Mineurs 27

Titre Original
Mineurs 27
Genre
Pays
France (2011)
Date de sortie
jeudi 2 février 2012
Durée
93 Min
Réalisateur
Producteurs
Aurélia Grossmann ; Philippe Gompel
Scénaristes
Dominique Turin
Compositeur
Bot'Ox
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Oui
Non
Le Film
Critique de Simon Bitanga
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
93 min
Nb Dvd
1

Mineurs 27
est le nom d’un dossier brûlant, le genre d'infâme affaire qui fait du bien à tout le monde d'être classée et enterrée. Sa réapparition risque d'altérer indirectement l'existence de quelques membres de la Police, quelques ados, quelques personnalités de la scène Politique locale ... et tout ce qu'il n'y a pas besoin de savoir sur eux.

L'HISTOIRE D'UNE SALE HISTOIRE   

Demi-Réalisateur du cocasse Narco, Tristan Aurouet aborde ici, tout de son entier, un Mineurs 27 autant onirique sur la forme que sérieux et grave sur le fond.  

Le cas se passe dans une bourgade du (département) 17’, très près de la mer. La vie y est monotone, morose, un peu hors du temps …
Là-bas, 2 classes d'âges vivent et ne se côtoient que par obligations professionnelle ou familiale.  

D’un côté les adultes :

* Le Capitaine Descharnes (Jean-Hugues Anglade) exerce depuis de longues années le métier de flic dans cette ville. Morne, froid, inamical, solitaire ...
Son manque de commodité et ses nombreuses "connexions" en font un personnage autant redouté que respecté.
* Le Maire Jean-Paul Casarelli (Patrick Descamps) est un homme très occupé, très sollicité, très pris par ses fonctions.
* Les frères Herrera (les frères Lellouche) sont 2 petites frappes dont il vaudrait mieux se méfier.
Ils officient en tant que mécaniciens auto pour le compte du non moins recommandable Milos (Zlatko Buric).  

D’un autre côté les jeunes
 :

* Wilson (Nassim Si Ahmed) est un jeune homme physiquement plutôt gâté par la nature. Abandonné à juste titre par sa mère, les coups fumeux commis dans son adolescence lui sont passés et le rendent à priori plus déterminé que jamais à se sortir de sa précaire condition (travail épuisant au garage de Milos ; vivant dans une caravane ; pratiquant assidu de surf ; soirées entre potes sur la plage).
* Déborah (Marie-Ange Casta), séduisante petite amie de Wilson. Seule personne lui apportant ce qu'il faut pour qu'il soit doublement motivé à filer droit.
Elle forme avec lui le jeune couple classique qui, entre étreintes passionnément éhontées et disputes parfois violentes, suscite la convoitise de Stan.
* Stan (Finnegan Oldfield) justement, le fils de Monsieur le Maire Casarelli étudie dans la même faculté que Déborah.
Au vu de son intimité familiale (père aimant mais trop charrette, mère aimante mais transparente) et amicale (personne ne se présente officiellement comme son ami ou sa connaissance), il louche sur Déborah ... mais comme cette option s'annonce compliquée, il trouve comme passe-temps/défouloir/moyen d'expression le tag de nuit, un art qui coûte cher à la commune et méprisé par les agents de la Force Publique.  


Tout ce beau monde est embarqué dans un film sur la jeunesse (désœuvrée) (à 40%) travesti en enquête policière (à 15%) travestie en drame social (à 15%) travesti en drame familial (à 15%) travesti en film de magouilles (à 15%) … avec un peu des ingrédients qu’implique chaque genre - mais pas trop - car leur usage est avant tout destiné à asseoir les personnages. L'auteur va ensuite relier tous ces séparés au plus harmonieux pour les rediriger vers une épine dorsale scénaristique à la fois délicate et trashouille.
Un monde où les gens veulent se racheter, d'autres veulent se taire, certains faire taire, d'autres encore veulent manipuler, il y a en a autant qui désirent ou ne souhaitent pas comprendre, ... Confus mais parfois la vie est ainsi faite.

