Nicky est passé maître dans l’art de l’escroquerie. Il rencontre Jess encore débutante en matière de fraude, à qui il apprend les ficelles du métier. Mais tout se complique lorsque les sentiments s’en mêlent et il rompt brutalement avec elle. Trois ans plus tard, Jess, devenue une redoutable femme fatale, réapparait en plein grand prix automobile de Buenos Aires, menaçant le plan à haut risque de Nicky. Pour la première fois de sa carrière, le maître des escrocs est désarçonné.
Si les réalisateurs John Requa et Glenn Ficarra ont su faire quelques coups d’éclats avec « Crazy, Stupid, Love » et « Bad Santa », le constat avec « Diversion est beaucoup plus nuancé, car les réalisateurs, en voulant faire leur film d’escroquerie à la « Ocean’s Eleven » par exemple, en ont oublié le principal ingrédient : Le rythme. Car c’est tout le défaut de ce film…lent…très lent, voir même beaucoup trop lent. Le personnage interprété par Will Smith (Men in Black) n’en finit plus de raconter ses tours, la façon dont il arrive à ses fins. A tel point que l’on se lasse très rapidement et que l’on ne parvient pas à savoir dans quel direction le film va partir. Et d’ailleurs, il ne part pas vraiment dans une direction. Il fait du surplace permanent. Nicky rencontre Jess, puis ils se séparent, puis ils se revoient et chaque fois une intrigue plus ou moins bâclée et une explication qui n’en finit pas.
Et leur mise en scène ne vient pas arranger les choses. Si les plans paraissent soignés, ils ne parviennent pas à masque un manque d’originalité et surtout une envie d’aller au-delà de la simple série B. Ici, le travail est propre (trop !) et d’un classicisme rare. Même les arnaques sentent le réchauffé Il y a la bonne vieille séduction qui marche toujours aussi bien dans l’esprit du spectateur ou encore l’escroquerie à tiroir qui prend toujours à revers les plus valeureux ou encore celle dont la crédibilité fera débat des heures après que la lumière soit rallumée.
Alors bien sûr, les réalisateurs et la star ont bien pensé à utiliser le potentiel comique de Will Smith, mais même là, rien ne passe ! Tout cela arrive trop tard et sans aucun sens de la réplique ou de la comédie. L’ensemble est aussi vivant qu’un pétard mouillé et laisse le spectateur dubitatif. L’acteur Will Smith n’est pas particulièrement au mieux de sa forme et se laisse porter par un duo de réalisateur complètement absent.
En conclusion, « Diversion » pouvait être le film du renouveau de la star, mais Will Smith vient de rater la marche du podium, par un film mal construit. Dénué de rythme et porté par un scénario bavard et mal fagoté, « Diversion » est une grande déception de plus dans la carrière de l’acteur.