L’histoire
Reportage consacré aux expériences menées sur Judith Winstead, une femme présentant d’étonnantes facultés paranormales et qui s’avéra possédée par une entité maléfique.
Critique
Affichant des dehors peu engageants, Le projet Atticus (The Atticus Institute) n’aurait guère attiré notre attention s’il n’avait été réalisé par Chris Sparling. Jadis coréalisateur d’un obscur long-métrage (An uzi at the Alamo), Sparling s’est surtout fait connaître en 2010 avec Buried, film-concept fort réussi dont il avait signé le scénario.
Pour sa première aventure solo derrière la caméra, Chris Sparling opte pour une approche plutôt singulière. S’inscrivant dans le cinéma d’épouvante, Le projet Atticus joue la carte du faux documentaire alternant interviews face caméra (avec des intervenants interprétés par des acteurs) et « images d’archives » (des séquences et photographies savamment travaillées de façon à simuler une patine seventies). Le procédé est d’autant plus astucieux que le vernis réaliste s’avère bluffant. L’aspect documentaire est en effet très soigné : construction rigoureuse, reprise des codes visuels du genre, ... Permanent, ce souci d’authenticité portera ses fruits : The Atticus Institute est un film efficace. Quoique prévisible, le crescendo narratif est prenant. Bref, voici un procédé simple et malin qui permet au métrage de se distinguer du tout-venant (il ne s’inscrit pas, à proprement parler, dans le filon surexploité du found footage). Abordée de manière traditionnelle, l’intrigue aurait sans doute engendré un film horrifique sans saveur. A travers le prisme du faux documentaire, elle revêt donc une certaine originalité. Bien vu.
Autre élément probant : le traitement du personnage de Judith Winstead, la femme étudiée de façon bienveillante par les scientifiques de l’Institut Atticus puis de manière nettement plus brutale par le gouvernement américain, ce dernier s’estimant en présence d’une formidable arme en puissance. Volontairement très effacé (Judith ne parle quasiment jamais), le personnage est à la fois effrayant et ... émouvant. Hôte malgré elle, sujet d’étude déshumanisé, Judith Winstead est doublement victime du démon qui l’habite et des hommes qui la soumettent à des expériences de plus en plus barbares.
Verdict
Sans s’imposer comme un chef-d’œuvre, Le projet Atticus est un « documenteur » plaisant qui réussit un petit tour de force : apporter un peu de fraîcheur au film de possession.
Une restitution visuelle de qualité. Transfert DVD soigné avec un beau piqué (pour un format SD s’entend), une gestion colorimétrique de bonne facture et une compression plutôt discrète (mis à part quelques arrière-plans « pixellisants »). On pourra ainsi apprécier à sa juste valeur le gros travail effectué pour conférer un aspect seventies aux prétendues images d’archives (vidéos, photos). Du bon.
Des pistes audio probantes. Que ce soit en 5.1 ou en 2.0 (VO et VF pour chaque format), le rendu sonore fait preuve d’une belle efficacité (clair, puissant, dynamique). On privilégiera les pistes en Dolby Digital 5.1 (plus amples donc plus immersives) et la VOST (les doublages français n’étant pas destinés à rester dans les annales).
- Making of (9 minutes) : Un supplément assez insipide qui se contente de survoler la conception du film de façon très superficielle.
- Scènes coupées (7 minutes) : Quatre passages d’un intérêt très relatif.