La manière de filmer, les mouvements de caméras, les cadrages, le format, la photo très claire, certains effets discrets sur l'image … offrent un rendu qui tend vers du contemplatif «photo-graphique» (semble travaillé comme le cliché de l'appareil ... photo). Ceci, ainsi que l'ingénieux travail sur le son et le montage n’ira pas toujours dans le sens de ce qu'un certain type de cinéma propose habituellement, mais concours (et réussit partiellement) à placer le spectateur au cœur d'un mal à l'aise ambiant, ancré quoi qu'il arrive dans un réalisme de tous les instants.

Le côté polar et son lot de révélations chocs promises par le pitch ne seront pas ce qui fera de la bobine un inoubliable (l'avancée de l'affaire se résume à de la récolte d'indice, des course-poursuites et autres arrestations). On fait constamment espérer différentes issues, différentes directions (surtout avec, aux 2/3, une tournure assez inattendue), ... mais étant sans cesse faussées, c'est l'inévitable et encore moins incongru rabibochement final qui va clôturer l'affaire sur un sentiment un peu mitigé.
Par contre, les moments de vies des personnages AVANT leur implication policière donne à Mineurs 27 des airs de poésie glauque, de ballade poignante ou le temps peut sembler bien long mais la pression constante. Partie (heureusement) plus importante qui traite indirectement du rapport de soumission (à l'amour, aux mentors, aux (mauvaises) habitudes, au passé, à l'envie de parler et de continuer à vivre) mais également le point de vue subjectif des coupables et des victimes APRES les méfaits du mystère entourant le film.     

Disons que ces 2 parties sont indissociables, s’entremêlent à justesse variable (le choc thermique du passage de l'un à l'autre peut fortement déplaire) mais pour des raisons indiscutables de goûts et de couleurs, l'une peut amplement avoir votre préférence sur l'autre.  


Des multiples pistes narratives, aspects techniques et idées défendues, seul le facteur Emotion reste. L’émotion et le sentiment de gâchis d’existences qui espèrent malgré tout continuer à vivre en empruntant un chemin/solution/but à leurs portées (impression décuplée par la somme de cachotteries, non-dits, plans serrés sur les expressions et autres intangibilités à deviner ou ressentir). Tout est dans un sacré désordre mais tout fini par s'imbriquer dans la douleur, les larmes, la violence et la souffrance.  

On met assez en avant la (par ailleurs très convaincante) participation de Jean-Hugues Anglade alors que ce n'est pas le personnage le plus principal du film (c'est un pivot mais la balance pèse plus du côté des jeunes, dont c'est pour la plupart leur premier long').
Exprimant plus du corps que des mots, il convient de noter la probante interprétation générale, capables de respecter le parti pris de réalisation d'incarner des crapules, amoureux, désireux, gênés, ordures, égoïstes, ... avec une constante fragilité qui ne les rend pas super enviables mais humainement touchants.  

CONCLUSION :  

Film initialement vendu comme un polar chaud du slip mais qui s’amorce sur une loOooOooongue histoire sentimentale avant de déboucher sur un drame poignant, sa fusion de styles ne fera pas que des adeptes (il énervera qui pensera que ce mix se traduit par l'impossibilité de choisir ; il agacera qui considérera sa technique comme de la frime (too much) de prétentieux ; il frustrera qui souhaite une approche plus classique, frontale, claire ou directe ; saoulera qui n'aime pas qu'on fasse tout avec n'importe quoi et aime chaque chose soit à sa place), bien que la prestation des (jeunes) comédiens ; la foi en son sujet, son ambition, son alchimie technique improbable ; sa démarche pas insolente, pas insultante ou sa capacité à véhiculer des sentiments ne sera pas remise en cause.   

