Ayant appris que le Président ne se représenterait pas aux éléctions, la « Veep » commence à lorgner une promotion. L’Amérique toute entière a les yeux rivés sur elle. Sélina et son équipe se rendent à Detroit et dans la Silicon Valley, font une perquisition antidrogue avec les garde-côtes du Maryland et s’envolent pour Londres afin de s’entretenir avec les chefs d’Etat.
Avec « A la maison Blanche », la télévision américaine nous avait démontré qu’elle pouvait imaginer les coulisses d’une institution aussi honorable que la présidence de la république américaine. Mais jamais quelque-chose qui puisse prendre la très institutionnelle présidence comme un prétexte à rire. Et c’est, bien évidemment chez HBO, que l’idée a germée pour donner ensuite, ce qui apparait comme l’une des séries les plus réjouissantes de la télévision américaine.
D’abord parce que sous le prétexte de suivre les déboires d’une vice-présidente en manque de reconnaissance et obligée en permanence de déjouer des pièges et des scandales, on s’amuse à des parallèles, certes hasardeux, dans lesquels on imagine bien une femme à la tête de la vice-présidence, comme cela aurait pu être le cas il y a quelques années si John Mc Cain avait battu Barak Obama. On aurait alors eu Sarah Palin en Vice-Présidente des Etats-Unis, passant du rêve au cauchemar.
Et pour cette troisième saison, « La Veep » se rêve présidente. Cela donne évidemment une multitude de situations cocasses auxquelles elle doit faire face, que ce soit son équipe dont les ambitions internes ne sont pas forcément compatible avec les impératifs de la fonction, ou un ancien membre des bureaux licencié qui se transforme en journaliste gênant. On retrouve le ton forcément décalé de la série. Les personnages sont toujours aussi hilarants et réjouissants que dans les premières saisons. Mais cette fois-ci la course à la présidence permet aux auteurs de livrer un visage parfois cynique et souvent décalés des intérêts de la nation pour peu que les ambitions politiques puissent être assouvies. Sans sombrer le moralisme, la troisième saison donne une approche plus en profondeur des difficultés de la fonction et d’une campagne présidentielle, sans pour autant oublier de faire rire le public.
Côté distribution, Julia Louis-Dreyfus (Hannah et ses sœurs), cousine de Robert Louis Dreyfus propriétaire d’Adidas et de l’OM, prend un malin plaisir à enjoliver son personnage mais aussi à le rendre vulnérable et attachant. Impossible évidemment de ne pas avoir de personnage préféré dans l’équipe à l’instar de Tom Hale (New York Unité spéciale) absolument hilarant ou encore Anna Chlumsky (Covert Affairs) magistrale en assistante arriviste et ambitieuse.
En conclusion, « Veep » est certainement la meilleure série humoristique du moment avec un sujet tout juste bien trouvé, un scénario qui ne se limite pas à l’amoncellement de répliques sans finesse et une distribution tout aussi inspirée. La saison 3 est donc l’occasion de donner un regard plus acide sans pour autant oublier le plaisir du spectateur.