Suits Saison 4

Dans le monde du droit des affaires où les enjeux sont immenses, la satisfaction ne dure jamais très longtemps.  Bien que Mike ait officiellement quitté le cabinet Pearson Specter pour un redoutable fond d’investissements, ce qui apaise temporairement son angoisse d’être démasqué, les choses sont loin d’être idéales.  
Harvey et Mike se retrouvent rapidement en confrontation directe dans une intense bataille pour le rachat d’une entreprise. La relation de Mike et Rachel va subir un test ultime, l’impartialité de Jessica va être remise en question : les frontières entre vie personnelle et professionnelle sont de plus en plus floues au sein du cabinet. Mais alors que les choses semblaient sur le point de rentrer dans l’ordre, une innocente conversation entre et Mike va déboucher sur une révélation potentiellement mortelle…  

Difficile de ne pas céder aux charmes de cette série, qui joue ouvertement le ton du décalage. Décalage entre les deux ténors de ce cabinet Jessica et Harvey, qui rivalisent de bons mots et de tonalité surmontée. Décalage entre les collaborateurs et leurs chefs, avec notamment Mike Ross, le dernier venu, tout jeune qui se positionne sur un langage moins soutenu, plus populaire pour mieux affirmer une différence  Cet ensemble de décalage permet ainsi à la série de trouver une tonalité mi-élitiste, mi-populaire pour mieux entrainer les spectateurs dans des intrigues plus souvent liés entre les protagonistes qu’entre des affaires uniques comme cela est souvent le cas dans les séries judiciaires.

Et c’est bien la force de ses auteurs que d’avoir eu l’intelligence de ne pas se laisser prendre au piège d’une série classique en imposant des intrigues à chaque épisode dissociables les unes des autres. Ici, chaque épisode est lié au suivant dans une trame fil rouge qui amène soit par des chemins détournés, soit par des instances directes à suivre le quotidien de ce cabinet d’avocats aux prises constantes avec les attaques des concurrents directs. Loin de s’éloigner de ce que peut-être la réalité d’un cabinet d’avocats Américain avec ce que cela implique de bénéfices liés aux résultats des affaires, les auteurs ont su trouver une ligne de conduite qui ouvre la porte à suffisamment de possibilités pour tenir sur plusieurs saisons.

D’ailleurs cette quatrième saison redistribue les cartes et lance une véritable confrontation entre Harvey et Mike, l’occasion pour les auteurs de créer des joutes verbales et judiciaires de haut niveau avec des intrigues beaucoup plus ciblées sur les personnages et notamment sur leurs capacités à déjouer les pièges des requins qui veulent les couler. Les auteurs ont eu l’intelligence de ne pas se limiter à deux personnages (Mike et Harvey) mais de construire des intrigues complémentaires qui au final finissent toujours par mettre les uns ou les autres des protagonistes en position de faiblesse. L’ensemble se visionne avec beaucoup d’intérêt et devient quasiment addictif dès lors que les machinations apparaissent au grand jour.

En conclusion, « Suits » nous offre une quatrième saison particulièrement réjouissante dans laquelle les intrigues se succèdent à un rythme soutenu, mais surtout avec une intelligence scénaristique rare, puisqu’elle évite de justesse les pièges des histoires secondaires qui viennent souvent plomber une saison de série judiciaire classique. Cette fois-ci le cabinet est au centre des intrigues et aucun des personnages n’est tout blanc ou tout noir.

Une image soignée qui offre un certain volume à l'ensemble. L'atmosphère jouant sur des couleurs sombres avec des noirs très présents, l'édition se devait d'être impeccable, et c'est le cas. Le transfert en dvd lui permet de mettre tout le travail de l‘équipe en valeur. Le grain n’est pas trop pesant et les contrastes parviennent à donner une réelle profondeur à l’ensemble. 

Une piste Dolby Digital 5.1 qui ne fait pas dans la surbrillance, mais sait se montrer efficace dans les effets sonores. Nous sommes particulièrement bien enveloppé par une distribution minutieuse du son dans l’ensemble des canaux. Rien de superflus, l’ensemble est d’une très bonne qualité pour le plaisir du spectateur. Encore une fois, un seul regret : La piste Vf est en 2.0, dommage !

La section bonus ne va pas très loin cette fois-ci. Car si elle propose une série de Webisodes, assez amusants et décalés il faut bien le dire, les scènes coupées et le bêtisier sont une bien maigre pitance pour les amateurs de la série.