Avec ses personnages qui cumulent autant de casseroles et son sujet difficile, si vous cherchez un (bon) film un peu space, un peu mélanco au seuil de la prostration, il faudra penser à prévoir un après-truc un peu joyeux pour vous débarrasser de cette petite déprime qui se sera installée sans que vous ne vous en soyez rendu compte et ne vous lâchera pas avant un bon moment.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
4/3 couleur
Format Cinéma
1.33:1
Outre le fait que le format choisi n'est pas celui employé tous les jours au cinéma, les teintes affadies pour coller à l'atmosphère du film ne seront saccagées par les codecs à pratiquement aucun moment : en résulte une image douce, lumineuse, lisse et claire, au rendu proche des vieux Polaroïds. Pas de problèmes pour les instants aux teintes orangées ou nocturnes, cela reste détaillé, bien défini et conforme aux volontés artistiques.

Peut-être un léger effet de postérisation quand les couleurs sont un peu trop proches pour les compresseurs mais ce phénomène est assez rare pour venir gâcher la vision globale de ce beau rendu.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Une seule piste son imposée (VF en Dolby Digital 5.1) qui sera un excellent véhicule pour l'important travail effectué sur le son dans ce film.

Ca n'hurlera pas (pour rien), ça ne pétera pas (dans tous les coins) mais on profitera d'une très bonne spatialisation globale, les nombreux bruits et dialogues sont répartis sur toutes les enceintes avec assez de clarté et de timbre pour être dans l'ambiance.
A la rigueur, ça va surtout s'emballer un peu quand la spécifique partition musicale accentuera les sentiments et lorsque dans l'obscurité, les gens se courent après à perdre haleine.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
62 min
Boitier
Amaray
Aux sons du thème du film, le menu présente sobrement l'accès direct au film, les (12) chapitres et les bonus :

- Découverte de 3 jeunes talents (VF, Stéréo) : Nassim Si Ahmed et Finnegan Oldfield prennent un peu le temps pour expliquer leur arrivée sur le tournage, leur implication, leurs personnalités respectives ... et quelques anecdotes sur un projet où ils ne feront comprendre, via moult éloges, que l'expérience générale les a visiblement ravis.
Marie-Ange Casta fait un rapide résumé sur le personnage de Déborah et Jean-Hugues Anglade confie quelques mots sur le rendu à l'écran du jeu de ce jeune casting.

Le tout comprend quelques extraits du film et de la probable soirée de présentation de Mineurs 27 à l'UGC Bercy dans le 12e arrondissement de Paris.  

- Musiques du film (Stéréo) : composés par les membres du groupe Bot'Ox, 9 thèmes planants et perturbants, aux orientations diverses, qu'il sera possible d'écouter par piste ou tout simplement tout lire d'une traite :  

1) Fathers and Sons
2) The Boat Trip
3) Teenage Tricks
4) The Lonely Take
5) The Son Breathing
6) Square Waves
7) The Creep
8) Teenage Strings
9) Theme from Mineurs 27 

 - Biographie commentée par Jean-Hugues Anglade (VF, Stéréo) : l'intéressé lit son CV et commente ses différentes périodes en y apportant souvenirs, analyses, recul, regard objectif et lucide sur le chemin parcouru. Là aussi, quelques photos d'époque vont appuyer l'entretien.  

- Rencontre avec Marie-Ange Casta (VF, Stéréo) : effectué par Première.fr People, la jeune femme parle de envie par dessus tout d'incarner un personnage avec qui elle partage tant de points communs mais également ses choix de vie, quelques souvenirs de tournage et, bien évidement, le rapport entretenu avec sa grande soeur.  

- (3) Bandes-Annonce : Mineurs 27 (VF, Stéréo) monté comme un thriller ; Blackthorn (VOSTF, Stéréo) et J'aime Regarder les Filles (VF, Stéréo).  
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Biographie Commentée ; Bande Originale