Nous sommes en 2015 : un jeune couple s’installe dans une belle maison provençale hantée par le fantôme d’une petite fille, morte en 1969 dans d’étranges circonstances. En 1986, une autre famille habite cette même maison et est confrontée à l’inquiétante amitié entre leur fille et le fantôme. Que s’est-il vraiment passé en 1969, comment Elise a-t-elle pu se noyer ? Sa mère ne se contente pas de la thèse accidentelle...
Depuis plus d’un an, TF1 a changé sa manière de faire des séries et se met à prendre des risques avec des scénarios plus soignés et des distributions plus pointues pour concocter des téléfilms marquants tels que : « L’emprise », ou cette fois-ci : « Le Secret d’Elise ». Et même si cette fois-ci, c’est Outre-Manche que les scénaristes sont allés chercher la matière brut, ils en sortent une série captivante et plutôt bien tenue. Et si le dernier épisode, traîne un peu longueur pour expliquer ce que sont devenus les personnages clés de la série, l’ensemble n’en demeure pas moins réussit et se laisse agréablement porter par une distribution impeccable de composition.
Car effectivement, si l’on ne craignait pas particulièrement le fond de la série, il n’en n’était pas de même pour la distribution, qui parfois manque de temps de préparation pour être totalement convaincant. Ici, chacun est à sa place, l’humeur est à la composition sombre, pour les besoins d’un scénario qui ne fait pas dans l’optimisme et ne prête pas particulièrement à se claquer les mains sur les genoux, et même
Bruno Benabar qui n’avait pas totalement convaincu dans «
Incognito », malgré une bonne volonté évidente, s’en sort avec les honneurs dans la composition d’un homme tiraillé entre le deuil qui le frappe et les obsessions du reste de sa famille. Même constat pour
Bruno Salomone (Fais pas çi, fais pas ça) qui, même si le registre s’en rapproche, parvient à faire une infidélité à la série de France Télévision, pour composer un homme plus nuancé et beaucoup plus précis que Denis Bouley. Par contre, il faut tout de même souligner le manque de retenue de
Julie De Bona (Nina) dont l’excès dans certaines scènes laisse quelque peu dubitatif.
Côté mise en scène, Alexandre Laurent, signe une direction précise, soulignée par une photo qui utilise avec majesté les filtres pour mieux imprégner les ambiances et marquer les saisons. Et si les ficelles du fantastique ne sont pas toujours très bien marquées, elles n’en demeurent pas moins efficace, notamment autour des différentes apparitions physiques de la petite Elise. Le réalisateur signe une mise en scène sombre, presque austère qui pourtant se laisse visionner sans trop sourciller. Et loin de faire une série trop esthétisée, il signe un ensemble cohérent dans lequel évoluent des personnages subtilement dessinés.
En conclusion : Une fois de plus, TF1, marque un point avec une série réussit de bout en bout. Et même si la série est une adaptation d’un programme Britannique, le résultat est largement à la hauteur et la distribution n’a pas ménagé ses efforts pour nous offrir une série de qualité, digne des anglo-saxonnes.