Le kourtrajmanifest insurectionnel de Kourtrajmé.
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Je jure de ne pas écrire un scénario digne de ce nom.
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Je jure de ne pas justifier la gratuité de mes scènes gratuites : violence, sexe, drogue, racisme et animaux.
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je jure que Jojo le Gorille apparaîtra dans chacune des productions Kourtrajmé.
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Je jure de ne pas donner un sens à mes films mais de faire des films pour les sens.
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Je jeure que chaque composition artistique (réalisation, musique, jeux d’acteur…) doit être dominé par mon instinct et non par ma raison.
Kourtrajmé c’est…
Trois réalisateurs: Kim Chapiron, Romain Gavras et Toumani Sangare
Mais aussi...
Ces « kourts-métrages » nous donnent la sensation diffuse de regarder un travail réalisé entre potes : les histoires, comme celles de
Taroubi l’Arabe Strait ou encore celle
d’Easy Pizza Riderz, sont absurdes comme si elles avaient été composées sur l’instant, lors d’une espèce d’expérience cinématographique en « tourné, monté ». D’ailleurs, les réalisateurs revendiquent
le fait de ne pas écrire de scénarios. Ils vont d’ailleurs jusqu’à placer cette volonté en première position dans leur Kourtrajmanifest insurrectionnel. Pourtant, à bien y regarder, les courts métrages proposés sont bien plus que de simples délires. Il y a un véritable travail de montage : celui-ci est vif et rythmé. Les plans sont souvent originaux : avec une caméra qui ne cesse de bouger, frénétiquement, pour nous proposer une décomposition visuelle des décors ou des situations, sorte d’alternative dynamique au « plan large », épaulé par l’utilisation quasi systématique du grand angle, épaulé(e) comme la caméra numérique qu’ils utilisent la plupart du temps.
Un réseau…
Kourtrajmé c'est tout un réseau de connexions et d'amitiés qui ont, comme le dit le dossier de presse,
« tous pour point de départ le 20e arrondissement, leur quartier, leur lieu de vie ». Ils ont tissés des liens dans le milieu du graff, de la musique hip-hop ou funk, ou dans les médias. Il n’est donc pas rare de voir plusieurs invités participer à leurs productions : Tekilatex du groupe TTC, Nikk furie ou le groupe Mafia k’1 Fry. Son noyau dur d'acteurs est un mélange hétéroclite de pros confirmés comme Vincent Cassel, Mathieu Kassovitz ou François Levantal, et de grosses pointures amateurs parmi lesquels Bart, Lad j, Tarubi, Ki ja, Mai Lan, Titi...
Dans le réseau…
Leur mode de diffusion est basé sur Internet et les cassettes vidéo qui passent de main en main. Au cours d’une interview Kim Chapiron, l’un des réalisateurs, déclare même que
« Le public actuel de Kourtrajmé est principalement le public Internet ». Leurs Kourts sont largement diffusés sur le site de radio Nova, qui a produit (par l’entremise de Nova-prod) la plupart des bandes originales des vidéos clips présentés sur le Dvd. Maintenant, Kourtrajmé entretient une relation presque symbiotique avec le réseau internet. Sur le DVD, certains bonus ne sont accessibles qu’avec l’aide de leur site officiel mais ça, nous aurons l’occasion d’en reparler dans la partie « interactivité » de la critique…
Un dernier mot…
Une superbe édition, bardée de bonus en tout genre, et des Kourts qui méritent vraiment le détour. L’ensemble est servit avec une énergie et un enthousiasme palpable, abondant, actif, animé, délirant, envahissant, expansif, exubérant, exultant, fougueux, fourmillant, frénétique, gonflé, impétueux…