chaque saison apporte son lot d’informations autour de la fabrication de la série. D’abords les bonus qu’ils ne faut visionner qu’après avoir vu l’ensemble de la saison et notamment une explication de texte autour de l’épisode 12 (Le final donc) sur la direction que prend la série dans l’avenir, ainsi que tous les éléments clés qui ont amenés tout au long de la saison les personnages à cette conclusion, pour le moins réussit. Cette explication de texte est d’ailleurs renforcée par une entrevue avec Michael C.Hall et John Lithgow qui reviennent avec intérêt sur la manière dont-ils ont abordé leurs personnages, Michael C. Hall revient d’ailleurs avec beaucoup d’humour sur l’évolution de Dexter, la manière dont il évolue par rapport à sa nouvelle vie, ses nouvelles responsabilités, et John Lithgow donne sa vision de son personnage, de la dualité qui se met en place avec Dexter, de la froideur et de la perversité qui habite trinité tout au long de la saison, des raisons qui l’on amené à assouvir ses pulsions de manières aussi radicale. Bien évidemment ces deux bonus sont découvrir après visionnage de la série.

Puis deux documentaires autour des effets spéciaux (Tâches de sang et accessoires) et notamment toutes les clés nécessaires pour faire des taches de sang, quelque soit le contexte. D’ailleurs on pourra enfin apprendre comment les artificiers du sang ont fait pour la fameuse scène du scalpel qui précède à chaque fois les meurtres.